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Chuck BERRY - In London (1965)
Par ERWIN le 29 Février 2020          Consultée 766 fois

Chuck sort à peine des sessions d'enregistrement de son précédent album que les boss de Chess le poussent déjà à reprendre le chemin des studios. Il est donc à la fin de l'année 64 à Chicago pour une première volée de titres, la seconde se déroulant à Londres le mois suivant. Logique : Londres est le centre de la vie musicale mondiale en ce début d'année 65. Il faut tacher de prendre le train en marche, c'est à moitié fait grâce au culte que lui vouent les deux groupes phares du moment, BEATLES et STONES, qui ne sont pas prêts de lâcher Chuck. Tout s'annonce donc au mieux pour ce huitième album de Chuck.

Si "She Was Mine" n'a pas influencé toute une génération d'amateurs de gros son, je veux bien me les couper tiens ! AC/DC dix ans plus tard va juste se contenter de radicaliser ce genre de son, le rythme boogie, la batterie immuable, un chanteur qui gouaille, et les mêmes deux accords qui reviennent imperturbablement. On est Roots en diable sur "Why Should We End This Way", très roots et très diable, loin des considérations habituelles de l'artiste qui chante le plus souvent sur le positif. Très chouette ! "I Got A Booking" nous plonge dans les effluves des anciens du Mississippi et de Chicago. La voix de Chuck n'a rien de comparable avec celles de HOOKER ou KING, mais elle le fait bien, son timbre clair s'acoquine superbement avec les ambiances délétères du blues, et celui-ci est particulièrement vibrant. Peter Hogman à l'harmonica fait des merveilles.

Nous avons d'ailleurs ici pas moins de trois instrumentaux de blues. Chuck peut tout à loisir y revenir sur ses principales influences de Sonny Boy WILIAMSON à Big Bill BRONZY en passant par Muddy WATERS. L'harmonica tient le premier rôle sur "After It's Over", dans une atmosphère que Chicago elle-même ne renierait pas, un peu court mais sympa. On retrouve "Night Beat" et son piano laconique, finalement le titre s'insère mieux dans cet ensemble. "Butterscotch" nous ramène à des ambiances plus soft, moins roots. Un sax est de la partie, et c'est le loisir de poser quelques solos de belle extraction pour Chuck, j'ai envie de dire : enfin !

C'est aussi le lieu pour proposer autre chose. Notre Chuck n'est pas un pasteur à la LITTLE RICHARD, ne comptez pas sur lui pour se ridiculiser à grands coups de gospel et d'orgue liturgique, mais nous avons tout de même cette superbe version de "This Little Light Of Mine" sous la forme de "My Little Love-Light". Il faut le dire, c'est particulièrement bien foutu. Chuck a fait un excellent boulot en adaptant ce titre à la sauce rock light, un super moment ! Nous avons aussi un titre de calypso, avé l'accent ! Mais oui, Chuck se prend pour Harry BELAFONTE sur "Jamaica Farewell" et c'est festif et sympa, une démarche cool qui ne lui ressemble guère. Puis, nous traversons la mer des Caraïbes pour nous retrouver au Mexique avec "The Song Of My Love"... Bien bien, Chuck avait déjà fait un essai dans la langue de Cervantes... Comment vous dire ? Il n'est pas fait pour ça, même si le résultat n'a rien de déshonorant.

Le tiers des titres restant est fondamentalement rock'n'roll... ça paraissait évident ! Hélas comment vous dire quand retentissent les accords et licks classiques de Chuck lors des intros ? Passons… Dieu merci, le single "Dear Dad", qui ne peut être confondu avec ses illustres aînés, tient remarquablement la route grâce à des soli tout en riff ! Même lick d'intro sur "Saint Louis Blues" mais on apprécie en revanche le détachement avec lequel notre Chuck y pousse la chansonnette, sur cet hommage vibrant à sa cité natale ! Le speedée "I Want To be Your Driver" n'a pas d'intro ouf ! Plus moderne et sixties, plus violent aussi, soli sympas, tout pour séduire. On termine avec la mid-tempo "His Daughter Caroline", avec un orgue en fond, très agréable.

On est dans la totale continuité de l'excellence du disque précédent. On ne peut que déplorer le manque d'un ou deux standards indémodables sur cet opus, mais l'ensemble a une très bonne tête. Blues, Rock et instrumentaux sont vraiment à la hauteur, et il n'y a guère que sur l'essai hispanique que je suis réservé, tout le reste est réussi. Impressionnant Chuck BERRY d'avoir confirmé un tel retour, c'était improbable ! Un solide 4.

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   ERWIN

 
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- Chuck Berry (chant-guitare)
- Louis Cennamo (basse)
- Bob Scriven (piano)
- Peter John Hogman (harmonica)
- Chick Kattenhorn (batterie)


1. My Little Love-light
2. She Once Was Mine
3. After It's Over
4. I Got A Booking
5. Night Beat
6. His Daughter Caroline
7. You Came A Long Way From St Louis
8. St Louis Blues
9. Jamaica Farewell
10. Dear Dad
11. Butterscotch
12. The Song Of My Love
13. Why Should We End This Way
14. I Want To Be Your Driver



             



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