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HORROR PUNK / HARDCORE  |  STUDIO

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The MISFITS - American Psycho (1997)
Par RED ONE le 2 Juillet 2015          Consultée 2418 fois

Les MISFITS sans Glenn Danzig... Ouais, pas facile à accepter, hein ? Et pourtant, depuis le milieu des années 1990, il faut bien se faire à cette idée. Revenons, si vous le voulez bien, quelques années en arrière...

En 1983, Glenn Danzig, fondateur et tête pensante des MISFITS depuis 1977, annonce le split du groupe. Désireux de suivre une autre voie que celle du punk guignolesque pratiqué par son ancien groupe, Danzig fonde SAMHAIN avec le bassiste Eerie Von et commence alors à explorer des territoires plus expérimentaux, et surtout sensiblement plus matures. La suite, tout le monde la connaît : sous l'influence de Rick Rubin, SAMHAIN se métamorphose en DANZIG durant l'année 1987 et Glenn Danzig devient un chanteur de heavy metal. Pour le meilleur (les fabuleux Danzig I, II, III, 4...), mais aussi parfois pour le pire (Danzig 5, grrr...)
Pendant ce temps, les deux frères Caiafa (Jerry Only et Doyle) tentent eux aussi de voler de leurs propres ailes : ce sera le projet KRYST THE CONQUEROR, gros délire metal fumeux librement inspiré de MANOWAR, aux paroles vaguement chrétiennes, auquel participe même le célèbre Jeff Scott Soto le temps d'un unique album qui ne verra jamais le jour. Mais voilà, le gros problème, c'est que KRYST THE CONQUEROR, tout le monde s'en fout. Les MISFITS, par contre, personne ne les a oubliés. METALLICA reprend "Last Caress" et "Green Hell" sur son EP de 1987, et les GUNS'N'ROSES s'approprient "Attitude" sur The Spaghetti Incident? (1993). Jerry et Doyle se rendent donc à l'évidence : pour sortir de la galère et retrouver le succès, il faut reformer les MISFITS, d'une manière ou d'une autre. Hélas pour eux, Glenn Danzig ne veut pas du tout en entendre parler.

Parallèlement, les frères Caiafa cherchent aussi à faire valoir leurs droits sur le nom du groupe et sur tout ce qu'il implique. Car depuis 1984, Glenn Danzig ne se prive pas de publier diverses compilations posthumes d'anciens titres des MISFITS, dont certains sont passablement remixés (voir carrément réenregistrés), et ce sans reverser un seul centime à ses anciens camarades. Un long procès oppose alors Danzig à plusieurs anciens membres du groupe au tournant des années 1990. Le résultat du procès sera lourd de conséquences : en 1995, Glenn Danzig perd l'exclusivité des droits sur le nom du groupe, ce qui donne alors la possibilité légale aux frères Caiafa de reformer les MISFITS sans lui. Dans la foulée, les frères recrutent alors le jeune chanteur punk Michael Emmanuel (alias "Michale Graves") et le batteur David Calabrese (alias "Dr. Chud") pour compléter la nouvelle formation. Les MISFITS sont morts, vive les "Nouveaux MISFITS". Beaucoup de vieux fans crient évidemment à l'imposture mais le nouveau line-up va tout de même réussir à s'imposer grâce au soutien d'un nouveau public plus jeune, qui n'a pas connu la formation d'origine.

Nous voici finalement en 1997, année où sort American Psycho, premier LP des MISFITS enregistré sans Glenn Danzig. Alors, est-ce vraiment la catastrophe annoncée ? Eh bien... Non. C'est même totalement l'inverse. Étonnamment, American Psycho se révèle un très bon album, quoi que peuvent encore en dire aujourd'hui les puristes de la période Danzig. Pourtant certains signes extérieurs ne sont pas très encourageants : les nouveaux titres, uniquement inspirés par le cinéma d'horreur et la science-fiction, semblent très différents du style d'écriture unique de Danzig, qui n'hésitait pas à évoquer, non sans un humour noir féroce, des thèmes difficiles comme l'infanticide, le viol ou le meurtre ("Last Caress", "Die, Die My Darling"...) Ici, les frères Caiafa proposent une version sensiblement aseptisée de l'univers horrifique des MISFITS. Certes, ça cause toujours de morts-vivants et de zombies de l'Espace, mais à la façon d'une mauvaise comédie familiale signée Walt Disney. Et ça pour le coup, ça fait peur !

