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CHRISTOPHE - Bevilacqua (1996)
Par WALTERSMOKE le 24 Septembre 2016          Consultée 3134 fois

Résumé des faits : depuis 1983, CHRISTOPHE n'a plus de carrière musicale tangible. Après la sortie de Clichés d'amour, un disque quelque peu hors-série car composé exclusivement de reprises, le chanteur a certes sorti quelques singles par-ci par-là ("Succès Fou", "Cliché Cliché"), mais de là à parler de carrière continue, il y a bien plus qu'un pas. Bref, d'aucuns pouvaient même affirmer que CHRISTOPHE avait disparu, au moins médiatiquement parlant.

Sauf que le bonhomme réapparaît au-devant de la scène en 1996, un Bevilacqua sous le bras. Bevilacqua, tel est le nom de famille de celui qui est né Daniel et qui revient donc. Au vu de la pochette et de ce choix de titre patronymique, l'affaire semble pliée : CHRISTOPHE sort un album introspectif et sensible, qui sentira sans doute la bonne vieille variété modernisée. Mais le seul élément présent, c'est la sensibilité. Stylistiquement, CHRISTOPHE opte pour un choix qui en a surpris plus d'un, notamment à sa sortie : les musiques électroniques alors en vogue – ce qui inclut la techno, l'IDM et le trip-hop. Rien que ça.

Pourtant, ce n'est pas si étonnant. Le chanteur s'était déjà mis au diapason de son époque lors de son âge d'or, préférant les influences progressives et psychédéliques d'outre-Manche au carcan franco-français. Deux décennies plus tard, les modes ont changé, mais pas CHRISTOPHE, ce qui n'est pour ainsi dire pas plus mal. Il aurait pu cachetonner et/ou exploiter son glorieux passé, mais que nenni.

Bevilacqua est donc un patchwork de ce qu'a pu faire CHRISTOPHE de l'électro contemporaine. Globalement, sans tutoyer les grosses pointures du genre (on en est loin), il démontre qu'il sait la croiser à son style, et ainsi composer d'étonnantes chansons. Des pistes dansantes ("Qu'est-ce que tu dis là"), d'autres jouant sur une corde plus sensible ("Parfums d'histoire", "Le tourne-coeur") ou versant dans l'expérimental appliqué ("L'interview", "J't'aime à l'envers"), le chanteur sait se montrer éclectique, tout en parvenant à évoluer dans son univers si particulier, glamour et romantique à la fois – sans compter que l'album s'inspire d'événements autobiographiques.

Autant prévenir cependant : Bevilacqua n'est ni génial ni évident. Pour le premier point, il y a de nombreuses choses qui fâchent, qui atténuent la surprise puis le plaisir de l'écoute. L'album ayant été évidemment réalisé avec des synthés et des ordinateurs, on se retrouve néanmoins avec des sonorités clairement MIDI, comme en témoigne "Enzo" où, en bon amateur de belles carrosseries, CHRISTOPHE rend hommage au père fondateur de Ferrari. Et puis le morceau s'éternise, s'éternise... "Rencontre à l'as Vega" présente, comme son nom l'indique, une collaboration avec feu Alan Vega, mais ce sont juste des bribes de dialogues tirés d'une partie de poker, sur un fond musical pas top. Enfin, pour terminer sur le négatif, "Taqua" présente quelques rimes pas inspirées du tout (surtout au refrain), et pousse plus à bailler qu'autre chose.

Le reste est donc au moins de bonne facture. Au sommet de la hiérarchie de Bevilacqua, se trouvent de manière presque évidente "J't'aime à l'envers" et "Le tourne-coeur", deux magnifiques ballades électroniques, sans doute parmi les pièces les plus fines qu'il ait jamais sorties dans sa carrière. Quand il hausse le rythme, ça donne l'étrange "Interview" qui ouvre l'album, ou bien le formellement classique mais intéressant "Parfums d'histoire". Il y a aussi "Point de rencontre", un peu long mais agréable à écouter.

Je disais plus haut que Bevilacqua n'est pas évident à écouter en premier lieu, et pour cause : soit on est choqué par la différence radicale avec les autres albums de l'artiste, soit on a du mal de prime abord à en tirer quelque chose de vraiment bon. Mais le jeu en vaut la chandelle et, au final, le 10ème album studio (ça se fête !) du chanteur peut vraiment être considéré comme un opus plus que satisfaisant, voire jouissif.

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- Christophe (chant, harmonica)
- François Dechery (pro tools)
- Jf Parent (pro tools)
- Patrick Tison (guitare)
- Boodje Guedjou (guitare, choeurs)
- Todd Cousin (guitare)
- Thierry Heliez (piano)
- Paul Baile (saxophone)
- Maika Munan (mandoline)
- Alan Vega (choeurs)
- Veronica Ferraro (choeurs, production)


1. L'interview
2. Qu'est-ce Que Tu Dis Là ?
3. Enzo (départ)
4. Enzo
5. Label Obscur
6. Parfum D'histoire
7. J't'aime à L'envers
8. Taqua
9. Le Tourne-coeur
10. Point De Rencontre
11. Shake It Babe
12. Rencontre à L'as Vega
13. Je Cherche Toujours



             



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