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PULP - Dogs Are Everywhere (1986)
Par WALTERSMOKE le 27 Mars 2016          Consultée 1358 fois

Un an après Little Girl, PULP revient à la charge. Le line-up est désormais stable, la réputation se construit petit à petit, il ne manque plus qu'à enregistrer du nouveau matériel et espérer que Dame Fortune daigne se pencher sur le quintette de Sheffield. Spoiler : Jarvis va encore une fois attendre. À ce propos, on pourra souligner la persévérance du jeune chanteur-guitariste et de ses compagnons de route, même si l'on pourra noter un mini-split suite à l'échec du single Everybody's Problem (1983). Mais au final, Pulp reste toujours autant présent dans le paysage musical des années 80.

En 1986, le groupe effectue un nouvel essai avec Dogs are Everywhere, un EP bien plus fourni. Du haut de ses 24 minutes, il tutoie sans problème le premier album, It (1983), et dépasse largement le cadre du single dans lequel certains s'entêtent à l'enfermer. Mais foin de considérations techniques, Dogs are Everywhere est un disque formidable à plus d'un titre. En premier lieu, son morceau-titre est un joli rappel des premières années de Pulp, notamment quand il jouait du folk. La voix de Jarvis peut sembler a priori à contre-emploi sur cette ballade forte qui accélère le rythme de manière séduisante, mais c'est une impression qui se dissipe tant Pulp s'y fait entièrement impérial (enfin, peut-être pas la section rythmique). En vérité, quand on compare aux chansons de It, on peut noter une maturité qui a bien évolué, signe que le groupe ne stagne pas.

Le plus intéressant sur l'EP, ceci étant, réside dans les quatre autres pistes. Plus sombres, mais alors vraiment plus sombres. Il s'agit même des chansons figurant parmi les plus ouvertement noires de Pulp, et ce n'est pas rien de le dire. Avec son orgue sinistre et surtout son violon possédé (hahaha), "The Mark of the Devil" montre un Pulp qui n'hésite pas à se plonger dans le côté gothique de la force. Une ambiance ténébreuse s'installe donc, et ce ne sont pas les chansons en face B du disque qui la dissiperont. "97 Lovers" est moins directe, plus monotone, mais n'en reste pas moins captivante, et pose déjà les bases même du Pulp que tout le monde connait, du moins pour les paroles. "Aborigene" confirme pour sa part l'orientation post-punk, avec un Jarvis bien âcre derrière le micro, prêt à exposer sa colère, à la balancer contre le premier venu. Et quand la « fête » semble être finie, le groupe assène en "Good Night" un dernier coup de pioche dans le bide, qui sent bon la rue sale et mal famée, comme un blues poisseux.

Dogs are Everywhere est un EP que l'on peut qualifier de hautement recommandable, pour peu qu'on cherche du post-punk redoutable. Il paraît en fait étrange de voir autant de talent incapable de pouvoir percer, même si l'on prend en compte la concurrence de l'époque. Trop peu commercial, trop sombre par moments ? Non, mieux vaut mettre le relatif échec du disque sur la faute à pas de chance. L'odyssée continue pour Jarvis, mais l'espoir fait vivre.

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- Jarvis Cocker (chant, guitare)
- Russell Senior (guitare, violon)
- Candida Doyle (claviers)
- Peter Mansell (basse)
- Magnus Doyle (batterie)


1. Dogs Are Everywhere
2. The Mark Of The Devil
3. 97 Lovers
4. Aborigene
5. Good Night



             



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