Recherche avancée       Liste groupes



      
POP / HEAVY METAL  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1985 Killing Is My Busines...
1986 Peace Sells... But Wh...
1988 So Far, So Good... So...
1990 Rust In Peace
1992 Countdown To Extincti...
1994 Youthanasia
  Train Of Consequences
  A Tout Le Monde
1995 Hidden Treasures
1997 Cryptic Writings
1999 Risk
2000 Capitol Punishment - The...
2001 The World Needs A Her...
  Behind The Music
2002 Rude Awakening
  Rude Awakening
2004 The System Has Failed
2005 Greatest Hits: Back To T...
2006 Arsenal Of Megadeth
2007 United Abominations
  That One Night Live: Liv...
  Warchest
2009 Endgame
2010 Rust In Peace Live
  Rust In Peace Live
2011 Th1rt3en
2013 Super Collider
2016 Dystopia
2019 Warheads On Foreheads
2022 The Sick, The Dying.....
 

- Style : Slayer, Annihilator, Anthrax
- Style + Membre : Metallica, Testament

MEGADETH - Cryptic Writings (1997)
Par CHIPSTOUILLE le 27 Janvier 2022          Consultée 1741 fois

Episode V - Dave Mustaine Contre-Attaque

2ème épisode de notre trilogie. Après Risk, j’arrête de vous bassiner avec mon adolescence, promis. Sitôt conquis par Youthanasia, il m’en faut plus. Nous sommes en Octobre 1997 et je me rends alors chez un petit disquaire, dont le rayon Metal est bien garni. Le même chez lequel j’avais fait l’acquisition de Kill’em All 3 ans plus tôt. En 1997, Virgin et la FNAC ne les avaient pas encore tous bouffés. Pour la première fois de ma vie, je vais donc m’acheter 2 CD d’un coup. Le film Spawn vient de sortir. Kirk Hammet a participé à sa B.O, et l’information n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Même si Load m’a un peu déçu l’année précédente, METALLICA et moi, à l’instant où je passe la porte du disquaire, c’est à la vie à la mort, bien que j’aie déjà commencé à leur faire quelques infidélités. Reload va débarquer le mois suivant, et je ne suis alors toujours pas au courant de son arrivée.

Je profite tout de même de l’occasion pour faire le tour du propriétaire. Il y a une boîte noire en forme de cercueil qui me fait de l’œil. C’est l’édition limitée de Dusk and Her Embrace de CRADLE OF FILTH. J’ai écouté le groupe à peine 20 secondes il y a quelques mois, et ils m’ont déjà envoûté. Mais ça ne sera pas pour cette fois-ci. L’opportunité du cercueil ne se représentera plus jamais. 25 ans après les faits, je m’en veux encore, un peu, mais en fait, pas tant que ça.

Un vendeur de la boutique m’accoste et me demande si je souhaite un conseil. Je lui explique que je suis venu pour la B.O de Spawn et peut-être un MEGADETH. Il maîtrise le sujet comme sa poche et m’enchaîne à coup d’arguments bien placés. Elle n’est pas terrible, la B.O de Spawn, tu vas être déçu…. Oui mais j’aime METALLICA. J’ai des étoiles plein les yeux quand je lui balance ça. Il voit bien qu’il a affaire à un novice, mais un novice déjà passionné. Il est stagiaire, mais ça, je ne l’apprendrai que le coup d’après, puisque je ne l’ai jamais revu. Il n’a rien à gagner dans l’affaire puisqu’il sait déjà que je repartirai avec 2 CD, ni plus ni moins. Pourtant, il ne va pas lâcher le morceau.

J’ai déjà pris mes marques avec Youthanasia. Le principe du MEGADETH est donc adoubé en à peine une phrase, il nous reste juste à savoir lequel. Mais pour le second disque, hors de question pour lui que je reparte avec cette horreur de B.O. Il tente de m’amadouer avec du PANTERA, du SLAYER, du MACHINE HEAD, du SEPULTURA. J’ai déjà tout essayé et mon seul argument est affuté comme une lame de rasoir : ça hurle trop dans le micro. Il n’aura ainsi aucun mal à me convaincre de laisser tomber CRADLE OF FILTH pour le moment. Je conviens aujourd’hui, vu mes goûts d’alors, que c’était risqué. Il fait défiler tous les clones dans les enceintes de la boutique, on va passer un moment à tout écouter. ANNIHILATOR ? Mouais, TESTAMENT ? bof, OVERKILL ? Ah ! Eux viennent de sortir "From The Underground and Below". On dirait Brian Johnson (ACDC) qui vocifère à fond sur du METALLICA en pleine forme. Il vient de marquer un point.

