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Les OGRES DE BARBACK - Croc'noces (2001)
Par RAMON PEREZ le 11 Décembre 2020          Consultée 595 fois

Le XXIe siècle s’annonce sous les meilleurs auspices pour la famille Burguière. Leur groupe commence sérieusement à faire parler de lui dans le milieu et voit un public se fidéliser petit à petit (ce qui est pour sûr un très bon signe). L’environnement des quatre musiciens se structure de façon efficace. On a déjà parlé de leur label, mais c’est aussi à cette époque que démarre une aventure fondatrice sur scène. Investissant leurs premiers revenus dans l’achat d’un chapiteau qui leur permet de trimballer un peu partout leur propre scène, puis d’un deuxième un peu plus grand, les Ogres s’embarquent dans des tournées en totale autonomie. C’est dans cette atmosphère qu’au fil des soirs se composent de nouveaux titres qui finissent par constituer leur troisième album Croc’Noces.

Autant te le dire de suite : je l’aime un peu moins celui-là. Et je n’ai pas vraiment d’explication très convaincue à apporter à cet état de fait. J’ai bien peur que ce soit avant tout une question de gueule qui me revient moins. Je le trouve moins riche, moins joli que ses prédécesseurs. J’y entends des mélodies qui me parlent moins, des textes qui ont quelques faiblesses. Un invité, Néry quand même, qui vient rendre la pareille sans se montrer particulièrement inspiré (les Ogres avaient grandement participé à son fameux disque La vie c’est de la viande qui pense).

Musicalement, le grand changement c’est que le groupe s’éloigne sensiblement des musiques d’Europe de l’est, dont les effluves ne se retrouvent qu’épisodiquement. A la place il y a un côté plus rétro, des accents de music-hall qui me laissent parfois un brin dubitatif. Un peu moins de diversité instrumentale au sein des morceaux que sur les albums d’avant, ce qui toutefois permet à certaines chansons de mieux affirmer leur couleur. Par contre il y a un usage plus fréquent des passages en fanfare, un bon point si bien-sûr on aime les fanfares, mais c’est mon cas.

Au niveau des textes, ce que l’on peut relever c’est un aspect nettement plus positif que ce que à quoi Frédo nous avait habitué jusque-là. Pas sur tous les titres bien-sûr, on ne se refait pas ; mais il y a par moments un côté disque du bonheur à l’écoute de ce Croc’noces (d’où le titre peut-être ?). Eventuellement, c’est à ça que j’accroche moins. Je crois que je suis plutôt dans le camp GAINSBOURG de ce côté-là, lui qui disait qu’on ne trouvait pas de grande chanson dans le bonheur. Et puis, je le disais, il y a par moments des faiblesses dans les textes qui, le reste étant fort bien écrit, sautent directement aux oreilles et gâchent un peu. Par exemple les derniers mots de « Vue d’ensemble », c’est con mais c’est un peu comme trouver une limace dans ma salade.

Cela dit j’ai écrit que je l’aimais moins, non que je ne l’aimais pas cet album. Parce que d’abord la simple évidence c’est que ce groupe propose une musique d’une qualité peu commune. C’est comme Tarantino qui dit que Boulevard de la mort est son moins bon film : il en faut bien un. En plus, Croc’noces est un album sur lequel on trouve quand même de sacrés bons trucs. En premier lieu un son de compète. Là ils sont clairement passés chez les pros ; en particulier j’ai rarement entendu des accordéons aussi bien enregistrés. De quoi lever les poils à plusieurs reprises. Par exemple sur "Latchoska" qui n’est ni plus ni moins que le meilleur instrumental jamais mis en boite par les OGRES DE BARBACK.

L’autre instrumental, "Flûte", est lui aussi vraiment intéressant, avec des sonorités que le groupe n’avait pas touchées jusque-là. Et puis, du côté des chansons, il y en a quand même un paquet de très bonnes. Quelques chansons d’amour douces-amères en fin d’album sont très réussies, mais c’est surtout l’introduction de textes un peu plus crus qui marque, par leur noirceur ou leur cynisme prononcés. Ce sont entre autres le tragique "Monde en or" et le plus amusant "Grosse tortue". Pour finir, il y a une vraie grande chanson, l’une de leurs plus belles. A savoir "Rue du temps" qui sort presque du même tonneau que "Rue de Panam", mais sans le côté hymne. Celle-ci part du pavé pour dresser un portrait sur fond d’accordéon, dans ce que cet instrument a de plus beau. Celui d’un monde en voie de disparition, du populaire qui s’efface devant un progrès qui l’oublie. Comme je le disais, dans une discographie il en faut un moins bon ; pour moi c’est celui-ci. Cependant, lorsque je fais le bilan de ce qu’il contient, je ne peux que conclure que c’est davantage révélateur du très bon niveau des autres albums que d’une réelle faiblesse de celui-ci.

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   RAMON PEREZ

 
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1. La Manche
2. Monde En Or
3. Avril Et Toi
4. Grosse Tortue
5. Allez !
6. Rue Du Temps
7. Vue D'ensemble
8. Fainéant
9. Sue
10. Latchoska
11. Tatie
12. Jeanette
13. Flûte
14. Vieux Temps
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