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GRATEFUL DEAD - In The Dark (1987)
Par MARCO STIVELL le 30 Novembre 2022          Consultée 618 fois

Mais que se passe-t-il donc pour le GRATEFUL DEAD en 1987 ? Groupe vieux de plus de vingt ans, au public fidèle, toutefois relégué à une époque de dinosaures rock-hippies des années 60 et 70, les revoici tout beaux, avec quelques rides et toisons grisonnantes certes, en plein sous les feux des projecteurs ! In the Dark, leur premier album en sept ans, donne enfin – au bout d'une décennie ! - à leur maison de disques Arista l'occasion de se frotter les mains et mieux que jamais. Double disque d'or, top 10 albums et singles ; en termes de galette, jamais le DEAD n'avait connu un tel succès. Et peut-être aucun groupe de rock n'est si bien revenu en pareille force après une tel laps de temps !

Naturellement, cette parenthèse dans leur histoire, les Californiens la doivent à un seul titre : "Touch of Grey". Le titre et les paroles tout à fait conscientes à ce stade de leur carrière, comme on l'a dit plus haut, sont une allusion à l''arrivée' incongrue du cheveu blanc dans la vie de tout être humain (sauf les chauves précoces ou décisionnaires) face au miroir un beau matin. Robert Hunter et Jerry Garcia font mouche avec cette chanson, d'abord en termes de message, de verbiage, mais aussi d'efficacité avec ce refrain très simple et entêtant, phrase type qui aide à passer outre ce moment de déconfiture pour tout-un-chacun : I will get by, I will survive, je tiendrai le coup, je survivrai.

De quoi se marier parfaitement à une musique pop-folk des plus enjouées, en belle contradiction. À l'origine, cette chanson était jouée lors des rappels de concerts en 1982, et il est vrai que ces quelques accords basiques plaqués ne sont pas trop du fait d'un groupe amateur d'arpèges, de coloration, d'audace. Néanmoins, la basse extraterrestre de Phil Lesh, la ligne de guitare grave qui double le refrain, les percussions sautillantes, le Hammond et le clavier enfantin de Brent Mydland aident tous à rappeler le savoir-faire de ces messieurs, rendre le tout délicieux, comme le chant approximatif de Garcia, son solo... Petite surprise complémentaire mais de taille : le moment où l'on croit que ça s'arrête, mais non, on ajoute, très généreusement, un couplet supplémentaire !

Et puis, malgré ses expérimentations diverses éloignées de cette pop directe et conviviale, le GRATEFUL DEAD n'a jamais oublié qu'il est issu du terreau populaire américain. "Touch of Grey" demeure tout à leur honneur, encore plus parce qu'elle débarque comme ça, de nulle part, et parce qu'elle permet au cercle de fans de s'élargir considérablement. Les radios de 1987 en font bombance, tout comme la chaîne MTV désormais bien installée sur laquelle est diffusé le premier clip on-ne-peut-plus savoureux du groupe, avec les marionnettes de squelettes face à un public aux anges et qui donnent un concert très fun (Hart se fait voler une jambe par un chien, Lesh avec sa rose entre les dents, lancée par une jolie spectatrice) jusqu'au milieu de la chanson où les vrais corps réapparaissent. Bien sûr, la version single est écourtée : le pont et le solo de Jerry en sont absents.

On pourrait croire que le tube folk plein de fraîcheur éclipse le reste de l'album, nenni ! Enregistré 'live' sans public dans l'auditorium du memorial-centre historique de San Rafael puis retouché en studio, In the Dark est loin d'être superflu dans la discographie du DEAD. Rares sont les ensembles pop avec autant de succès où toutes les durées de morceaux (sauf un, "When Push Comes to Shove") dépassent allègrement les cinq minutes. Il apparaît même plus uni dans la qualité globale que son prédécesseur de 1980 ; seul "Tons of Steel", écrit et chanté par Mydland, fait un peu défaut à ce critère, malgré quelques bouts d'inspiration convaincante (notamment le vers she's more a rollercoaster than the train I used to know), c'est toujours cela.

Le versant blues-rock/trucker de ce titre est mieux exploité par l'équipe John Perry Barlow (paroles)/Bob Weir sur "Hell in a Bucket" que le claviériste co-signe également. Le combo batterie-cowbell, déjà employé juste avant sur "Touch of Grey" en ouverture, rend le tout plaisant, mais de toute manière, la production de John Cutler (aidé par Garcia) fait briller Kreutzmann et Hart de mille feux tout au long des 40 minutes. Weir est toujours aussi bon séducteur, pareil sur son fiévreux "Throwing Stones" où en sept minutes, une comptine pour enfants ("Rin a Ring O'Roses") prend des atours de complainte tribale voire de rituel amérindien. Un titre fait de sueur comme de groove californien imparable, proposé à la fois en single simple et en face B pour "Touch of Grey".

Autre morceau d'anthologie, "West L.A. Fadeaway" fait revenir Garcia à l'avant dans un laid-back brumeux et syncopé tout en finesse, avec une guitare classique qui se balade aux côtés de l'électrique et de la basse. Ambiance d'orfèvre, 'space' en finesse comme le DEAD sait en faire, sans doute le titre le plus 70's du lot, mais pas de quoi empêcher Mydland de l'ancrer mieux dans l'époque mid-eighties. Les synthés ont beau être marqués mieux que jamais, il n'en fait pas étalage et, une nouvelle fois, ne dénature guère le son du groupe avec ces choeurs 'féminins' au Vocoder.

Toujours par Garcia, le blues pépère "When Push Womes to Shove" s'insère bien, et la ballade "Black Muddy River" termine suavement l'ensemble face au couchant du Pacifique, sur fond de nappes célestes et piano Rhodes, de voix joliment réunies.
In the Dark marque non seulement le retour triomphal du GRATEFUL DEAD, l'arrivée tardive à un succès massif, mais au-delà du tube, avec en plus la dignité qui convient à un tel groupe.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jerry Garcia (guitares, chant)
- Bob Weir (guitares, chant)
- Phil Lesh (basse)
- Bill Kreutzmann (batterie)
- Mickey Hart (batterie, percussions)
- Brent Mydland (claviers, chant)


1. Touch Of Grey
2. Hell In A Bucket
3. When Push Comes To Shove
4. West L.a. Fadeaway
5. Tons Of Steel
6. Throwing Stones
7. Black Muddy River



             



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