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PULP - More (2025)
Par WALTERSMOKE le 3 Juillet 2025          Consultée 539 fois

Avait-on réellement besoin du retour de PULP ?

Bien sûr. Bien entendu. Après tout, PULP, c’est quoi ? Le meilleur groupe de britpop pour les éclairés, là où tant d’autres pauvres moutons se pâment devant OASIS et BLUR ? Possiblement, vous répondrais-je si je connaissais mieux par exemple l’infernal duo des gueules-de-guerre - non en fait, autant dire carrément oui. Faut-il vous rappeler, amis lecteurs et lectrices, l’existence de cette trilogie sacrée que forme His ‘n Hers (1994)/Different Class (1995)/This is Hardcore (1998) ? Oui, je sais, tant de questions qui se posent, sans forcément avoir de réponses évidentes, à moins de passer pour un gardien du bon goût.

Aussi, quand je parle de retour pour PULP, il convient de préciser que c’est le second. Rappelons-nous qu’après le décevant We Love Life (2001), la bande à Jarvis Cocker s’était tue avant de revenir pour des séries de concerts entre 2011 et 2013 débouchant sur un nouveau silence. Et puis, en 2022, la machine s’est de nouveau emballée, avec le retour de PULP sur scène. Un retour incomplet cependant, le bassiste Steve Mackey s’étant abstenu malgré un soutien positif à son ancien groupe - soutien d’autant plus important qu’il est mort en 2023. Ce que de nombreux fans voulaient cependant, c’était avant tout un nouvel album, de nouvelles chansons. Et bien leur en a pris d’attendre, car leur patience fut récompensée en 2025 avec More.

Quoique… La première question qui me vient à l’esprit, c’est : pourquoi les gens se mentent-ils à eux-même ? Non chers amis lecteurs et lectrices, vous ne voulez pas du neuf. La nouveauté, l’innovation, l’adaptation au changement, vous vous en foutez comme de l’an 40. Non, ce que les masses réclament, c’est l’ancien temps, c’est la nostalgie, tout ce qui rappelle cette jeunesse où tout allait forcément mieux, où les problèmes actuels ne nous sautaient pas à la gorge. Vivre avec son temps ? Et puis quoi encore. C’est une chose que le capitalisme a bien compris au passage, il n’y a qu’à voir comment la pop mainstream moderne, pour prendre l’exemple le plus éclatant, n’est qu’un immense recyclage basé sur des formules toutes faites et garantissant le succès.

PULP ne s’inscrit peut-être pas directement dans cette logique, et je n’ai aucun doute quant à sa sincérité, mais clairement, More n’est pas l’album le plus innovant ni le plus rafraîchissant qu’il ait pu sortir. En fait, l’album aurait pu sortir sans problème à la suite de We Love Life qu’on n’y aurait vu que du feu. Allez, tout au plus on sent qu’une forme de maturité profonde a fini par s’installer, la moyenne d’âge tournant autour de la retraite, et cela se sent dans les arrangements instrumentaux, faisant la part belle aux cordes (en particulier le violon d’une certaine Emma Smith) ainsi que dans le tempo moyennement lent. Mais quand on voit qu’en dehors de "The Hymn of the North" la voix de Jarvis sonne toujours aussi 'jeune', l’illusion est presque parfaite.

Globalement, More sent la nostalgie humide, avec le sarcasme propre à PULP, et les petits regards dans le rétroviseur. Certains passages renvoient franchement à l’âge d’or du groupe ("Partial Eclipse", "Got to have Love"), sans pour autant que ce soit gênant ou franchement inutile. Cette nostalgie se cristallise très fort avec "Grown Ups", l’une des contributions posthumes de Mackey à l’album, qui laisse un goût amer mais enivrant au bout de ses 6 minutes, sans doute la meilleure chanson de l’album. Avec "The Hymn of the North", en collaboration avec Chilly Gonzales, on se retrouve avec une chanson doucement motivante et qui montre à quoi aurait pu ressembler We Love Life s’il avait été réussi.

La vie des mélomanes n’aurait pas changé avec ou sans More. Bien que le retour de PULP ait été grandement salué, notamment par le sommet des charts anglais atteint, chose qui n’était pas arrivé depuis 1998, il est facile de s’imaginer qu’on aurait pu rester sur une discographie pas parfaite mais sertie de petites merveilles, sans l’ajout d’un album qui réinvente un peu l’eau chaude. Allons-nous bouder notre plaisir pour autant ? Après tout, pourquoi faire, la nostalgie a parfois du bon.

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- Jarvis Cocker (chant, guitares, synthés)
- Candida Doyle (claviers)
- Mark Webber (guitares)
- Nick Banks (batterie, programming sur 6)
- +
- Andrew Mckinney (basse)
- Emma Smith (violon, arrangements)
- Adam Betts (programming, percussions)
- Rich Jones (alto, piano)
- Richard Hawley (guitare sur11)
- Chilly Gonzales (piano sur 10)
- +
- Choristes Et Violonistes


1. Spike Island
2. Tina
3. Grown Ups
4. Slow Jam
5. Farmers Market
6. My Sex
7. Got To Have Love
8. Background Noise
9. Partial Eclipse
10. The Hymn Of The North
11. A Sunset



             



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