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- Style : Slayer, Annihilator, Anthrax
- Style + Membre : Metallica, Testament

MEGADETH - The World Needs A Hero (2001)
Par CHIPSTOUILLE le 6 Février 2022          Consultée 1186 fois

We would like to thank most importantly God

Avant toute chose, nous voudrions remercier Dieu. Voici l’affirmation que l’on trouve en tête de la page de remerciement de The World Needs a Hero. Dieu est apparu pour la première fois dans les pages de l’album Youthanasia (1). Mais d’une simple mention en tête de liste jusque-là, il vient de prendre tout d’un coup plus d’importance. Dave Mustaine est aujourd’hui 'born again christian'. Pas de secte ici, simple cas de protestantisme aigu. Les personnes se déclarant telles estiment avoir une relation personnelle avec Jésus.

Dave Mustaine est un bon guitariste. Au point de s’être fait élire par certains meilleur de sa catégorie. Il le sait, en a parfaitement conscience, le clame à qui veut le savoir, et considère que ce don lui provient donc de Dieu. Tout ceci affectera la carrière de MEGADETH essentiellement à partir de 2004. Seul Chris Poland a l’honneur d’être considéré meilleur guitariste que sa majesté. Une affirmation posthume (2) qui nous laisse donc présumer l’état dégradé de sa relation avec Marty Friedman quelques années plus tôt.

Risk, dernier album en date, a été très mal reçu par les fans et n’en a conquis aucun de nouveau. Dave Mustaine, qui en a quand même profité pour donner quelques concerts acoustiques, a une fois de plus la rage. Fini la déconnade, MEGADETH est par lui, avec lui et en lui. Comme toute personne à l’égo surdimensionné, il est donc incapable de reconnaître ses torts dans l’affaire. Exit donc, Capital Records (label de MEGADETH depuis Peace Sells) et avec eux le management de Bud Prager. Exit Dann Huff, producteur de l’excellent Cryptic Writings. Junior (surnom de David Ellefson) va une fois de plus esquiver les balles, ça ne durera qu’un temps.

Mais ce n’est donc pas le cas de Marty Friedman, qui avait pourtant réussi l’exploit d’épauler (supporter ?) Dave Mustaine sur pas moins de 5 albums d’affilée. Officiellement, c’est lui qui a décidé de partir. Officieusement, on sait pourquoi… Guitariste de grand talent, il allait pourtant comme un gant à MEGADETH. Contrairement au meneur de troupes, lui possède l’incroyable faculté de savoir baisser l’égo de deux tons afin de partager une affiche (3). Pour le remplacer, Jimmy DeGrasso a donc conseillé votre éminence de recruter Al Pitrelli, ce qui lui a probablement permis de sauver sa propre tête dans l’opération. Comme pour Junior, ça n’a duré qu’un temps.

Al Pitrelli est un guitariste talentueux lui aussi, réputé 'de session', ayant notamment officié chez ALICE COOPER, ASIA et SAVATAGE. Contrairement à Marty Friedman qui savait jouer des épaules, lui a au contraire besoin d’espace pour s’exprimer. Ce qu’il parvient à faire magnifiquement, visez le solo de "Dread and the Fugitive Mind" pour l’exemple. Mais l’espace qui lui manque, il ne sait guère se battre pour se l’accaparer.

De l’espace sur cet album, il y en a pourtant en quantité. Mais pour y entendre une guitare s’exprimer, il faut faire face à un problème de taille : Dave Mustaine est une vraie pipelette ! Bla bla bla, sur cet album, il n’arrête pas de jacasser… Vous croyez que vous n’aimez pas "When" du fait de la repompe du riff de "Am I Evil" de DIAMOND HEAD ? Si on avait eu le droit à une vraie reprise, façon "Paranoid" (BLACK SABBATH), la conclusion aurait pu être magistrale. Mais Dave a un sac gros comme son melon à vider. Toute trace musicale est ici couverte d’un monologue indigent, et tant pis pour les refrains. A qui s’adresse-t-il dans ce ratage complet ? Mon petit doigt me dit Lars Ulrich, mais je n’ai aucune preuve pour le seconder.

