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Chuck BERRY - Rockin At The Hop (1960)
Par ERWIN le 19 Février 2020          Consultée 1231 fois

Comme le disait avec un fort talent gustatif l'opus à la crème glacée, Chuck est au sommet ! Oui Messieurs Dames ! Trop de crème glacée sur les fraises ne nuit pas au plaisir ! Nous avons donc à nouveau une compilation de quatre 45-tours à laquelle on rajoute 4 morceaux originaux, soit un peu plus qu'à l'accoutumée. L'opus est toujours enregistré chez les studios de Chess à Chicago, la Windy city. Il sort en Juillet 1960, huit mois après l'événement qui a transformé sa vie à jamais. Jusque là, c'est succès, argent facile, tournées impromptues, investissements judicieux, tout semble aller pour le mieux pour Chuck BERRY, assis à la droite du père ELVIS en termes d'importance musicale en cette année où le rock'n'roll bat son plein.

Hélas, en décembre 1959, il est attaqué sous les charges de prostitution organisée par Janice Escalanti, une jeune Amérindienne du nouveau mexique qui avait été embauchée par BERRY pour travailler dans son night club de Saint Louis. Le procès a lieu en Mars et l'artiste est condamné à 5 ans de prison ferme... Dès lors, c'est un tourbillon qui s'amorce avec l'appel de la décision que Chuck juge raciste et qui aurait influencé un jury uniquement composé de blancs. L'Amérique des années cinquante, quoi... Toujours est-il qu'en cette mi-60, Chuck la joue profil bas, il n'y a qu'à voir la pochette pour s'en rendre compte. En attendant, il faut survivre !

Alors, ce sont pas moins de quatre double singles qui vont envahir les charts durant cette année. Peu avant la tempête, on débute par "Childhood Sweetheart", un petit blues avec du doowop dans les choeurs plutôt bien gaulé, dans lequel notre Chuck paraît s'amuser comme un petit fou. Le suivant est un air ilien proche de la calypso : "Broken Arrow" change radicalement son style de prédilection. Le public ne réagit guère à ses deux chansons. En janvier, alors que le scandale a déjà éclaté, sort "Let It Rock" où on repart sur ses intros classiques et les rythmes trépidants qui s'insèrent dans la totale continuité des classiques de l'artiste. Son back up "Too Pooped To Pop" manque un brin de relief et des fameux coups de pattes de Chuck: c'est du doowop sympa mais sans plus. Pour le moins, ces deux titres chartent autour de la cinquantième place.

La suite s'avère plus compliquée puisque pas un des singles suivants n'intègre le billboard, un vrai désaveu de la part de son public. Pourtant, "Bye bye Johnny" reprend tous les gimmicks de "Johnny B Goode" ainsi que le ferait une suite, c'est très sympa mais on a comme l'impression d'une redite. L'ambiance est cependant bonne et à l'humeur joviale. On repart sur des données bien plus bluesy avec "Worried Life Blues" - tu m'étonnes ! -, une reprise de BIG MACEO MERRYWEATHER. On est presque surpris de retrouver Chuck si à l'aise dans ce genre de titres, tant au niveau du chant que de la guitare bien volubile, même si on regrette l'absence de solo. Enfin, on apprécie la modernité de la lap steel sur l'instrumental "Mad Lad", un esprit hawaien et fort loin des habituelles compositions de Chuck, ce qui la rend originale et vraiment chouette à l'écoute. Le piano lui donne aussi un relief et annonce certains instrumentaux à venir des SHADOWS.

"Little Queenie" est de la belle ouvrage, basse sympa et cuivres discrets qui soutiennent le chant très velouté de Chuck, mais il s'agit d'une resucée. L'artiste évolue entre son style avec "Down The Road A piece", qui ressemble à s'y méprendre à son répertoire alors qu'il s'agit d'une pièce composée par Don RAYE. Il y a clairement une envie de s'éloigner de ses classiques passés avec "Betty Jean", mais le résultat, bien qu'agréable, manque un peu de fond. D'ailleurs, il y a même un slow ! Voici qui nous change ! On a presque du mal à reconnaître la voix de Chuck sur "Driftin' Blues". C'est certes d'obédience bluesy, mais contient pas mal d'éléments mainstream. Enfin, le blues rapide de "Confessin' The Blues" de Jay MCSHANN sonne très roots.

Contrairement à ses trois premiers disques, celui-ci manque d'une réelle unité, ce qui a dû troubler sa fan base. Rajoutez par-dessus le scandale qui s'abat sur lui et vous avez l'explication du manque de succès des singles et de l'opus. L'Amérique des fifties n'est pas prête de pardonner ce genre d'écart. Chuck entame donc une longue et difficile traversée du désert en cette année de transition qui, il faut bien l'avouer, sonne comme le glas sur l'ensemble de la communauté des pionniers du rock'n'roll. Sur le plan musical en revanche, tout est correct, pas de fillers ni de mauvaise vibe, mais un manque certain de "classique" me pousse à ne mettre qu'un trois sans consistance.

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   ERWIN

 
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- Chuck Berry (chant-guitare)
- Matt 'guitar' Murphy (guitare)
- Johnnie Johnson (piano)
- Willie Dixon (basse)
- Fred Below (batterie)


1. Bye Bye Johnny
2. Worried Life Blues
3. Down The Road A Piece
4. Confessin' The Blues
5. Too Pooped To Pop
6. Mad Lad
7. Little Queenie
8. Betty Jean
9. Childhood Sweetheart
10. Broken Arrow
11. Driftin' Blues
12. Let It Rock



             



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