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THUNDER - Backstreet Symphony (1990)
Par GEGERS le 18 Mai 2023          Consultée 729 fois

Il fallait avoir foi en l’avenir pour fonder, au début des années 90, un groupe de hard-rock. Coincés entre le glam-rock et le grunge, il y avait peu de chances pour que les Anglais de THUNDER à la musique teintée de blues s’imposent comme LA nouvelle sensation du hard-rock britannique. C’est sans doute cette raison, cette victoire face à l’adversité, qui a vu le premier album du groupe faire l’effet d’une bombe, dont l’écho résonne aujourd’hui encore. Audacieux, charismatique et suintant la classe par tous les pores, BackStreet Symphony est une fulgurance qui évoque l’époque bénie du début des années 70 (tout du moins pour ce qui concerne le foisonnement musical et la création). Sur les bases du succès rencontré durant les années 80 par GUNS’N’ROSES et BON JOVI, qui avaient alors contribué à remettre le hard-rock au goût du jour, THUNDER se lance et, avec lui, donne naissance à une nouvelle génération d’artistes chevelus venus du pays de Ian Gillan.

Créé à Londres en 1989, THUNDER est bâti sur les cendres du groupe TERRAPLANE qui, rassemblant le guitariste Luke Morley, le chanteur Danny Bowes et le batteur Harry James, avait publié deux albums durant la deuxième moitié des années 80. En désaccord avec la maison de disques Epic, qui souhaitait voir le groupe prendre une direction soul, celui-ci décide de jeter l’éponge et de repartir sur de nouvelles bases.
L’intégration du claviériste Ben Matthews et du bassiste Snake Luckhurst complète la première incarnation de cette bande de potes qui, après une audition, se voit signée par le label EMI qui ne tarde pas à l’envoyer en studio pour mettre en boîte son premier méfait. Cette symphonie d’arrière-cour, publiée le 5 mars 1990 et précédée par deux singles (trois supplémentaires seront diffusés dans le courant de l’année), ne réinvente pas le hard-rock, c’est une évidence. Mais porté par des influences allant chercher du côté de BAD COMPANY, ZZ TOP, LED ZEPPELIN, THUNDER propose un premier album dont l’enthousiasme n’a d’égale que la maîtrise, l’inspiration et la décontraction dont le groupe fait preuve à chaque instant sur cet indispensable.

Produit par Andy Taylor (DURAN DURAN), BackStreet Symphony est enregistré dans la bonne humeur, le groupe passant le plus clair de son temps à faire la fête pour célébrer son premier deal majeur. Pour autant, la prestation des musiciens, si elle est volontairement espiègle, se montre précise et carrée, autant d’adjectifs qui décuplent la puissance de cette musique hard-rock orientée riffs.
C’est justement le guitariste Luke Morley qui introduit, seul, le morceau d’ouverture "She’s So Fine", titre majeur dans le répertoire de la formation. La guitare est claire, directe, la section rythmique groovy et le chant de Danny Bowes se fait à la fois vigoureux et charismatique, plein d’aspérités qui lui confèrent une profondeur et une intensité que l’on ne retrouve que rarement. Serait-ce lui la pépite cachée de la formation britannique ?

Les sept premiers morceaux, tous excellents, suffisent à justifier le statut culte de cet album. Fun et hédoniste, "Dirty Love" profite de ses ambiances à la "Bad Medecine" (BON JOVI) pour montrer la facette la plus légère du groupe et mettre en avant des paroles évoquant des thèmes que l’on retrouvera souvent dans le répertoire du groupe (les déconvenues sentimentales, la recherche du plaisir se heurtant à la lourdeur des valeurs morales). Le mid-tempo "Don’t Wait For Me", carrément blues, prend des airs de ballade et permet de savourer l’approche délicate et authentique du groupe. Il y a néanmoins et sous-jacente cette attente, cette puissance qui couve et qui ne demande qu’à exploser à travers les envolées flamboyantes de Luke Morley.
"Higher Ground", qui traite également d’une thématique que l’on trouvera dans les réalisations ultérieures du groupe (le départ, qui peut être une chance comme une source de regrets), bénéficie d’un refrain bombastic qui fera du morceau un indispensable dans les futures setlists de la formation.

Naturellement, le groovy et dansant "Backstreet Symphony" et la ballade "Love Walked In" qui lui succèdent, viennent enrichir cette palette déjà bien fournie. A nouveau ici, c’est l'alchimie permanente entre puissance et subtilité, l'équilibre entre ombre et lumière, qui donnent leur saveur à ces titres dont on se délecte encore aujourd’hui à chaque écoute. La fin de l’album est peut-être un peu moins essentielle, même si "An Englishman on Holiday", rock’n’roll musclé qui aurait pu être enregistré par UFO, poursuit de fort belle manière la liste des réussites. "Girl’s Going Out of Her Head", titre très rapide, est sans doute celui qui se rapproche le plus de la vague hair metal de l’époque, tandis que la reprise finale de "Gimme Some Lovin’", titre du SPENCER DAVIS GROUP, nous permet de redécouvrir ce morceau au riff et surtout au refrain flamboyants à la lumière d’arrangements hard-rock parfaitement dosés. Claviers, chœurs et guitares s’entremêlent sur cette relecture enthousiaste et énergique. Les CD's édités à l’époque présentaient en guise de bonus le morceau "Distant Thunder", dont le mérite principal est d’avoir inspiré le nom du groupe, bien que le riff clair et sautillant qui l’habille apporte un réel intérêt à ce titre rapide qui conclut l’album avec éclat.

BackStreet Symphony fait plusieurs entrées dans les charts britanniques (notamment une 21ème place peu après la sortie de l’album) pour être certifié or en 1991, nombre de morceaux issus de cet album faisant toujours aujourd’hui partie du programme du groupe en concert. C’est en concert, justement, que le groupe gagne considérablement en popularité, jouant en tête d’affiche ou en première partie (HEART, AEROSMITH) sur une bonne partie du continent européen, réalisant quelques incursions dans des territoires exotiques (Islande, Japon) et tentant une percée en Amérique du Nord, où il a du mal à se faire un nom. Le climax de ces premières années de carrière étant sans aucun doute ce concert en ouverture du festival Monsters of Rock à Donington en 1990, où THUNDER reçoit un accueil aussi chaleureux que les têtes d’affiche AEROSMITH et WHITESNAKE. Un momentum que le groupe tentera de poursuivre, avec plus ou moins de réussite, avec son deuxième album.

4,5/5

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- Danny Bowes (chant)
- Luke Morley (guitare)
- Ben Matthews (guitare, piano)
- Mark 'snake' Luckhurst (basse)
- Gary 'harry' James (batterie, percussions)


1. She’s So Fine
2. Dirty Love
3. Don’t Wait For Me
4. Higher Ground
5. Until My Dying Day
6. Backstreet Symphony
7. Love Walked In
8. An Englishman On Holiday
9. Girl’s Going Out Of Her Head
10. Gimme Some Lovin’
11. Distant Thunder



             



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