Il était quand même grand temps d'aborder le cas des MISFITS... Les MISFITS sont encore de nos jours l'un des groupes punk américains les plus populaires et de ceux dont l'influence tant sur le reste de la scène punk que sur la scène heavy metal est considérable. Fondateurs du genre "horror punk", style qui mélange allègrement le son dégueulasse et provocateur du punk rock anglais avec une esthétique horrifique et gothique (inspirée par BLACK SABBATH et les films de série Z), les MISFITS furent également l'un des premiers groupes de musique extrême à utiliser le "corpse paint", maquillage blanc et noir inspiré de celui de KISS et donnant aux musiciens des allures de cadavres en décomposition. Par ailleurs, les MISFITS sont aussi et surtout le premier groupe du célèbre chanteur Glenn Danzig, bien connu pour sa carrière solo au sein du groupe de heavy metal DANZIG dans les années 1990.

Revenons donc un peu aux origines de la légende...

Formés en janvier 1977 à Lodi, dans le New Jersey, le premier line-up des MISFITS inclue Glenn Danzig (chant, piano), Jimmy Battle (guitare), Diane DiPiazza (basse) et Manny Martinez (batterie). Bien vite, Battle et DiPiazza prennent la porte et les MISFITS recrutent alors Jerry Caiafa (le futur Jerry Only) au poste de bassiste. Aucun guitariste n'est cependant recruté pour remplacer Jimmy Battle, et c'est Glenn Danzig qui va alors tenter de jouer ses parties au piano.

Ce premier single 2 titres des MISFITS est donc un véritable ovni. L'absence de guitare et la prédominance d'un clavier psychédélique glauque et d'une basse horriblement sous-produite donnent à l'ensemble un côté hyper malsain qui détonne complètement dans la scène punk de l'époque. Sans parler de la voix de Glenn Danzig, qui semble tirée d'un disque de garage rock des années 1960. Bien que le groupe se soit rapidement doté d'un guitariste par la suite, cette tentative de s'en passer provisoirement était une prise de risque énorme pour un premier disque, ce qui ne contribue pas forcément à la réussite artistique de ce single mais qui rend la chose très originale pour le coup. Dès leurs débuts, les MISFITS ne font déjà rien comme tout le monde. Les deux chansons présentes sur ce premier single, "Cough/Cool" et "She", sont déjà de futurs standards du répertoire misfitien, et seront quand même réenregistrées dans le futur avec des parties guitare. En attendant, nous devrons nous contenter de ces deux versions d'origine qui semblent jouées par des morts-vivants sous acides.

Peu de temps après la sortie de ce single, le groupe recrutera donc finalement, comme je l'ai annoncé plus haut, un nouveau guitariste en la personne de Franché Coma et Glenn Danzig abandonnera totalement ses claviers pour se concentrer sur le chant. Le son ravageur des MISFITS ne verra donc le jour que sur le single suivant, "Bullet", qui sortira au début de l'année 1978.

En attendant, "Cough/Cool" et sa face B "She" constituent un premier effort étrange, qui ne convainc pas vraiment de prime abord, surtout si l'on connait les tubes cataclysmiques que produira le combo américain dans les années à venir. Mais ce single demeure un disque historique et tout à fait recommandable pour qui s'intéresse un peu aux débuts de la carrière de Glenn Danzig. Il mérite donc de s'y attarder quelque peu...

Note finale : 2,5/5 (arrondi à 3 pour l'aspect fondateur)