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Ed STARINK - Synthetiseur 7 (1991)
Par BAKER le 18 Janvier 2019          Consultée 1088 fois

Après la sortie de Synthétiseur 6, nombreux pensèrent que c'en était fini de notre collection chérie. L'arrivée du septième volume dans les bacs était donc le signe du destin qu'on n'attendait plus, et c'est probablement pour cette raison que la déception à fortiori semble aussi profonde. Oui, c'est vrai, Synthétiseur 7 revient aux compositeurs contemporains et pop, et reprend donc à peu près là où s'était arrêté le volume 4. Ou plus exactement le volume 2.

Car S-7, c'est globalement un concentré de new-age sirupeux. La force des meilleurs volumes, c'était ce mélange de titres costauds et de rêveries synthétiques planantes. Ici, oubliez tout de suite le mot 'punch'. Sur 18 titres, au moins 12 sont mous. Ce n'est pas rédhibitoire lorsqu'il y a de la poésie, de la magie, mais ce qui rend S-7 si difficilement appréciable, c'est la gluance dans laquelle il semble se complaire. On retrouve du VANGELIS, mais sa facette la plus dreamy : "Five Circles" et "Eric's Theme", jolis mais ici anecdotiques, "Tao of Love" sans aucune sensualité, "Antarctica Echoes" très beau et respectueux mais qui va vous plomber l'ambiance, "Good To See You" estival, et un inattendu "I Hear You Now" avec en final un sample de Jon ANDERSON ! Ou une bonne imitation, qui sait.

Vous avez aussi l'éternel JARRE, ici copieusement raté. "September" est gnangnan mais l'a toujours été ; cependant les chants africains ici remplacés manquent cruellement puisqu'on n'a plus ce décalage stylistique si caractéristique. "Calypso" est pire : j'ai mal à mon synthé, entre le son lead très cheap et la section cuivres ratée. Et que dire d' "Ethnicolor", sacré cafouillage auquel STARINK a cru bon d'ajouter des rythmiques affreuses. Et puis bon, encore une fois, comme toujours, "Ethnicolor", mes amis, ce n'est pas qu'une première partie, il y en a une seconde. Oui Jean-Michou, ça te concerne aussi. Si Yves Lamoureux a pu le faire sur CPC.

Il y a pourtant de bonnes choses hein, ou plus exactement des choses mignonnes, gentounettes, grugru mignôôôôôôn, ce qui est clairement LE souci de ce disque, son côté anecdotique, passe-partout. Voilà, donc vous avez une version assez fidèle du "Twin Peaks" de BADALAMENTI (nonobstant un son de fausse guitare peu avenant, le reste est très appréciable), une "Ouverture" qui est la seconde fois que STARINK inclut une de ses compositions (franchement sympa, surtout la production bigarrée), et le "Dernier Empereur" de David BYRNE, dépaysant en diable et dont franchement j'ignore complètement si le erhu, adorable, est un vrai ou un sample extrêmement réaliste. Trois bons titres qui ne suffisent pas.

On pourrait ajouter à la liste des déceptions un gros ventre mou à base d'Eric SERRA, fidèle et bien fichu mais qui semble comme hors-sujet sur le disque, comme ne trouvant pas sa place. Mais le coup fatal sera porté par la marotte d'adapter des chansons. Ca marchait à peu près pour O.M.D., mais là... "Vienna" d'ULTRAVOX est totalement vidé de sa substance et ses arrangements font pitié; "Forever Autumn" de Jeff WAYNE une fois passée la belle intro est ridicule (mais pourquoi ne pas avoir adapté "The Eve of War" à la place ?!?) ; dans le doublon ENIGMA / GREGORIAN, le mimétisme avec les originaux est trop grand, trop gênant. Ces deux titres, dont un de trop d'ailleurs (ENIGMA est le grand vainqueur), ancrent bien trop ce disque dans son année de sortie, là où les 4 premiers volumes arrivaient à synthétiser deux décennies de façon pérenne.

Synthétiseur 7 n'est donc pas un disque mauvais, moche, détestable. Mais c'est un disque tiède, et pour le genre et la prétention c'est peut-être encore plus difficile à accepter. On en ressort non pas lessivé à force de nullité, mais vidé comme après un roupillon inattendu. Et surtout, avec cette orientation de sons, de tempos et d'harmonies, Ed STARINK nous livre ici un album qui peut complètement être classé dans le bac 'new-age', ce qui n'était pas du tout le but de la collection. Moins cheap que les 5 et 6, cet album n'arrive cependant à aucun moment à se hisser aux hauteurs de ses illustres aînés. Il s'en approche (BADALAMENTI, BYRNE, "Antarctica Echoes"), mais retombe toujours dans un travers molasson. Il est temps de faire quelque chose avant que définitivement la collection Synthétiseur ne se fasse synthétiser comme à laisser tomber.

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   BAKER

 
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- Ed Starink (claviers, prog, guitare, basse)


1. Twin Peaks (angelo Badalamenti)
2. Le Dernier Empereur (david Byrne)
3. Five Circles (vangelis)
4. Sadeness (enigma)
5. September (jean-michel Jarre)
6. Overture (ed Starink)
7. Le Grand Bleu (water Games) (eric Serra)
8. Antarctica Echoes (vangelis)
9. Atlantis (la Création) (eric Serra)
10. The Tao Of Love (vangelis)
11. Vienna (ultravox)
12. Eric's Theme (vangelis)
13. So Sad (gregorian)
14. Calypso (part 1) (jean-michel Jarre)
15. Forever Autumn (jeff Wayne)
16. I Hear You Know (vangelis)
- bonus Tracks édition Cd
17. Ethnicolor (jean-michel Jarre)
18. Good To See You (vangelis)



             



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