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FIDDLER'S GREEN - Wall Of Folk (2011)
Par GEGERS le 23 Octobre 2011          Consultée 3699 fois

En trois quarts d'heure, des guerres se déclarent, d'autres se terminent. Des espèces animales disparaissent, d'autres sont découvertes, et la Terre continue de tourner. En trois quarts d'heure, des milliers d'êtres humains naissent tandis que d'autres rendent leur dernier soupir. La perception acoustique de certains change également, s'ils ont eu le bonheur de mettre dans leurs esgourdes le nouvel album de FIDDLER'S GREEN.

Trois quarts d'heure, soit la durée parfaite pour ce onzième album studio des rois du speedfolk celtique. Malgré 20 ans de carrière derrière lui, le groupe allemand semble poursuivre sa montée en puissance après un Sport Day at Killaloe (2009) en tous points réussi. Le combo hyperactif (mais cette caractéristique semble se prêter à tous les groupes teutons) à l'énergie retrouvée ne semble pas prêt de lever le pied et continue de creuser une niche lui permettant de conserver une originalité salvatrice. Car ce speed-folk, à savoir un rock celtique doté d'une rythmique rapide se rapprochant du punk, trouve une nouvelle fois un formidable véhicule avec ce Wall Of Folk rafraîchissant et imparable.

Le titre introductif se veut le parangon de ce « Mur de folk » monté par le groupe. Les guitares, épaisses et mordantes, tranchent avec les influences et les instruments typiquement celtiques (le bodhran) ou plus universels (le violon). « Wall of folk », le titre, monte en une lente progression pour se transformer finalement en un déchaînement d'énergie débridée et entraînante. En cueillant ainsi l'auditeur par ces ambiances agressives mais laissant une part très importante aux mélodies accrocheuses, FIDDLER'S GREEN réussit son coup : égaler l'introduction historique de son précédent album. Un tour de force qui va se poursuivre ainsi pendant 45 bonnes minutes.

Evitant l'écueil de ses fameuses « chansons à boire », archétype même du groupe de rock celtique, FIDDLER'S GREEN gagne en valeur artistique. L'album, globalement, est pourtant très festif, et propose moins de morceaux aux ambiances sombres et désabusées que Sport Day At Killaloe. Les guitares électriques ne font pas de quartier, et constituent l'ossature de la grande majorité des morceaux. Néanmoins, les rythmiques dansantes et les mélodies irrésistibles de « P stands for paddy », « Field of green », « Milk the damned cash cow » ou le single « Victor and his deamons » génèrent une aura positive et euphorisante à l'effet persistant.

Malgré une tracklist fournie (14 morceaux au compteur), FIDDLER'S GREEN parvient malgré tout à éviter la redite. Outre les pièces immédiates sus-nommées, le groupe n'hésite pas à se faire résolument folk (« Walking high », « Greens and fellows »), instrumental (« Tam lin » et son violon flamboyant), et se permet de glisser une timide ballade, « Lost to the moon », dont l'ambiance triste et mélancolique n'est pas sans rappeler la formidable « Down by the hillside » sur le précédent opus. Quant aux reprises de titres traditionnels du patrimoine celtique, elles sont toujours là. FIDDLER'S GREEN tape cette fois-ci dans les grands classiques, en offrant son interprétation toute personnelle de « Irish Rover », popularisée par les Pogues et les Dubliners, « Scolding wife », rendue célèbre par « Great big sea », et l'inévitable « Dirty old town », dans une version plus proprette et structurée que celles des Pogues (et qui voit l'harmonica remplacé par un violon et une flûte du plus bel effet), mais rendant néanmoins un vibrant hommage à Ewan MacColl, auteur originel du morceau.

Pour prolonger le plaisir, l'acquisition de la version limitée de l'album semble inévitable, puisqu'elle propose en guise de bonus, et entre autres sucreries, le dansant « Jump » aux intonations ska et le rugueux « I quit », qui n'est pas sans rappeler le mittel-alter rock d'un In Extremo. Bref, du grand art, qui impose définitivement FIDDLER'S GREEN comme une pièce maîtresse de la scène rock celtique actuelle. Un des indispensables de l'année, rien de moins. Et au final, trois quarts d'heure fort bien employés !

Le clip de "Victor and his deamons" : http://www.youtube.com/watch?v=Vj41xZHA5Eg

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   GEGERS

 
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- Ralf 'albi' Albers (chant, guitare acoustique)
- Pat Prziwara (guitares)
- Tobias Heindl (violon)
- Stefan Klug (accordéon, bodhran)
- Rainer Schulz (basse)
- Frank Jooss (batterie, percussions)


1. Wall Of Folk
2. P Stands For Paddy
3. Country Of Plenty
4. Fields Of Green/nie Zu Spat
5. Victor And His Demons
6. Irish Rover
7. Scolding Wife
8. Greens And Fellows
9. Lost To The Moon
10. Tam Lin
11. Walking High
12. Milk The Damned Cash Cow
13. Hangman's Lullaby
14. Dirty Old Town

- Bonus édition Limitée :
1. Jump
2. I Quit
3. I'll Tell Me Ma
4. Yindy
5. Fields Of Green
6. Little Monsters
7. Scolding Wife Reprise



             



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