A force de discuter, côté MEGADETH, il m’invite à prendre Cryptic Writings, le dernier en date. Il m’a complètement cerné. Il sait que ça va me plaire, et vache, il avait raison. Je pars finalement avec la B.O de Spawn et le dernier MEGADETH dans les mains. J’ai l’autorisation de revenir échanger si ça ne me plaît pas. Ça n’a pas fait un pli, je n’ai plus jamais réécouté cette B.O pourrie de ma vie. Je suis revenu au magasin illico presto. Reload n’était pas sorti que les papiers du divorce avec METALLICA étaient déjà remplis, y’avait plus qu’à signer. Pour le Metal, je préfère désormais tremper mon biscuit un peu partout, et je recouche avec METALLICA par mesure d’hygiène dès que l’envie me prend. METALLICA, comme la FNAC, peuvent bien aller se brosser. Vu la suite, j’ai eu raison. Et non, combien de fois il faudra vous le dire, je ne veux pas de votre putain de carte de fidélité ! La seule à qui je suis fidèle, c’est ma femme (1).

Si j’ai donc fait quelques kilomètres à pied à cause d’OVERKILL et d’un Kirk Hammet perdu dans les couloirs déserts de l’électro cet après-midi-là, il y en a un qui n’a jamais causé la moindre hésitation. Il ne m’a jamais fait regretter cette édition limitée désormais introuvable, et depuis ça continue : Cryptic Writings de MEGADETH. Contrairement à vous, je ne l’ai donc pas découvert avec tous les a priori qui vous empêchent de l’apprécier à sa juste valeur. J’aime le Black Album, j’aime Youthanasia, et le meilleur des trois dans sa catégorie poids léger, c’est Cryptic Writings, haut la main.

Chaque fois que je lis l’avis d’une tierce partie, j’y trouve un monceau de références à tel ou tel autre album, comme si Cryptic Writings n’était qu’une compilation mal fichue. Je ne comprends toujours pas comment on peut passer à ce point-là à côté de la direction de cet album. Cryptic Writings, c’est une main de fer dans un gant de velour, un génie énervé que l’on est enfin parvenu à canaliser. La somme des éléments est ici bien supérieure à la valeur de chacun d’entre eux. Mais comme personne n’a trouvé son compte dans ce style de Heavy Metal à l’américaine, on a laissé tomber (2).

"Trust", "Almost Honest", "Use the Man", "Mastermind", "The Desintegrators", "I’ll Get Even" : 6 titres, 6 tubes d’affilée. Je me suis pris une grosse mandale, et je ne m’en suis toujours pas remis. Je ne connais aucun autre album de Metal ou de Hard capable d’enchaîner autant de tubes d’affilée d’entrée de jeu (Non "Take no Prisoners" c’est très bon, mais ce n’est pas un 'tube'). Le seul défaut là-dedans, le seul de l’album dans son intégralité, est une erreur d’enchaînement. "The Desintegrators" est trop rapide pour la faire suivre par "I’ll Get Even". Mais cela suffit-il à condamner ces superbes chansons ?

Oui, ça chante, c’est toujours paradoxal, mais c’est bien sa plus grande qualité. Dave Mustaine a toujours eu conscience de ses lacunes dans le domaine. J'en veux pour preuve les notes du remaster de l'album de MD.45, groupe éphémère, où il laissa Lee Ving enfin le supplanter au micro l’espace d’un album, The Craving (1996). Mustaine y déclare bien ne pas être meilleur en chant que Lee Ving, mais a néanmoins préféré réenregistrer les parties vocales, soi-disant à la demande des fans. Curieuse opération, vous en conviendrez... Du coup, il a bossé sa voix, plus encore, et ça s’entend. Sur Cryptic Writings, Dave Mustaine n’a jamais si bien chanté, et c’est un bonheur de l’écouter.

