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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  LIVE

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GRATEFUL DEAD - Live/dead (1969)
Par SASKATCHEWAN le 10 Août 2011          Consultée 5008 fois

Le GRATEFUL DEAD, en plus d’être un grand groupe de rock, offre un peu de réconfort à ceux qui, comme moi, souffrent d’insouciance pécuniaire. C’est une pathologie terrible où le malade claque fébrilement toute son oseille jusqu’à ce que son compte en banque affiche un 0 rassurant. Pour tous ces damnés qui prononcent le mot « épargne » comme un nom étranger, le Mort Reconnaissant est un allié naturel, un guide spirituel qui ouvre la voie à une vie sans petits boulots merdiques. Car en 1969, l’insouciance pécuniaire du DEAD est à son apogée. Le groupe doit des milliers de dollars à la Warner suite à l’enregistrement de l’album Aoxomoxoa, lubie autrement plus coûteuse que ma passion des cactus. Pour faire passer la douloureuse, la maison de disque met en chantier un album live qui sortira un peu avant Thanksgiving 1969, histoire d’amasser quelques billets verts. Etudiants, chômeurs, précaires, petits retraités, voici votre planche de salut : proposez à votre banquier un enregistrement de vos concerts !

Si vous avez de la chance, voire un peu de talent, on arrêtera peut-être d’appeler la police chaque fois que vous sortez votre chéquier. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour Jerry GARCIA et sa bande, qui en plus étaient des hippies, ce qui, comme chacun sait, est très mal. Et en bons hippies, naturellement, ils ne pouvaient se contenter de fourguer un album poussif bâti sur des concerts sans panache (là, je pense très fort à un tas d’autres groupes). Le Live/Dead est un sommet du rock psychédélique, pas moins, et même un peu plus : un sommet du rock tout court (voire notre spécialiste en rock Erwin pour un historique détaillé de ce fameux sous-genre du rock tout court). C’est le dernier calembour minable que vous aurez à subir, je vous rassure.

Déjà, bon, quand on commence un album avec « Dark Star », on place la barre un peu haut pour les autres sauteurs. Vingt-cinq minutes, trois guitares (on compte la basse), deux batteries, des claviers, un chanteur, et PIGPEN, qui fait QUELQUE CHOSE, on ne sait pas trop quoi, mais c’est important, parce que c’est PIGPEN. Et un public aussi, un bon public californien qui trépigne, crie et s’agite, bref, qui fait les choses comme on doit les faire quand on assiste à une performance de The GRATEFUL DEAD, le plus grand groupe de Palo Alto et de ses environs. Les guitares s’entremêlent, se chamaillent sur un rythme plutôt tranquille, façon démonstration décontractée. Quelques fioritures de Tom CONSTANTEN aux claviers ajoutent un peu de piment au gaspacho, tandis que les rares interventions du chanteur enveloppent le morceau dans une belle aura mystique.

L’ascension se poursuit sur « Saint Stephen », à la fois onirique et entraînant (c’est possible !), comme pour rappeler qu’Aoxomoxoa n’est pas loin. Mais la partie vraiment géniale de l’album commence avec les deux titres enregistrés à l’Avalon Ballroom en janvier 1969 : « The Eleven » et « Turn on your Love Light » (les autres morceaux ont été captées au Fillmore West en février et mars). « The Eleven », jam dantesque, fait ici sa première apparition discographique. La section rythmique est tout simplement diabolique, entrecoupée de soli délirants des guitares, le tout servi avec un chant et des chœurs renversants. Et je m’en vais ensuite fracasser toutes les limites de l’hyperbole pour « Turn on your Love Light », une reprise de Bobby BLAND complètement magnifiée par le GRATEFUL DEAD. Jamais, je dis bien JAMAIS, en lettres majuscules et écriture gothique, un groupe de rock n’a aussi bien retransmis la joie d’assister à un bon concert sur une minable rondelle de plastique. PIGPEN au chant mériterait la béatification pour une telle performance, parce qu’il chante que le rock est énergie, que le rock se danse, et que le rock vient du blues. Au service du choriste, une machine implacable : le mur de sons du DEAD, qui fait passer n’importe quel autre groupe pour des joueurs de pipeau timorés.
Non ! ce n’est pas fini ! « Death Don’t Have no Mercy », reprise de Gary DAVIS, offre un contraste idéal avec la folie de « Turn on Your Love Light ». On souffle ; le DEAD mystique effectue ici son grand retour. La voix, confuse, filtrée, épouse le jeu tranquille des guitares. Là encore, les batteries, les claviers, fonctionnent par petites touches, juste ce qu’il faut.

Les expérimentations de « Feedback » sont peut-être un peu moins convaincantes, mais le Live/Dead n’aurait pas été complet sans quelques distorsions audacieuses. Car le Live/Dead est complet ! C’est un monument au rock, à tous les rocks, à tous les visages de cette musique, un disque fondamental qui réinvente les classiques noirs et met la touche finale à quatre ans d’expérimentations psychédéliques. Après cela, rien d’étonnant à ce que GRATEFUL DEAD se soit détourné du rock psychédélique : avec le Live/Dead, tout était dit.

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   SASKATCHEWAN

 
   MARCO STIVELL

 
   (2 chroniques)



- Jerry Garcia (guitare, chant)
- Phil Lesh (basse, chant)
- Bob Weir (guitare, chant)
- Mickey Hart (percussions)
- Bill Kreutzmann (percussion)
- Tom Constanten (claviers)
- Ron 'pigpen' Mckernan (chant, congas, orgue)


1. Dark Star
2. St. Stephen
3. The Eleven
4. Turn On Your Love Light
5. Death Don't Have No Mercy
6. Feedback
7. And We Bid You Goodnight
- Titres Bonus
8. Dark Star
9. Publicité



             



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