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Ed STARINK - Synthétiseur 9 (1993)
Par BAKER le 19 Février 2019          Consultée 982 fois

Lorsque Synthétiseur 9 sort, quelque chose s'est passé depuis le 8. Quoi, j'ignore de le savoir, mais ce que je n'ignore pas de le savoir, c'est qu'autant le 8 on marchait dessus dans les pharmacies et les boucheries, autant le 9 a été le début d'une distribution de la série bien moins agressive. Le début de la fin, pourrait-on dire. Et effectivement, ce neuvième volume qui n'est pas comme les autres marque un tournant définitif. Vous le savez, depuis le quatrième volet, Ed STARINK ne se contentait pas de reprendre les plus grands thèmes électro, il s'amusait aussi à faire de l'auto-promo en plaçant un de ses morceaux au milieu des reprises.

Sur ce Synthétiseur 9, la MOITIE des titres sont de STARINK.

Du coup, rien que sur le papier et sans écouter une note, on peut déjà dire que "S-9" n'est pas un 'vrai' Synthétiseur, mais une gigantesque explosion d'ego avec quelques miettes laissées à VANGELIS et JARRE pour la bonne cause. Est-ce qu'au moins ils sont bons, ces titres ? Bah pour être franc, oui, les morceaux made in STARINK sont globalement agréables, voire plus. Notre homme adore la fusion et le prog rock, et aucun morceau n'est linéaire. Il y a toujours des breaks et des relances curieuses. Parfois, c'est excellent ("Vintage", au pont baroque très RONDO VENEZIANO), parfois beaucoup plus discutable ("Caroussel" dont l'excellent saxophone ne fait pas oublier le bazar ambiant).

Solo à la Jan HAMMER sur "Evil North", quasi-chiptune sur "Thick Mountain", excellente mélodie et ambiance prenante sur "Strictly Personal" : si l'on excepte la très anecdotique "Celtic Fields" (aussi celtique qu'X-JAPAN), la partie STARINK se laisse franchement écouter. C'est donc une bonne moitié de disque. Mais est-ce une bonne moitié de Synthétiseur ? Non. Il règne une certaine linéarité, pas de style donc puisqu'il s'amuse d'un rien, mais de son, avec une prod' trop homogène pour qui apprécie la série et son côté inventaire à la Prévert. Et surtout, ces incessantes incursions dans le monde d'Ed font oublier que l'autre moitié est censée être truffée de tubes.

Des tubes, il y en a, à commencer par l'intro, "Conquest of Paradise" de VANGELIS, correctement refaite, manquant un peu d'emphase mais c'est logique. Pour les réussites, on cite "Calypso 3" dont le soin des arrangements est délectable (c'est un sample de la caisse claire originale ?) et bénéficiant d'un solo à la Dominique Perrier très bien vu ; dans le genre solo de synthé qui se la raconte, "The Will of the Wind" rend aussi un bel hommage à VANGELIS. "Melissa" de Francis LAI refait le coup de "Bilitis" : gros son, plaisir de jouer palpable, beauté formelle de la composition.

Mais on a tendance à oublier ces réussites, qui le sont vraiment, au profit de reprises beaucoup plus anecdotiques : "Canyons" de Wally BADAROU qui joue un peu trop avec le kitsch et la prod' bare-bones, "Robinson Crusoe" d'ART OF NOISE qui n'exhale aucun dépaysement, une chanson d'ENYA très dreamy, très ambiant mais qui bien sûr ne vaut pas l'originale, et puis la fausse note, "C'est le vent Betty" de Gabriel YARED massacré avec des guitares general midi qui font pitié. C'est à en se crever un... un tympan.

Album en vraies demi-teintes donc, mais c'est le final qui achève d'en faire un simple objet de promotion plutôt qu'une anthologie soignée comme on en aurait rêvé. "World" d'Ed STARINK réveille un peu l'auditeur, avec des arrangements festifs et un rythme soutenu. La mélodie est un peu pauvre mais fait le job, et de nous demander à quoi nous fait penser ce titre... Bon sang ! Mais c'est bien sûr ! (NDLR : Raymond Souplex ! Un autographe !!!). "Chronologie 4" de Jean-Michou ! Sauf que l'album se termine juste après par... "Chronologie 4". Qui n'est pas trop mal fait, mais d'une part il manque l'élan, la folie, le côté je-saute-partout-dans-le-studio qui faisait le charme de l'original, et d'autre part, ça fait double emploi. Des petits signes qui montrent que l'âge d'or de la série est déjà derrière nous. Maintenant, pour aller au bout de la logique, Synthétiseur 9 n'est pas un MAUVAIS disque. Et ce n'était pas gagné d'avance.

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   BAKER

 
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- Ed Starink (claviers, prog, guitare, basse)


1. The Conquest Of Paradise (1492) (vangelis)
2. Strictly Personal (ed Starink)
3. Calypso Part 3 (jean-michel Jarre)
4. Vintage (ed Starink)
5. Canyons (wally Badarou)
6. Evil North (ed Starink)
7. Melissa (bilitis) (francis Lai)
8. Thick Mountain (ed Starink)
9. Robinson Crusoe (art Of Noise)
10. Intermezzo (ed Starink)
11. The Will Of The Wind (vangelis)
12. The Celtic Fields (ed Starink)
13. How Can I Keep From Singing (enya)
14. Caroussel (ed Starink)
15. C'est Le Vent, Betty (gabriel Yared)
16. World (ed Starink)
17. Chronology 4 (jean-michel Jarre)



             



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