Ras le bol des succédanés ! On a qu'une vie bordel ! Il convient de la vivre dans la passion ! Alors si vous êtes fan de new wave bien romantique et poppy comme il se doit, vous n'avez pu manquer de remarquer que le line up des DURAN DURAN est aujourd'hui au complet. Et oui, les trois tailleurs sont de retour, Roger, John et Andy Taylor sont là, malgré les dissensions et les soucis d'ego ! A la charge de Simon et de Nick, les tauliers du vaisseau barbarelien, de parvenir à garder cet ensemble homogène et de le faire survivre, c'est pas gagné ! En outre, nous sommes en 2004, bien loin des derniers vrais succès du groupe. Alors on galère dur pour trouver un vrai deal, on tourne, on compose, mais l'industrie du disque traversant une crise sans précédent, les choses avancent lentement. Epic finit par les signer et nous voici avec cet Astronaut entre les mains.

Tout commence avec "Sunrise" chargé de porter la nouvelle bonne parole des DURAN DURAN dans les charts. Ah c'est efficace, carré, la voix de Simon n'a pas bougé d'un iota, on sait à qui on a affaire ! Le refrain déchire, on sent confusément que les gars ont bouffé de la vache enragée pendant quelques temps, et qu'ils souhaitent prendre leur revanche. On continue avec "What happens tomorrow", ce titre ne manque certes pas de dynamique, mais il est moins mémorable, on reprend les rythmiques funky de Andy Taylor - enfin, on imagine que la patte de Nile ROGERS n'est pas bien loin -? A mon sens un choix de single raté, ne s'adresse pas à des oreilles des 2000's, 20 ans plus tôt en 84 cela aurait fait un carton... Certainement. Enfin, "Nice" termine cette ronde de single. Certes dansant, mais pas plus inoubliable que ça, c'est correct mais sans magie. On retiendra "Sunrise" qui atteint d'ailleurs les sommets des tops.

Dans les bons moments, on retiendra les jolies arpèges du slow "Still breathing", l'ambiance grungy pop de "One of these day". Les rythmiques lancinantes de "Chains" me conviennent particulièrement aussi, voila mon préféré de cet opus, mais le refrain n'est hélas pas à la hauteur pour en faire un classique, dommage. Le reste est plus ou moins anecdotique : le funk smooth de "Bedroom toys" nous replonge au début des eighties, tout comme le le beat électro de "Want you more", réminiscence de leur grande époque. "Taste the summer" et ses "tututu" quasi discos tentent de donner une identité dance à cet album, sans réelle conviction toutefois, les choses ont indéniablement changé. Et sinon, l'ambiance de la mélodie de "Point of no return" rappelle un brin "A view to a kill", sympa et l'éponyme "Astronaut" ne va pas marquer les esprits au fer rouge...

L'album ayant eu le plus de succès des DURAN DURAN après leur momentum des eighties, mais la bonne volonté et l'énergie ne sont pas les seuls paramètres pour avoir du succès en 2004, encore qu'un million d'exemplaire écoulés franchement c'est beau, c'est même rare. De quoi entretenir les quotidiens fort onéreux de nos ex idoles d'adolescence. L'album est conseillé, car fort agréable et bien conçu, même si les oreilles des jeunes d'aujourd'hui ne sont plus faites pour ce genre de came - Oui John, la came c'est pas que dans le nez, essaye un peu les oreilles ! A moins d'être fan du groupe toutefois, je ne vois pas comment éviter l'appellation "Loser" pour nos ex stars du mouvement romantique.