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ROCK PROGRESSIF  |  LIVE

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1999 Stupid Dream
2000 Lightbulb Sun
2001 Recordings
2002 In Absentia
2005 Deadwing
2007 Fear Of A Blank Plane...
2009 The Incident
 

- Membre : Blackfield, No-man, Steven Wilson , Japan, King Crimson, Storm Corrosion
- Style + Membre : Steve Hogarth & R. Barbieri

PORCUPINE TREE - Closure / Continuation. Live. Amsterdam 07/11/22 (2023)
Par ELK le 23 Décembre 2023          Consultée 1807 fois

Le retour de PORCUPINE TREE avec l’album Closure / Continuation sorti en Juin 2022 a été une divine surprise pour ses nombreux fans. Pour faire court, quoique non officiellement dissous, le groupe avait cessé toute activité commune depuis 12 ans, lorsqu’est arrivé le nouvel et excellent opus. On connaît l’histoire : la carrière solo de Steven WILSON a pris progressivement le pas sur tous ses autres projets, et le succès croissant du musicien dans cette formule ne laissait rien augurer de bon pour l’avenir de l'arbre à porcs-épics. Steven avait par ailleurs semé le trouble chez la mouvance prog métal des fans avec ses dernières productions, et des déclarations un peu désabusées sur le rock progressif, l’usage de la guitare ou encore sa lassitude des sonorités métal.

Et, comme un bonheur n’arrive jamais seul, le retour tant espéré, rendu possible par la longue inactivité scénique causée par la Covid, s’est doublé du retour sur scène des Britanniques, dès que les portes des salles se sont de nouveau ouvertes. C’est alors une longue tournée qui s’est engagée, passée plusieurs fois en France dont le 2 novembre 2022 à la Villette pour un show en tout point exceptionnel, devant une salle comble et comblée. A cette occasion, le regain d’enthousiasme de Steven pour son style d’origine était on ne peut plus flagrant : quel plaisir de le voir balancer ses gros riffs à la guitare électrique et chanter probablement mieux que jamais, soutenu par un groupe en fusion !

Fort logiquement, cette tournée fantastique est désormais immortalisée par la sortie d’un album Live et d’un DVD/Blu Ray capturé lors d’un concert tenu le 7 novembre 2022 (5 jours après Paris) à Amsterdam. La salle du Ziggo Dome Arena se prête superbement à l’exercice avec ses 17.000 places prises d’assaut par des fans conquis d’avance. Steven fait d’ailleurs remarquer au début du concert que PORCUPINE TREE joue désormais dans des salles de taille bien plus importantes qu’avant sa mise à l’arrêt ; il est probable que la nostalgie se soit combinée à la renommée croissante de Steven WILSON en solo pour parvenir à un tel résultat.

Ce n’est rien de dire que le projet baptisé Closure / Continuation. Live. Amsterdam 07/11/22 ne nous déçoit pas ! Au contraire, il capte à merveille l’ambiance des shows de la tournée, tout en mettant superbement en évidence le talent et la virtuosité des musiciens. Ceux-ci sont sur scène au nombre de 5, le bassiste virtuose Nate Navarro et le talentueux guitariste choriste Randy McStine venant s’agréger aux trois membres fondateurs. Ces derniers brillent bien entendu de mille feux. Richard Barbieri est réellement un sorcier des sons tant les trames harmoniques qu’il tisse réhaussent l’atmosphère et la profondeur des musiques concoctées par le groupe. Mais que dire de Gavin Harrison, tant les superlatifs me manquent pour décrire le brio et la musicalité de son jeu ? Chaque titre est magnifié par son interprétation, alors que sa contribution en tant que compositeur, notamment sur le dernier album, entraîne certains titres vers de vertigineux sommets rythmiques. Quant à Steven, en plus de son regain d’amour pour les grosses rythmiques et les solos à la guitare, son chant beaucoup plus assuré qu'autrefois est prodigieux du début à la fin du disque : tout est parfait, sans un écart ni une hésitation, tant au niveau de sa propre performance que dans sa conduite d’un ensemble d’un niveau et d’une cohésion époustouflants. De plus, il a aussi bien évolué dans son rôle de frontman, son humour british faisant le plus souvent mouche (malgré quelques couacs vite pardonnés), comme lorsqu’il décrit lors du concert de Nice le passage au Hellfest juste avant IRON MAIDEN, et le choix drastique qu’ils ont dû effectuer des titres les plus heavy de leur répertoire pour satisfaire les fans impatients (qui ont par ailleurs largement apprécié et ovationné le combo).

Revenons au contenu du disque : la setlist est, comment dire, absolument parfaite. Bien entendu, dans un répertoire comme celui de PORCUPINE TREE, c’est toujours un crève-cœur d’écarter tel ou tel titre, mais le choix de jouer en intégralité les titres de Closure / Continuation et de les intercaler avec le répertoire plus ancien était indiscutablement le bon. On peut même penser que les trois superbes titres bonus de l’opus auraient également pu y figurer, tant ils sont excellents. Les 21 titres finalement sélectionnés nous offrent alors 2H30 d’un voyage prodigieux, où le passé et le présent se rejoignent pour célébrer l’excellence et l’exigence d’une musique finalement incomparable.

