Nous y sommes... Le massacre du tapis rouge... Ca sent la fin de carrière ! ON constate immédiatement que les promesses faites trois années plus tôt sur astronaut n'ont pas tenu le cap du temps, et Andy Taylor est à nouveau allé taquiner sa gratte avec ses potes punks - Ouais, les désaccords habituels sur la zique, plus de sordides soucis de visa - . Il doivent refaire tout l'album. Pas grave, mais puisqu'il nous faut mourir, autant mourir en pétant dans la soie non ? C'est le discours que semblent tenir nos ex idoles d'adolescence. Qui plus est, soyons justes. Ils n'ont que rarement démérité. Certes, les préoccupations ont évolué, tous sont de respectables pères de famille. Mais les fab five moins un restent des cadors de la musique populaire, merde. Ils vont donc s'atteler à nous le prouver, et tant pis pour les râleurs ! D'après Roger le batteur, voici donc un album "hommage à leurs origines". De la New wave au 21eme siècle ? Mais absolument !

Le premier single est "Falling down", Timbaland aux manettes et Justin TIMBERLAKE en featuring - Tu m'étonnes qu'Andy se soit tiré ! -. Un titre pas désagréable, avec un joli refrain bien poppy qui se retient facilement. Facile. C'est bien le maître mot avec nos rois du mouvement romantique, non ? Le second single... Bah yen a pas. Et oui, même les vieux ont conscience du temps qui passe et des nouvelles modes et usages. On retrouve pourtant le producteur people sur "Nite runner", trop répétitif et ennuyeux à mon gré, puis sur "Skin diver" qui nous replonge dans un bain dance eigties assez sympa mais pas révolutionnaire. Enfin, la collaboration s'achève sur la métronomique batterie de "Zoom in", pas en carton, mais qui singe pas mal les effets de la fameuse décennie superficielle, pour la même analyse que précédemment.

Je vous avais promis de la new wave de partout hein ! En voilà ! "Tempted" propose un gros beat de synthé de Nick Rhodes, c'est merveilleusement daté tout ça, on se souvient du DEPECHE MODE d'il y a 30 ans ! Très très sympa ! Encore un clavier démesuré de belle tenue sur l'éponyme "Red carpet massacre" dont le refrain dépote rudement bien. Et cette belle gratte sur l'instrumental dingo "Tricked out" qui se rapproche d'une certaine vision agressive des débuts de la new wave. Mais que c'est mignon ! Une ambiance digne de "The chauffeur" en plus méchant. Les montées au "clavecin" moderne sont superbes, l'énergie est omniprésente, c'est superbe, bravo les gars l

Il y a aussi cependant quelques titres en deçà : "The valley" tourne un peu trop en rond, c'est bien dommage, et "She's too much" manque un peu de fond. "Box full o' honey" et sa guitare folky sonnent sympas mais sur "Last man standing" en revanche, mélodie et trademark sont tellement DURAN qu'on a du mal à en revenir, toutes ces années plus tard ! Enfin, "Dirty great monster" est le grand moment de cette livraison. On y retrouve tous les éléments qui ont fait le succès des fab five : la voix lascive de Simon, cette mélodie entêtante et ce rythme presque nonchalant. Grande classe !

Un opus très agréable qui renoue par instant avec les sommets du groupe, agrémenté d'un son toutefois moderne. C'est vraiment cool, et les fans y trouveront indubitablement leur plaisir. Il ne s'agit pas ici ni de révolutionner la musique ni de reprendre le leadership des charts ou de la créativité, mais les DURAN nous convient ici à un petit plaisir coquin que nous serions bien mal avisés de refuser. Tout n'est pas du même niveau certes, mais la note de 3.5 coule de source.