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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  LIVE

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- Style : TÊtes Raides, Pierre Perret , Renaud, Mano Negra, Les Vrp
- Membre : La Commune Refleurira

Les OGRES DE BARBACK - Fausses Notes Et Repris De Justesse (2000)
Par RAMON PEREZ le 24 Novembre 2020          Consultée 983 fois

Les deux premiers albums des OGRES DE BARBACK furent autoproduits. Cependant ils ne furent pas autodistribués, si ce n’est à la sortie des concerts. Le groupe, entamant un pas de plus dans la démarche d’indépendance qui fait depuis une grande part de sa singularité, décida de se lancer dans l’aventure de structurer un label. Appelé Irfan, il a d’abord servi presque exclusivement à produire et distribuer les disques des quatre frères et sœurs avant de se diversifier pour devenir aujourd’hui une signature un peu plus établie, portant quelques noms intéressants. Depuis cette époque, Fred, Alice, Sam et Mathilde sont en vérité la partie la plus visible d’une entreprise culturelle, dans ce que ce terme peut avoir de plus positif (c’est-à-dire artisanal). Le but n’est pas de maximiser les profits mais de permettre à quelques personnes de vivre correctement de leurs activités. Ils sont ainsi plusieurs à travailler dans le sillage des Ogres depuis fort longtemps, à l’exemple de l’immanquable Dieu dont la longue barbe règne sur la régie.

Qui dit entreprise dit modèle économique. Celui-ci est relativement simple : faire des concerts. Les Ogres ont ceci de singulier qu’ils ne se payent que très peu sur leurs albums, ce qui les rend assez imbattables au niveau des prix dans les bacs des disquaires. Seulement, quand on ne compte ni sur les médias ni sur l’industrie pour remplir les salles, il faut aller un peu au charbon pour se trouver des dates. C’est pourquoi, en guise de coup d’essai, la toute première production d’Irfan fut un disque assez particulier ayant pour but de faciliter leur programmation. On pourrait se dire que les deux albums précédents donnent assez d’indications à un programmateur sur ce que joue le groupe. Mais il y a deux questions auxquelles ils ne répondent pas, ce que fait un peu Fausses notes et Repris de justesse.

Deux questions pour deux albums. A une autre époque, cette troisième parution aurait été un double-maxi. L’objet a pour particularité de n’avoir pas de verso mais deux rectos, deux pochettes différentes qui se donnent à voir selon le sens dans lequel on le tient. La première de ces questions est importante du point de vue du programmateur : ça donne quoi sur scène ? Ca c’est Fausses Notes, le premier enregistrement live publié par la fratrie en prélude d’une longue série de ce type de publications. On les entend envoyer quelques titres avec une sacrée énergie, tout en déployant la diversité musicale qui fait leur force en studio comme sur scène. Le public réagit très bien. Malgré la brièveté du disque, on ressent un vrai échange, une proximité. La dernière piste est une captation d’une fin de concert qui semble se dérouler dans une toute petite salle (j’imagine bien une grange). On y trouve quatre morceaux (trois instrumentaux bien dansants dont une version développée de celui qui ouvrait Rue du temps, ainsi qu’une chanson qui n’a jamais été réenregistrée) et des discussions au débotté avec les spectateurs, le temps que tout le monde soit prêt à lancer le morceau suivant. Vraiment un genre d’ambiance très plaisante.

La deuxième question : d’où viennent-ils ? On sait qu’ils ont grandi en région parisienne et qu’ils ont des origines arméniennes. Mais musicalement ? C’est Repris de justesse qui l’explique en partie en présentant, comme son nom l’indique, une petite collection de reprises de titres ayant grandement inspirés le groupe. Sur la forme on peut noter qu’une partie de ces reprises est très fidèle aux originales tandis que l’autre est plus retravaillée. A l’image de "La Ventura" qui gagne une certaine authenticité avec le cachet tzigane amené par les Ogres, ou de "Salut à toi", complètement réappropriée pour une version bien plus intense. Pour les chansons peu retouchées, un petit truc différent comme les voix féminines des deux sœurs sur "Cozette" apportent malgré tout un cachet particulier.

Dans tous les cas, le choix des chansons est fait en connaisseurs. Pas de tubes, que des titres qu’ils aiment bien. C’est assez habile car cela leur permet facilement de s’approprier ces morceaux, ce qui aurait été plus compliqué si tout le monde connaissait immédiatement les auteurs d’origine. Fred raconte dans un autre live qu’aux débuts du groupe des spectateurs venaient fréquemment les voir en leur disant "c’est vachement bien ce que vous faîtes, surtout "Au café du canal" !" C’était la seule chanson qu’ils n’avaient pas écrite puisque c’est du Pierre PERRET. Il parait que c’était une des trois qu’ils jouaient le plus fréquemment à leurs débuts et c’est toujours resté un de leurs classiques, statut que ce morceau n’a jamais connu dans le répertoire de son auteur. Du reste c’est parce qu’ils le jouaient que les OGRES DE BARBACK se sont faits connaitre du roi de l’argot, une rencontre qui s’avéra durable et productive puis qu’encore dernièrement c’est bien eux qui ont joué sur la chanson que Pierrot a écrite sur le confinement. C’est aussi Irfan qui publie ces jours-ci son dernier livre.

De RENAUD, les Ogres gardent une interprétation à l’instinct et une écriture en ligne claire. De TETES RAIDES (groupe qui leur a un peu mis le pied à l’étrier au début en partageant quelques ficelles), c’est du côté de la richesse instrumentale que l’on retrouve une grande influence. Les reprises de la Mano et des Bérus rattachent le groupe à toute l’époque alternative, en retenant le métissage des premiers ainsi que le caractère indépendant et collectif des seconds. Ces quelques chansons constituent une part importante de l’identité des OGRES DE BARBACK et ce n’est pas un hasard si la plupart sont restés solidement implantés dans leur répertoire, comme "Pour me rendre à mon bureau" qui permet régulièrement à Mathilde de s’envoyer méchamment au piano ou "Salut à toi" qui a longtemps signifié que la fin du concert approchait. Si ce double disque reste en soi relativement mineur, il a sans doute, en prenant le temps de faire un peu mieux connaissance et au-delà de la question de la programmation, contribué à renforcer le lien entre le groupe et son public.

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   RAMON PEREZ

 
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- cd 1 Fausses Notes
1. Femme Du Guerrier
2. Printemps
3. Les Voyageurs
4. Grand-père
5. Provençal (live)
- cd 2 Repris De Justesse
6. Salut A Toi
7. Cosette
8. Au Café Du Canal
9. Pour Me Rendre A Mon Bureau
10. La Ventura
11. Buffalo Débile



             



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