Malgré tout, les Nouveaux MISFITS réussissent quand même à nous convaincre brillamment ! Le single "Dig up Her Bones", sublime pépite de skate/pop punk au son mélodique typiquement américain, défonce tout sur son passage et va rapidement s'imposer comme un nouveau standard du répertoire du groupe. La voix de Michale Graves est certes très différente, son style se rapprochant plus de celui des groupes de la "nouvelle vague" punk américaine des années 1990 que de celui de Glenn Danzig, quasiment inimitable. Néanmoins le nouveau frontman s'en sort haut la main, puisqu'il possède une vraie personnalité et un grain de voix reconnaissable entre mille. Des influences hardcore et presque metal sont plus que perceptibles sur de nombreux titres : "American Psycho", "Crimson Ghost", "Speak of the Devil", "The Hunger", "From Hell They Came", "Mars Attacks"... "Hate the Living, Love the Dead" fait d'ailleurs fortement penser à BLACK FLAG, et "Shining" rappelle quelque peu le MOTÖRHEAD récent. Néanmoins c'est un hardcore sensiblement plus mélodique que nous servent ici les "nouveaux" MISFITS, bien différent du punk hardcore radical et ténébreux pratiqué par le groupe original sur Earth A.D./Wolfs Blood en 1983.

Certains titres sentent quand même l'opportunisme et jouent de façon explicite avec la nostalgie des vieux fans : la chanson "Walk Among Us" (très réussie au demeurant) n'hésite ainsi pas à s'affubler du titre de l'album culte de 1982, et on peut tenir le même discours pour "Crimson Ghost", qui évoque la célèbre mascotte fantomatique du groupe, évidemment présente sur la pochette. Par ailleurs l'album est passablement long : 17 titres en version standard. Certes l'ensemble ne dure que 40 minutes, mais un format plus compact aurait peut-être rendu l'album plus digeste, et évidemment certains titres ont un léger goût de remplissage ("Resurrection", "This Island Earth", "Day of the Dead"...). Mais on aurait vraiment tort de se limiter à ces quelques détails. Car les nouveaux MISFITS nous délivrent ici une violente gifle punk, méchante et musclée, qui donne envie de remuer dans tous les sens. Les ingrédients les plus appréciés de la formule MISFITS originelle sont par ailleurs toujours présents : chœurs fédérateurs, voix rageuse, refrains qui font mouche, guitares sans concessions et riffs punks ultra-violents sont tous au rendez vous.

Alors certes, soyons honnêtes, ce nouveau groupe N'EST PAS les MISFITS. Par de très nombreux aspects, cette nouvelle incarnation n'a rigoureusement rien à voir avec les "vrais" MISFITS, ceux de la période 1977-1983. Néanmoins, les efforts déployés par Jerry et Doyle pour ressusciter le Monstre sont ici remarquables, et force est d'admettre que ce nouveau départ est fort enthousiasmant. Les "nouveaux" MISFITS délivrent en 1997 un brûlot de punk hardcore mélodique et ravageur, qui s'écoute d'une traite et qui donne envie de pogoter sans s'arrêter.

Un classique du punk américain des années 1990. À écouter et à réécouter.

Et tant pis pour la légitimité...

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   RED ONE

 
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- Michale Graves (chant)
- Doyle (guitare)
- Jerry Only (basse)
- Dr. Chud (batterie)


1. Abominable Dr. Phibes
2. American Psycho
3. Speak Of The Devil
4. Walk Among Us
5. The Hunger
6. From Hell They Came
7. Dig Up Her Bones
8. Blacklight
9. Resurrection
10. This Island Earth
11. Crimson Ghost
12. Day Of The Dead
13. The Haunting
14. Mars Attacks
15. Hate The Living, Love The Dead
16. Shining
17. Don't Open 'til Doomsday
18. Hell Night



             



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