Le batteur de METALLICA est en effet le grand coupable désigné de Risk. Avant les sessions studio, Dave Mustaine pensait Peace Sells meets Cryptic Writings. Mais Lars Ulrich aurait donc déclaré que Dave Mustaine devrait prendre plus de risques. En résulte l’album que l’on connaît tous. Donc sur cet album qui lui succède, exit surtout, véritablement pour la toute première fois, l'influence de METALLICA. MEGADETH est Dave Mustaine, Dave Mustaine est MEGADETH. Vic Rattlehead la mascotte est de même 'born gain', dans un Dave Mustaine qui se met en scène sur la pochette en position de Christ sacrifié pour la cause. Même la maison blanche le réclame (lisez-moi les paroles du titre éponyme pour rigoler un coup). On sort le cuir noir et les ray-ban d’usage façon Matrix pour la forme, le héros est de retour, il a ressuscité… Que d’égo que d’égo !

Désormais, MEGADETH doit figurer en tête de proue du navire Metal. Mais, contrairement à IRON MAIDEN qui venait de réussir un improbable retour en grâce en regardant de même dans le rétroviseur, MEGADETH n’avait aucun line-up de légende à reformer. Au contraire, il venait juste de perdre le sien. Mais Dave Mustaine n’a pas besoin d’un tel line-up, puisque la légende, c’est lui.

Retour en arrière donc, mais pour aller où ? Pas dans le "Hangar 18" de Rust in Peace en tous cas. "Return to Hangar" est assez laborieuse, en particulier du point de vue rythmique. On y cale à maintes reprises. Reprendre l’idée de Peace Sells meets Cryptic Writings ? Ni Chris Poland, ni Marty Friedman ne sont là pour tenir tête à l’élu et sublimer ce disque. Al Pitrelli fait de son mieux dans le peu d’espace qu’on lui a réservé. Le reste, qui se faufile au milieu de refrains pourtant très réussis, est donc occupé par des monologues épuisants. Retour aux pires moments de Countdown to Extinction, où seule la section rythmique parvient encore à s’exprimer derrière le monologue. David Ellefson sauve les meubles de cet album (superbe sur "Recipe for Hate"), qui ne tient finalement la route que grâce à ses béquilles. Mais le constat est amer : Dave Mustaine, faute de personnel pour persister à lui tenir tête, a oublié dans les couplets qu’il savait chanter.

Résultat des courses, on trouve ici quelques fulgurances comme "Promises", "1000 Times Goodbye" et "Dread and the Fugitive Mind". Mais le meilleur titre de l’album s’avère être une instrumentale, "Silent Scorn", où Bob Findley vient poser une trompette militaro-patriotique sur une guitare enfin seule à s’exprimer. Les titres d’ouverture s’avèrent les plus décevants. The World Needs a Hero n’est pas un mauvais album, mais pêche gravement par manque de lucidité. Dave Mustaine est incapable de faire son propre examen de conscience. En conséquence de quoi, malgré tout son talent, il ne sait plus identifier ses forces et ses faiblesses. La faute à METALLICA ? A un co-producteur sous-traitant ? A un second guitariste trop conciliant ? A des fans trop invasifs ? A Internet ? A Matrix ? A la reine d’Angleterre ? Arrêtons de nous voiler la face. Il n’y a qu’un seul et unique coupable chez MEGADETH, et il venait donc ici de s’autoproclamer Dieu.


(1) On y trouvait même un Christ portant une couronne d’épines et un T-Shirt du groupe. Il n’apparaît plus sur le remaster de 2004. La différence avec laquelle la religion est traitée entre les remerciements originaux et ceux du remaster montrent bien une évolution sur le plan religieux de Dave Mustaine en 10 ans.
(2) MEGADETH est mort en 2002. On a même une tombe avec un épitaphe sur la pochette de la piètre compilation contractuelle Still Alive and Well, composée pour moitié de titres provenant de ce TWNAH. On en reparlera bien entendu dans la chronique de The System Has Failed
(3) En témoigne ses débuts sur Cacophony en collaboration avec Jason Becker. Idem sur ZETA, projet de Trance Psychédélique où pour le coup, on aurait préféré qu’il joue un peu plus des épaules.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Dave Mustaine (guitare électrique, chant)
- David Ellefson (guitare basse)
- Jimmy Degrasso (batterie)
- Al Pitrelli (guitare électrique, choeurs)


1. Disconnect
2. The World Needs A Hero
3. Moto Psycho
4. 1000 Times Goodbye
5. Burning Bridges
6. Promises
7. Recipe For Hate...warhorse
8. Losing My Senses
9. Dread And The Fugitive Mind
10. Silent Scorn
11. Return To Hangar
12. When



             



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