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- Style : Glenmor, Hubert Felix Thiefaine , Bernard Lavilliers

Léo FERRE - Encore Du Léo Ferré (1958)
Par LE BARON le 20 Mars 2017          Consultée 2044 fois

Encore du Léo FERRE, quel drôle de titre ! Cela donne l’impression d’un artiste qui s’obstine, non ? Et de fait il s’accroche Léo, lui dont le style, s’il est indéniablement abouti au niveau des textes, peine toujours à s’affirmer par la musique. Rendons-lui justice, c’est en grande partie dû à la pauvreté de la production. Léo FERRE a du souffle, il lui faut des orchestres pour l’accompagner ! Or, Odéon, son éditeur, ne semble pas en prendre la mesure. Léo se retrouve donc une fois de plus à devoir s’accompagner lui-même au piano ou à l’orgue sur une bonne part des titres. Cela ne convient pas à son lyrisme, pour des raisons déjà expliquées.

On retrouve les mêmes défauts que dans les albums précédents. Je ne m’attarderai donc par sur « La Chanson triste » ou « Les copains d’la Neuille ». Les textes paraissent pompeux, engoncés dans la vacuité d’une musique sans intérêt et d’une interprétation surjouée. En revanche, quelques titres sont bons, voire très bons. CAUSSIMON est de nouveau de la partie : Si « Mon Camarade » me laisse parfaitement indifférent, « Le Temps du Tango » est une chanson réussie. On y retrouve un des thèmes récurrents chez FERRE : la chanson des faubourg, comme dans « Paris Canaille » ou « Le Guinche », mais là ou ces deux titres semblaient un peu trop fabriqués, taillés pour le cabaret et pour plaire à un certain public, « Le Temps du Tango », est inspirée, drôlement écrite, et merveilleusement interprétée par FERRE, parfaitement soutenu par son orchestre.

« La Vie moderne » vaut également l’écoute, charge ironique sur la pseudo modernité de la société. FERRE s’étant toujours méfié des deux – de la modernité comme de la société – il passe au vitriol les préoccupations des français de l’époque, consommateurs avant tout ! Cela n’a pas vieilli sur le fond même si bien sûr, l’apparition du mouchoir jetable comme symbole de modernité paraît délicieusement surannée. Cela apporte un charme supplémentaire.

Autre perle, une jolie provocation. Dans « Dieu est Nègre », FERRE annonce la vision d’un certain Jimmy, joueur de trompette, amateur de whisky : Dieu est noir, et cela fait trembler le Monde ! Hélas, la vision se terminera dans le caniveau, Jimmy s’écroulant dans son trop-plein d’alcool. Malgré d’évidents poncifs, FERRE est magnifique de drôlerie et de sincérité. Tout ce qui fait trembler la pensée bourgeoise, il adore à l’évidence. Et puis il faut noter cette introduction, soutenue par un trombone tout droit sorti de « Monsieur William » : « Y'avait dans la gorge à Jimmy / Tant de soleil à trois cents balles / Du blues du rêve et du whisky / Tout comme dans les bars à Pigalle » Cela annonce – déjà – Bernard LAVILLIERS, et ce dès 1958.

Encore du Léo FERRE est le 5ème disque de Léo chez Odéon – sans compter les nombreux 45 et 78 tours – et c’est également le dernier. Disons le sans détours : c’est une excellente nouvelle. Mais le disque vaut tout de même l’écoute, même s’il est franchement inégal. FERRE rejoindra ensuite Barclay, pour le meilleur. S’il fallait retenir deux albums de son passage chez Odéon ce serait, sans hésiter, Paris Canaille et celui-ci.

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   LE BARON

 
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- Léo Ferré (voix, piano, orgue, clavecin)


- encore Du Léo Ferré
1. Le Temps Du Tango (caussimon)
2. La Chanson Triste
3. La Vie Moderne
4. Mon Camarade
5. L'été S'en Fout
6. Le Jazz-band
7. L'Étang Chimérique
8. Dieu Est Nègre
9. Les Copains D'la Neuille
10. Tahiti



             



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