Un beau jour se lève, et la mission est de taille : chroniquer ce que les fans et la critique considèrent comme un des pires albums de tous les temps, si ce n'est le pire. Un peu de gym, quelques élongations, RESPIRE ! Allez, voyons voir de quoi il retourne. Ouais, je n'ai jamais écouté cet album de reprises, mais il est au milieu de l'essentielle disco des DURAN DURAN. C'est chose sacrée que de pratiquer l'ascèse pour atteindre l'exhaustivité en musique.
En avant ! Ah ouais, voilà qui suit l'album des mariages, une assez bonne surprise dans la carrière des Fab Five. Nous sommes en 1995, bien loin de l'époque où les nouveaux romantiques incarnaient le plus grand groupe du monde - Ne riez pas, j'ai entendu un jour Guy LUX le dire à la télé. Quoi, vous ne connaissez pas Guy Lux ! bande de djeuns va ! -.

Nous avons ici un condensé de leurs influences. Bon, Bob DYLAN figure sur la pochette, bien en vue, let's go ! La classique "Lay Lady Lay". C'est étrange, le bobby à la sauce new-wave. La chanson est méconnaissable et serait transparente si on ne la connaissait pas.
Bon, de l'autre côté, il y a Lou REED, et nous embrayons avec "Perfect Day", le piano et les synthés de Nick Rhodes en tête. La chanson sort en single, pas grand-chose à dire, pas génial. La voix de Simon pêche face à celle de Lou qui pourtant apprécie cet hommage. Après Lou, Iggy ? Oui, sur une honnête version de "Success". Ouais, il y a aussi du David dans les bonus. Inutile d'en parler !

Les TEMPTATIONS, damned ! Du lourd ! Mais "Ball of Confusion" est ratée. Passons aux deux versions - Préférez la seconde - de SLY and the FAMILY STONE sur "I wanna Take You Higher". La gratte de Warren Cucurrolo assure pas mal, c'est sûr. D'ailleurs, il déchire à nouveau bien sur "White Lines", reprise de GRANDMASTER FLASH qu'on entend par instants sur le refrain. Plus rigolo, il y a la du PUBLIC ENEMY : "911 is a Joke" à la mode bluesy et un chant au vocoder de Simon. Nébuleux.

"Watching the Detectives" d'Elvis COSTELLO. rend pas mal du tout, mais voilà, finalement, Elvis est le plus proche d'eux musicalement, il y a une certaine logique. En revanche, quand on passe au "Thank You" de LED ZEPPELIN, on tombe dans une certaine gabegie. Il y a presque maldonne à proposer une telle version. On effleure l'incrédulité quand on entend Simon singer quelque peu le roi lézard sur le "Crystal Ship" des DOORS, dans une version bien sympa.

Houla, mais "Drive By", ça ressemble drôlement à leur classique "The Chauffeur". Bah, ouvre tes doigts couillon, c'est marqué dans les crédits, c'est une reprise d'eux-mêmes ! Ça tombe bien, ma chanson préférée du groupe, mais cette version parlée puis uniquement instrumentale n'ajoute pas grand-chose à l'histoire. J'aurais tellement aimé entendre le groupe chanter à l'unisson Sing Blue Silver, ce refrain magique.

Au final, comment dire ? La réputation d'horreur qui entoure cet opus est tout de même exagérée. Il n'y a certes rien de bien transcendant, mais il fallait s'y attendre. Ce n'est pas inécoutable. C'est toutefois très dispensable et n'est conseillé qu'aux super fans jusqu'au-boutistes des DURAN DURAN.