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- Style : Maxime Le Forestier , Georges Brassens , Bobin

Francis CABREL - Suzanne (les Yeux Fermés) (2023)
Par GEGERS le 25 Février 2023          Consultée 1298 fois

L’immeuble situé au 1420 Rue Crescent, à Montréal, est une adresse chère aux amoureux de Leonard COHEN, puisqu’un de ses murs est orné d’une immense fresque représentant l’artiste en portrait, souriant et coiffé de son inamovible trilby. C’est dans cette même ville, à l’occasion d’un concert donné le 19 novembre dernier au Théâtre Maisonneuve, qu’un autre poète au talent incommensurable, Francis CABREL, a décidé de rendre hommage à son idole de jeunesse, une de celles qui, dit l’artiste, constitue les bases de son répertoire, aux côtés de Neil YOUNG et Bob DYLAN, ce dernier ayant déjà reçu un hommage endisqué enregistré par le natif d’Astaffort (l’album Vise Le Ciel, en 2012). Entre le Mont Royal et le Saint-Laurent, devant 1500 spectateurs conquis, voici donc que CABREL reprend « Suzanne », dans une version spécialement adaptée par ses soins.

Naturellement, dès lors que l’on pense à ce morceau emblématique du répertoire de Leonard COHEN, on se rappelle cette adaptation en langue française, devenue canonique, réalisée en 1967 par Graeme ALLWRIGHT, qui a su capter la poésie et le mysticisme de la version originale du morceau, tout en retirant avec candeur et subtilité une couche de nébulosité, d’opacité, qui a fini par rendre le morceau appréciable même aux oreilles des plus virulents des réfractaires, insensibles à l’univers de l’artiste canadien. « Suzanne », par Graeme ALLWRIGHT, disons-le tout net, se hisse au même niveau de splendeur que la version originale du morceau. Forcément, CABREL se frotte ici à un exercice difficile. Il le dit d’ailleurs lui-même en préambule, le morceau n’a pas été facile à traduire. « J'ai tenté de rester au plus près du texte originel », précise-t-il avant de se lancer dans une interprétation contemplative et respectueuse de ce titre intemporel.

Ce morceau est à l’image de la teneur du dernier album en date de l’artiste. Les mélodies et les phrases s’étirent, CABREL parvient tout juste à éviter de devenir soporifique, mais ce côté lancinant, presque narcoleptique, ne parvient pas à insuffler suffisamment de vie dans ce titre. Le phrasé, parfois saccadé, et le choix des mots, différent de celui de Greame ALLWRIGHT, demande un effort pour envisager le morceau sous un nouvel angle, dont on se satisfait difficilement. Entouré d’une section rythmique discrète, de quelques guitares et d’un piano, CABREL se fait intimiste et presque désincarné, n’essayant même pas de provoquer l’étincelle, et encore moins d’attiser la flamme.

L’hommage est intéressant, l’exécution un peu faiblarde. Et alors que CABREL est pourtant coutumier de l’exercice de l’adaptation, on ne peut ici qu’être déçu par une interprétation paresseuse qui ne rend pas vraiment hommage à la fausse nonchalance de Leonard COHEN. Alors que l’artiste s’est fait bien plus convaincant avec ses reprises de JJ CALE (« Madame N’aime Pas ») ou Richard Desjardins (« Quand J’aime Une Fois J’aime pour Toujours ») interprétées lors de la même tournée, voici qu’il faillit à saluer l’aura toujours intacte d’une de ses idoles de jeunesse. Dommage, mais sans conséquence.

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   GEGERS

 
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- Francis Cabrel (chant, guitare)
- Freddy Koella (guitare électrique)
- Nicolas Fiszman (bassse)
- Denis Benarrosh (abtterie)
- Alexandre Léauthaud (piano)


1. Suzanne (les Yeux Fermés)



             



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