Par les titres du dernier opus, "Harridan" joué en seconde position fait très forte impression avec sa ligne de basse redoutable et ses envolées vocales et métalliques. "Herd Culling" et "Rats Return" passent également superbement l’épreuve de la scène qui les bonifie depuis leur version studio. Et que dire de "Chimera’s Wreck", le titre le plus progressif et le plus long de l’album, qui constitue un des temps forts du concert tant il est beau et invite au voyage avec ses superbes ambiances et ses chœurs magiques ? J’ai également un gros coup de cœur pour "Walk The Plank", le titre qui ressemble le plus aux travaux de Steven en solo, et dont la mélodie planante me fait fondre. Mais attention : "Of The New Day" et "Dignity" tiennent également parfaitement la route, le premier dans un registre pop un peu à la BLACKFIELD, et le second émouvant de bout en bout (le film en soutien est d’ailleurs très touchant).

Concernant les morceaux plus anciens, la part belle est logiquement faite à l’album Fear Of A Blank Planet puisque quatre de ses six titres sont interprétés. Et ils sont tous fabuleux, du merveilleux et toujours impressionnant "Anesthetize" bourré de rebondissements (parfois très heavy) et long de plus de 17’, en passant par l’immense classique "Fear Of A Blank Planet" qui constitue toujours un gros temps fort du show. Arrêtons-nous encore sur "Sleep Together" dont le contraste entre les couplets très atmosphériques et le refrain écrasant produit toujours un effet fantastique sur le public. "Sentimental", tout aussi parfait, constitue un moment apaisé et magnifique porté par le piano de Steven.

L’album In Absentia est tout aussi dignement représenté, depuis "Blackest Eyes" parfaitement positionné pour dynamiser l’intro du concert, jusqu’au merveilleux "Trains" qui vient y mettre un terme. Steven, non sans humour, indiquait au cours de la tournée qu’à défaut d’avoir pondu un "Sweet Child Of Mine", "Don’t Fear The Ripper" ou autre "Sweet Home Alabama", ce dernier titre est ce qui se rapproche le plus d’un hit dans leur répertoire. "The Sound Of Muzak" est également un des grands moments du show, avec l’habituelle masterclass de Gavin à la batterie. Steven déplore l’aspect prémonitoire de ce titre écrit 21 ans plus tôt et avertissant du danger de voir la musique de plus en plus devenir un produit (la 'Musak') ; difficile d’affirmer que les faits lui donnent tort aujourd’hui. "Collapse The Light Into Earth" offre un joli moment bien planant, alors que "Drown With Me", bonus de l’album à l’origine, est désormais un incontournable sur scène.

Les autres albums sont logiquement moins présents, les quatre premiers étant même carrément laissés de côté. Stupid Dreams est représenté par le classique "Even Less" et Lightbulb Sun par le surprenant mais parfaitement bienvenu "Last Chance To Evacuate Planete Earth Before It Is Recycled" dont les touches jazzy, et les saisissantes paroles (et apparitions sur l’écran géant) du gourou Do produisent un effet boeuf sur l’auditoire. Tiré de l’album Deadwing, "Halo" est un titre également très impressionnant, doté d’un groove endiablé et de saisissants effets vocaux et visuels pour un résultat final époustouflant. A noter que sur certaines dates, le très pêchu "Open Car" tiré du même album a également été interprété. Il nous reste la jolie ballade "I Drive The Hearse", seule rescapée de The Incident, et la sublime et atmosphérique "Buying New Soul" parue sur la compil Recordings pour terminer cette revue d’une setlist incomparable.

Que dire de plus sur cette œuvre ? Peu de groupes peuvent aujourd’hui proposer de telles performances, en disposant d’un répertoire d’une qualité et d’une profondeur stupéfiantes, et que servent d’exceptionnels musiciens au faîte de leur art et totalement voués au collectif, au détriment de toute manifestation d’égo.
Il ne nous reste qu’à espérer que Steven sache de nouveau dans les années qui viennent s’offrir un break dans sa formidable carrière en solo pour nous proposer de nouveau une escapade avec ses anciens compères; nul doute que nous serons alors nombreux à nous rendre au rendez-vous, comme à user ce formidable live, au son et à l'image irréprochables et à la pochette magnifique, sur nos platines et lecteurs video.
Est-il besoin de parler de la note ?

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PORCUPINE TREE
In Absentia (2002)
Métal gagnant


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- Steven Wilson (voix, guitares, claviers)
- Richard Barbieri (claviers)
- Gavin Harrison (batterie)
- Nate Navarro (basse)
- Randy Mcstine (guitare, choeurs)


1. Blackest Eyes
2. Harridan
3. Of The New Day
4. Rats Return
5. Even Less
6. Drown With Me
7. Dignity
8. The Sound Of Muzak
9. Laste Chance To Evacuate Planet Eart Before It Is
10. Chimeras's Wreck
11. Fear Of A Blank Planet
12. Buying New Soul
13. Walk The Plank
14. Sentimental
15. Herd Culling
16. Anesthetize
17. I Drive The Hearse
18. Sleep Together
19. Collapse The Light Into Earth
20. Halo
21. Trains



             



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