Mais comme le groupe s’appelle toujours MEGADETH, et que c’est toujours un nom à la con, son public potentiel ne l’a jamais rencontré. Cryptic Writings est autant pop qu’il est Heavy Metal. Il ne se refuse même pas quelques accélérations bienvenues, du Thrash, soi-disant. Comme il avait déjà le bon goût d’être concis dans son propos, ça marche du tonnerre dès qu’on passe la cinquième. Non mais écoutez-moi ces cordes dissonantes qui introduisent l’accélération finale de "Use The Man". Dave Mustaine est comme un con, une seringue à la main, en train de réaliser qu’il vient de faire une connerie. Est-il utile de souligner la pertinence du solo de Marty Friedman là-dedans ? Ça tue.

Alors oui, je sais, Rust in Peace Sells, But Who’s Buying The Final Countdown to Extinction ? (Attention, il y a un intru) Bla bla bla, renafout’, So Far, So Good… So What ! comme il le disait si bien. Ce n’est pas parce qu’ils ont excellé auparavant dans une autre matière qu’ils le font moins dans celle-ci, loin de là. J’ai collé Rust in Peace dans mes 10 meilleurs albums de tous les temps. C’est peut-être même mon album de Metal préféré. Mais je peux vous dire que face à l’excellence de Cryptic Writings dans son propre domaine, j’ai longuement hésité. J’hésite encore aujourd’hui.

Bien sûr, la deuxième moitié de l’album n’est pas ultime. Si je m’arrête juste avant "Sin" pour citer les tubes d’introduction, c’est bien qu’il y a une raison. Mais je ferme un peu les yeux, comme sur les "Losfer Words" ou "The Duellist" d’un autre album de Heavy Metal magistral que je ne renierai jamais lui non plus (3). Sur Cryptic Writings, ça s’enchaîne vite, pas le temps de s’ennuyer comme parfois sur "Rime of the Ancient Mariner" de qui-vous-savez (toujours 3). A la fin, d’ailleurs, ça reprend de plus belle : "Have Cool Will Travel" a son Harmonica endiablé, "She Wolf" envoie du pâté, je suis encore tout retourné par le "Vortex" qui va en avant puis en arrière et vice-et-versa. "FFF" conclut l’album en beauté.

J’ai peut-être de la cire dans les oreilles à cause de la nostalgie, qui sait ? Mais j’ai tout de même l’impression que ce sont surtout les autres qui en ont à cause des a priori. En tout cas, je le regrette bien, ce petit disquaire. Ce n’est pas tous les jours que je suis sorti d’un magasin aussi comblé de mes achats. La preuve, 25 ans après, je me souviens encore de cette après-midi. Je profite de l’occasion pour faire une dédicace à Nico et Guillaume du Dynamite Games de Clermont-Ferrand, qui viennent eux aussi de fermer en cette fin d’année 2021. De même à tous les honnêtes petits commerçants en train de galérer et qui ne font ça que par passion de leur métier et de ce qu’ils ont à vendre. La passion et le commerce, on dirait malheureusement que ça fait deux. Les gars, on vous regrette déjà.

(1) Copyright mon très cher Papa. Bisous d’ici-bas.
(2) Pour ceux qui cherchent encore des alternatives dans le domaine, on leur conseille donc Loss Angeles de THRONE OF CHAOS, XIII de RAGE, et Symbol of Life de PARADISE LOST. Ce n’est pas aussi bien que Cryptic Writings mais c’est quand même du menu 5 étoiles. Une fois que vous aurez pris vos marques, vous pouvez explorer le reste de leur discographie. Dans le style, on m’a récemment conseillé de redonner leurs chances à SAVATAGE et METAL CHURCH, ce que je vais donc faire prestement.
(3) Powerslave de IRON MAIDEN, pour ceux qui ne connaissent pas. J’oublie trop souvent que je ne suis pas sur Nightfall in Metal Earth ici, pardon !

A lire aussi en METAL par CHIPSTOUILLE :


CRADLE OF FILTH
Existence Is Futile (2021)
A tad "too much", isn't it ? Qu'est ce qu'il dit ?




IRON MAIDEN
Killers (1981)
Attack of Killers' B's

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez





 
   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Dave Mustaine (chant, guitare électrique)
- Marty Friedman (guitare électrique)
- Nick Menza (batterie)
- Dave Ellefson (guitare basse)


1. Trust
2. Almost Honest
3. Use The Man
4. Mastermind
5. The Desintegrators
6. I'll Get Even
7. Sin
8. A Secret Place
9. Have Cool Will Travel
10. She Wolf
11. Vortex
12. Fff



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod