Certains groupes ont une seconde vie. Malgré un retour en demie teinte dans les années 2000, les Duran Duran s’obstinent, et continuent d’aligner les opus, avec passion. Ce treizième effort ne va certes pas changer la donne et remettre la New Wave à l’ordre du jour. Mais la démarche est sympa, presque touchante.

Alors New Wave il y a : « Blame the machine » est une petite merveille des eighties comme plus personne ne les pond aujourd’hui, quel plaisir de replonger, la voix de Simon LEBON n’a pas bougé d’un iota après toutes ces années à sillonner les mers du globe pour assouvir sa passion première… C’est vraiment réussi... Pour ceux qui ont une âme nostalgique ! D’ailleurs sur « Safe » , on jurerait entendre la basse des Kajagoogoo, découverts par Rhodes alors qu’il avait seulement 21 ans… Remember « Too shy » et ce bassiste dingue Nick Beggs ?-, légèrement avant le momentum des Duran. Une preuve de plus du talent de John Taylor, sex symbol de son état et véritable musicien. La guitare de « Being followed » est bien dans cet esprit. On peut pas se planter de groupe, le beat de « Girl panic » en est presque drôle tellement les gimmicks des gars sont évidents. C’est aussi là que s’affirme le talent d’un projet. En l’occurrence, cela fait plaisir à entendre, même si le coté un peu passéiste de la chanson est indéniable. Il n’empêche, je la trouve agréable.

L’ensemble de corde qui engage le duel sur « A diamond in the mind » est étonnant. Un intermède original et surprenant. On retrouve cette ambiance, inhabituelle pour les anglais, plus loin sur le joli « return to now ». Une profession de foi insistant sur leur capacité à évoluer ? Ce alors que l’album se présente dans la tradition la plus évidente de leurs oeuvres précédentes.
Enfin, si vous souhaitez des titres atmosphériques, vous aurez le choix : « The man who stole a léopard » rappellera l’ambiance de « The chauffeur » immense classique du groupe. Là encore, une belle qualité mélodique est à souligner, et notamment un chant habité de Simon LE BON. « Leave a light on » se situe dans une veine assez smooth, sympa et très calibré.

Nick Rhodes est l’esprit derrière tout ceci, mais ses synthés sur « Other people live’s » sonnent vraiment très datés. Le titre est cependant joli avec un refrain comme dab très mémorable. En parlant de daté que penser de « Too bad you’re so beautiful », jolie mais kitschissime au possible. Nous retrouvons une dernière fois les cordes sur « Before the rain », mon titre favori de l’album. Les Duran ont toujours été remarquables sur ces ambiances lancinantes, parfois presque angoissantes. Voilà une superbe chanson. Cet album contient donc pour moi un véritable classique.

Dans la famille des romantiques de la new wave, HUMAN LEAGUE et OMD il y a quelques mois, aujourd’hui les Duran Duran… Etrange retour d’une vague musicale que l’on croyait définitivement passée, il ne nous manque que les dandys de SPANDAU BALLET et la fête sera totale. Bien sur, nous ne sommes plus en 85, et il y a peu de chances que la jeunesse d’aujourd’hui se mettent subitement à aimer nos petits camarades. Pour moi qui ait vécu avec passion cette époque, j’écoute l’album avec un petit sourire, et plein de souvenirs heureux peuplent alors mes écoutes. J’y rajoute cette merveille qu’est « Before the rain » et j’affirme avec ferveur que le dernier opus des Duran est plutôt réussi.