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Ed STARINK - Synthetiseur 4 (1990)
Par BAKER le 12 Décembre 2018          Consultée 1154 fois

Quatre volets en deux ans : ne risque-t-on pas l'indigestion ? D'un point de vue extérieur, clairement, ça porte un terme spécifique d'ailleurs : traire. Mais vue de l'intérieur, la sortie d'un quatrième volet de la série Synthétiseur même pas 18 mois après le premier, comment était-elle vécue ? Comme une aubaine, comme l'occasion de compléter une collection de thèmes fantastiques, essentiels. N'oublions pas le but premier de cette compile (second si on compte les pépettes), c'est d'offrir un panel assez large d'hymnes de l'électro grand public. Y trouvera-t-on le compte après déjà 3 heures 30 de musique ? Oui, en grande partie. Mais on trouvera aussi les premières faiblesses, le signe qu'on finit par tourner un peu en rond.

STARINK nous emmène une fois de plus en terrain connu sur certains grands classiques : le "Souvenir de Chine" de notre ami JARRE, le mythique et incontournable "Silk Road" de KITARO (ma foi fort bien restitué), "Radioactivity" de KRAFTWERK (pas si mal malgré le manque regrettable des voix synthétisées), et "Airwolf", enfin "Supercopter" (je vous laisse consulter le site du Joueur du Grenier pour vous procurer les paroles originales de ce grand tube, paroles à tiers-chemin entre Jean-Pierre SAVELLI, Leonard COHEN et Didier SUPER). Des titres qu'on ne peut pas ne pas posséder chez soi. Il y a aussi des choses moins connues mais ô combien savoureuses. D'abord, en reprenant très bien "Mutiny on the Bounty" de VANGELIS, le propos de STARINK est clair : 'Plus besoin d'acheter la compilation Themes, je l'ai refaite pour vous'.

Ensuite, en magnifiant "Just Blue" de SPACE, il rend hommage à la vitalité de la scène électro française : si vous aviez oublié ce grand classique, voici de quoi vous rattraper. Quel punch ! On se croirait dans Synthétiseur 3 ! Trois autres titres extrêmement bien faits donnent la part belle à la guitare et aux synthés bruts, rock : "Alpha" de VANGELIS, "Pipeline" du ALAN PARSONS PROJECT (pas du tout leur meilleur morceau, mais qui ici trouve sa place), et surtout "One Way Out" de Jan HAMMER. Oh la vache, il nous a refait le coup de "Crockett's Theme" : une fois lancé, le titre explose dans un déluge de shred de 6-cordes et de synthés digitaux à vous transpercer un dragon. Ebouriffant !

Mais il y a aussi quelques petits ratés, et ils commencent à poser une question sérieusement pessimiste sur l'avenir du projet. Ainsi Ed reprend-il du TANGERINE DREAM - enfin, après 4 volumes, mais pourquoi Miracle Mile ? Et pourquoi spécifiquement "One for the Books" ? Peut-être parce que c'était la nouveauté de l'époque, peut-être parce qu'il faut l'admettre, ce riff de piano entêtant est intéressant. Mais la reprise finit par tourner un poil en rond tout autant que son original. Plus grave, on retrouve deux MORODER côte à côte (c'est la faute de l'éditeur français) et si "Night Drive" n'est pas trop mal, un peu creux, on ne peut que maudire la reprise de "Midnight Express" qui est, si l'on se montre compréhensif envers "Le Grand Bleu", la première version vraiment ratée de cette collection. Pataud et cheap.

Quelques autres titres se montrent très corrects mais on remarque aussi une certaine tendance à faire durer des thèmes un peu trop longtemps : "Airwolf" (trop de transpose tue la transpose), "The Robots" de KRAFTWERK (qui a perdu son S d'ailleurs), "Night Drive", auraient largement mérité de perdre une minute voire deux. Le tracklisting se laisse cependant pas mal suivre, une fois "Midnight Express" dépassé par la droite (un peu comme LReM), et le disque est tout à fait agréable. Mais un titre attire particulièrement l'attention. Non pas qu'il soit mauvais : court, onirique, mélodique mais pas facile d'accès, "Cristallin" présente une très belle recherche sonore. Non, c'est sa signature qui choque.

Il est signé Ed STARINK. Autrement dit, l'artiste reprenant ces musiques ose placer une de ses compositions en tant que "grand thème" aux côtés des cadors du genre. Prétention ? Auto-satisfaction ? Oui. Mais très vite pardonnées puisque le résultat est bon. Non, au-delà du côté anecdotique de se faire un peu de pub gratuite, la présence d'un tel morceau au sein de cette collection conduit à une question inévitable : c'est la première fois, on pardonne. Mais si ce n'était pas la dernière ?

En tous cas, ça n'a pas empêché Synthétiseur 4 de se vendre ma foi presqu'aussi bien que les autres, avec cette délicieuse dichotomie : l'extrait de "Miracle Mile" est probablement le titre le moins connu de toute la collection, mais sa reprise a vendu cent fois plus que le vrai disque original. Monde de merde, comme dirait Georges.

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   BAKER

 
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- Ed Starink (claviers, prog, guitare, basse)


1. Nikita (learning Time) (eric Serra)
2. Just Blue (space)
3. Supercopter (sylvester Levay)
4. Mutiny On The Bounty (vangelis)
5. American Gigolo (night Drive) (giorgio Moroder)
6. Midnight Express (giorgio Moroder)
7. Cristallin (ed Starink)
8. Souvenir De Chine (jean-michel Jarre)
9. Alpha (vangelis)
10. Silk Road (kitaro)
11. Miracle Mile (one For The Books) (tangerine Dream)
12. Radioactivity (kraftwerk)
13. Pipeline (the Alan Parsons Project)
14. One Way Out (jan Hammer)
- bonus Tracks édition Cd
15. Dervish D (vangelis)
16. The Robot (kraftwerk)



             



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