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Ed STARINK - Synthetiseur 11 (1994)
Par BAKER le 28 Février 2019          Consultée 1722 fois

C'en est fini de Synthétiseur. Dans ces colonnes et dans les bacs. Après un neuvième volume pas foncièrement mauvais mais très discutable, le projet d'Ed STARINK s'écroule définitivement, et le volume 11 sera le dernier discuté dans ces pages. Pour rappel, le volume 10 était une simple compilation de musiques de films, utilisant sans vergogne une large partie de titres déjà disponibles auparavant, et dont les inédits se sont tous retrouvés sur la compil Synthétiseur Gold sortie quelques semaines plus tard ! Le 11ème avait donc beaucoup à se faire pardonner, et malheureusement, malgré quelques fulgurances, il n'y arrive pas.

Il ne débute pourtant pas trop mal. "Return to Innocence" est une bonne accroche. Mais... "synthétiseur", vraiment ? L'utilisation massive de samples fait de plus en plus copier/coller des originaux, et ce n'était pas le but. Un "Chronologie 6" correctement fait mais avec un son lead décevant, et on arrive au premier vrai souci : la présence de deux titres déjà connus. "Night Drive" de Giorgio MORODER est cette fois repris dans sa version disco, très proche de ce que BLONDIE en a fait, et sincèrement c'est sympathique, funky, entraînant. Le côté 'double emploi' de la mélodie avec ce qu'on trouve dans Synthétiseur 4 n'est pas gênant.

En revanche, qu'on nous refourgue "Blade Runner" tel quel, c'est le dernier coup bas dont la collection ne se relèvera pas.

Parce qu'ensuite, pour un chef-d'oeuvre ("Heaven & Earth" de KITARO, exceptionnellement bien reproduit et d'un lyrisme somptueux), on a deux tiers d'album d'un mou fini. Déjà, Ed nous refile trois de ses compos, et si "Digialog" possède une mélodie assez onirique, les deux autres sont un peu cheap et new-age au rabais (et c'est quoi cette pompe de "Vienna" ?). New-age, c'est ce qui caractérise cet album : "Earthborn" toujours de KITARO mais beaucoup moins expansif; "West Across the Sea" mal placé ennuie carrément ; la reprise molle de "Das Boot" manque totalement d'énergie, d'aventure, encore un semi-massacre de John BARRY qui se veut ni orchestral ni synthétique mais tiède comme pas permis; le "Bitter Moon" de VANGELIS, certes rare et mélodiquement très strict, reste un peu filandreux sur les bords.

Dans ce fatras de molleries, on trouve un peu plus intéressant en la personne de "The Eagle", reprise très correcte d'un synthétiste allemand peu connu mais méritant. Mais on trouve aussi une reprise du "Find Love" d'ENIGMA non seulement hors-sujet, mais à la prod' catastrophique. Les sons semblent provenir du "Pinball Fantasies" de Olof GUSTAFSSON, ce qui n'est pas un compliment lorsqu'on connaît le matos utilisé par STARINK ; quant à l'ambiance, on hésite entre "Black Emmanuelle et le Marteau-Pilon Kanak" et Bourg-Saint-Maurice / Alpe d'Huez commenté par Jean-Paul Ollivier.

Le coup de grâce est porté avec la reprise des Flintstones : ce n'est même pas que ce soit mauvais, puisque le pont funky est digne d'éloges. C'est qu'on n'a plus le coeur à rire. Après un début prometteur, on s'est ennuyés sur cet album comme pas permis ; mais ce qui fait vraiment mal, c'est cette certitude que ça y est, la collection est terminée, les volumes suivants seront forcément tout aussi ennuyeux. A vrai dire, il y n'y aura qu'une seule suite. Déjà introuvable à sa sortie et désormais cotée à près de 40 euros d'occasion, Synthétiseur 12 est constitué de reprises opportunistes (deux extraits du "Songs" de Mike OLDFIELD, le thème de "X-Files") et pour moitié de nouveaux inédits d'Ed STARINK. Bref, aucun intérêt, et le sentiment de gâchis, qu'il y avait plus à faire, qu'après le 4 et le 8, il restait encore quelque part de grands noms, de grandes pages de la musique électronique populaire, qui n'avaient pas encore été explorés. On se console avec quelques bons souvenirs et le côté prophétique d'une collection qui depuis semble à beaucoup d'entre vous assez kitsch, non pas parce qu'elle aurait mal vieilli, mais parce que son caractère unique et futuriste a totalement disparu. O tempora o mores !

Note finale : 1,5/5. Même à bout de souffle, ça ne mérite pas un '1' ferme.

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- Ed Starink (claviers, prog)


1. Return To Innocence (enigma)
2. Chronologie 6 (jean-michel Jarre)
3. Blade Runner (vangelis)
4. Heaven & Earth (kitaro)
5. The Wave Song (ed Starink)
6. Night Drive (giorgio Moroder)
7. Bitter Moon (vangelis)
8. Das Boot (klaus Doldinger)
9. Indecent Proposal (john Barry)
10. Eternia (ed Starink)
11. Earthborn (kitaro)
12. West Across The Ocean Sea (vangelis)
13. The Eagle (eric Snelders)
14. Find Love (enigma)
15. Digialog (ed Starink)
16. The Flintstones (hoyt Curtin)



             



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