Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK  |  LIVE

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Maxime Le Forestier , Georges Brassens , Bobin

Francis CABREL - Trobador Tour (2021)
Par GEGERS le 7 Janvier 2022          Consultée 1975 fois

La scène est l’endroit vers lequel tout se dirige. L’écriture des textes et des musiques, pendant de longs mois, des années parfois, l’enregistrement en studio, les arrangements, les compromis, tout cela CABREL le fait pour se retrouver dans une salle avec des gens, assis ou debout, qui l’écoutent. Le chanteur ne s’en cache pas, la scène est son lieu de prédilection, même si certains ont pu lui reprocher une trop grande retenue, voire un manque de bonhomie, lors de ses concerts. Mais depuis plusieurs années, c’est une habitude : à un album succède une tournée, longue, exhaustive, dont les meilleurs moments ou un concert en particulier sont extraits pour faire l’objet d’une sortie-documentaire. Forcément, contexte oblige, la tournée destinée à promouvoir l’album A l’aube revenant a connu un léger retard à l’allumage, émaillée par de nombreux reports de concerts. Néanmoins, les dates assurées de ce Trobador Tour (écrit à l’occitane) ont été suffisamment nombreuses pour en extraire le meilleur et constituer cet album live particulièrement généreux, puisque 28 des morceaux interprétés durant les représentations sont ici immortalisés, auxquels s’ajoutent trois enregistrements studio inédits. De quoi s’occuper pendant les longues soirées d’hiver.

La formule est la même que sur l’In extremis tour. Entouré de ses fidèles musiciens et de trois choristes féminines, Francis CABREL se balade dans son répertoire, proposant ses classiques, quelques titres oubliés, et mettant surtout en avance son dernier rejeton. Ici, ce sont neuf extraits d’A l’aube revenant qui sont interprétés (sur les treize titres de l’album). Cet album n’étant pas le meilleur de CABREL, force est de reconnaître que l’auditeur a passé des moments à l’écoute du chanteur. "Te ressembler", dont la trompette de la version studio se voit ici remplacée par l’accordina d’Alexandre Léauthaud, peine à nous faire vibrer, de même que les pénibles "Jusqu’aux Pôles" et "Difficile à croire". Les plus amples "Les bougies fondues" et "Les beaux moments sont trop courts", ou les folk timides "Rockstars du Moyen-Âge" et "Ode à l’amour courtois", dotés d'arrangements intimistes, fonctionnent mieux.

Néanmoins, la chaleur des concerts peine ici à trouver un écho. Les morceaux, séparés par des fondus enchaînés, voient la participation du public réduite à la portion congrue, tandis que les interventions de sieur CABREL sont carrément coupées, alors que ses remarques caustiques, humoristiques, empreintes d’ironie ou d’auto-dérision, constituaient une intéressante plus-value des précédents albums live. Il règne ici une froideur, de même qu’un manque de dynamisme, qui ralentit l’allumage de l’étincelle et empêche l’auditeur de se sentir à la maison.

Reste le répertoire, riche et bariolé. Outre les nombreux extraits d’A l’aube revenant, Francis CABREL propose quatre extraits de l’album Des roses et des orties, preuve de l’importance de cet album dans le répertoire contemporain de l’artiste. Alors que l’album In extremis est remisé aux oubliettes, l’album de 2008 se voit notamment représenté par "Des Hommes pareils" qui monte doucement en intensité jusqu’à ce mariage explosif entre piano, chœurs et un violon audacieux sur la dernière partie du morceau.

Les classiques sont joués sans surprise : "Sarbacane", "La dame de Haute-Savoie", "Petite Marie", tous sont joués comme on se rend au bureau. L’interprétation est efficace, les arrangements ingénieux, mais on regrette l’absence de risque sur ces titres maintes fois revisités jadis avec plus d’inventivité. Ainsi, et tandis que "Hors-saison" propose des arrangements similaires trait pour trait à ceux de la tournée précédente, "Je l’aime à mourir", étoffée par un violon mélancolique, parvient à sortir du lot, tout comme "La corrida" dont la partie finale se voit dotée d’une intensité bouleversante. Quelques petites surprises se glissent ça et là, et c’est avec plaisir que l’on retrouve les plus rares "Leila et les chasseurs", "Le temps s’en allait" ou encore "Répondez-moi", plus rares en concert. Interprétés avec brio, ils permettent à la setlist d’éviter les trop nombreuses redondances avec le programme de la tournée précédente.

En complément, trois inédits studio sont timidement glissés en fin d’album, malheureusement d’une indigence rédhibitoire. "Jusqu’aux pôles" se voit doté d’un habillage blues/folk, ainsi que d’un pont différent de la version album, pour un résultat toujours aussi peu intéressant. Las, "Pour me faire peur", titre rock lent, doté d’une trompette ostensible, s’inscrit dans la lignée des ambiances de A l’Aube Revenant : Francis semble comme lassé, fatigué, blasé, et ce morceau s’en ressent. "Quoi dire ?" reste sans doute le plus mauvais de ces inédits, les paroles ineptes, célébration de l’enfance et de son innocence, posées bon an mal an sur une guitare minimaliste. Triste.

Si vous ne criez pas au génie à l’écoute d’A l’aube revenant, alors vous pouvez aisément faire l’impasse sur cette nouvelle sortie live de CABREL et lui préférer son prédécesseur, In extremis Tour. CABREL, fidèle à lui-même, parvient à nous séduire grâce à ses interprétations touchantes, ses grandes, très grandes chansons. Mais le montage de ce live qui occulte les interactions avec le public, l’absence de surprises véritables et d’arrangements nouveaux, desservent largement cette sortie superflue. Un live autant frustrant qu’appréciable.

2,5/5

A lire aussi en FOLK par GEGERS :


Florent VOLLANT
Puamuna (2015)
Embarquement pour le pays des songes




Tim VANTOL
Basement Sessions (2014)
Minimalisme folk qui dépote


Marquez et partagez





 
   GEGERS

 
  N/A



- Francis Cabrel (chant, guitare)
- Denis Benarrosh (batterie, percussions)
- Nicolas Fiszman (basse, contrebasse)
- Freddy Koella (guitare, violon, lapsteel, mandoline)
- Alexandre Leauthaud (piano, orgue, accordéon, accordina)
- Julia Sarr (choeurs)
- Himiko Paganotti (choeurs)
- Olyza Zamati (choeurs)


1. Peuple Des Fontaines
2. Jusqu’aux Pôles
3. Sarbacane
4. Leïla Et Les Chasseurs
5. Je L’aime à Mourir
6. Te Ressembler
7. Ode à L’amour Courtois
8. Des Hommes Pareils
9. Ma Place Dans Le Trafic
10. Rockstars Du Moyen Âge
11. Octobre
12. Les Bougies Fondues
13. Les Murs De Poussière
14. Petite Marie
15. Difficile à Croire
16. Encore Et Encore
17. À L’aube Revenant
18. La Robe Et L’échelle
19. Je T’aimais, Je T’aime, Je T’aimerai
20. Le Temps S’en Allait
21. La Corrida
22. Hors-saison
23. Les Beaux Moments Sont Trop Courts
24. La Dame De Haute-savoie
25. Madame N’aime Pas
26. Mademoiselle L’aventure
27. Les Chevaliers Cathares
28. Répondez-moi
29. Jusqu’aux Pôles
30. Pour Me Faire Peur
31. Quoi Dire ?



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod