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GRATEFUL DEAD - From The Mars Hotel (1974)
Par MARCO STIVELL le 12 Septembre 2022          Consultée 1036 fois

Bien que situé dans une continuité discographique, directe qui plus est (un album par an), From the Mars Hotel est aussi concerné par les changements, même si ces derniers ne touchent pas forcément le personnel : peu de temps après sa sortie, le GRATEFUL DEAD, si réputé pour ses prestations live depuis les débuts, décide d'arrêter les tournées.
Quelques mois plus tôt, Stanley Healy et son frère Dan, machinistes, ont créé pour eux leur Wall of Sound, dispositif d'environ 600 enceintes, gigantesque et pesant 75 tonnes utilisé pour chaque concert, ce qui n'est pas sans causer quelques problèmes de logistique, y compris financière (d'où le choix d'arrêter), sans compter que le groupe n'en maîtrise pas toujours l'utilisation. De plus, le claviériste-chercheur Ned Lagin qui les seconde occasionnellement en tournée depuis 1970, se réservant même des interludes électroniques solo, n'y trouve pas son compte. Résulte cependant que le groupe pionnier trouve un nouveau moyen de s'inscrire durablement en ces années 70 où les Anglais de PINK FLOYD mènent le jeu, en partie pour les mêmes raisons.
Avec ou sans Wall of Sound, l'album From the Mars Hotel brille par son enregistrement de qualité (retour à San Francisco, dans les studios de Columbia où l'acoustique est encore meilleure qu'à L.A.), de même qu'au niveau musique. C'est l'un des secrets les mieux gardés du GRATEFUL DEAD, en dépit du recours à une pochette aux tons vifs, de nouveau : les graphistes Alton Kelley et Stanley Mouse ont déjà réalisé celles du premier album en 1967 et d'American Beauty.
Le Mars Hotel, à Frisco, est alors un établissement aux équipements des plus rudimentaires, collectionnant les punaises mieux que les étoiles, où l'écrivain de la contre-culture Jack Kerouac a séjourné et qui sera détruit au début des années 90, lieu de grande imagerie pour un groupe comme le GRATEFUL DEAD, bien que toujours frustré par les restrictions du travail en studio.

Jerry Garcia est seul à travailler avec Robert Hunter cette fois-ci, Bob Weir employant John Perry Barlow pour "Money Money" comme il l'a fait sur l'album précédent. La grande surprise vient de Phil Lesh qui pousse son implication jusqu'à écrire deux morceaux (avec le poète Ricky Petersen) et à les interpréter, une occasion unique.
Ses efforts valent franchement le coup d'oreille. D'abord, "Pride of Cucamonga", country-rock qui commence en ternaire mais joue ensuite sur les breaks chers au GRATEFUL DEAD (goûtez ce passage blues lent bref au milieu !). Les choeurs y ont la part belle ainsi que la guitare pedal-steel de John McFee (The DOOBIE BROTHERS), invité de marque, bien que Jerry Garcia en joue fort bien.
L'autre composition de Lesh, mettant en valeur sa voix grave équivalente à celle de Richard Wright (FLOYD) et que l'on n'entend pas assez, c'est "Unbroken Chain", un morceau d'anthologie, sorte de ballade folk cosmique à envolée jazzy et aux sons stridents promeneurs qui n'en retirent guère le ton plaisant. Accessoirement, le seul titre du DEAD à capter les bidouillages savants de Ned Lagin.
À côté de cela, une excellente ouverture est formée par le bien nommé "U.S. Blues" de Jerry Garcia au refrain en chorale, parmi les nombreuses compositions proposées en live bien avant de franchir la porte du studio. Très enjoué avec le piano honky-tonk de Godchaux, on se laisse en outre gagner par le son de guitare-jouet, de quoi parler aux habitués des salles d'arcades. "Loose Lucy", typiquement californien, groove joliment avec les choeurs très prononcés et la pedal-steel de Garcia cette fois-ci.
Sur "Money Money", Bob Weir joue la carte de la séduction à fond et il a raison, le bougre ! Entêtant et sentant bon l'excès façon west-coast, ce blues-rock à présence multiple de Donna Jean Godchaux demeure une réussite, notamment pour son pont à réponses intelligentes entre vrais musiciens. Idem de la brumeuse et délicate "China Doll", d'abord destinée à Wake of the Flood, marquée par les roulements de batterie de Bill Kreutzmann et les choeurs fantômes, aussi proche du baroque et des BEATLES que du DEAD.
La ballade "Ship of Fools" termine l'ensemble dans un ton similaire, ballade boiteuse où l'on suit de loin Jerry marchant le long de la marina, avec d'étranges sons de cuivres programmés. N'oublions pas le classique de cet album, "Scarlet Begonias", brillant au possible et, plus exotique, aux influences latines évidentes. Kreutzmann s'y montre très bavard tandis que le couple Godchaux s'en donne à coeur joie (clavecin et flûtes d'orgue, vocalises sur l'envolée finale). Un bijou plus remarquable que d'autres ici, à ne point oublier.

D'aucuns ont jugé From the Mars Hotel comme plus 'remuant' que son prédécesseur, à tort ; coloré en revanche, ça oui éventuellement. Un trésor échoué sur la côte Pacifique des Etats-Unis, un beau voyage au gré de chansons plus ou moins humbles ! Je ne dirai jamais assez de bien de la musique que propose GRATEFUL DEAD dans ses albums méconnus.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jerry Garcia (guitares lead, chant, pedal-steel guitare)
- Bob Weir (guitares, chant, choeurs)
- Phil Lesh (basse, chant, choeurs)
- Bill Kreutzmann (batterie)
- Donna Jean Godchaux (choeurs)
- Keith Godchaux (claviers, choeurs)
- Ned Lagin (synthétiseurs)
- John Mcfee (pedal-steel guitare)


1. U.s. Blues
2. China Doll
3. Unbroken Chain
4. Loose Lucy
5. Scarlet Begonias
6. Pride Of Cucamonga
7. Money, Money
8. Ship Of Fools



             



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