Bon, soyons positifs : il y a indiscutablement du mieux dans cet second album d'ACCEPT enregistré pile une année après un premier essai bien laborieux. Le style s'affine et s'affirme, la chant d'UDO est mieux posé tout en continuant à se chercher, les solos se font plus acérés, les arrangements tiennent mieux la route, et le son est bien meilleur.
Une fois ceci énoncé, force est de reconnaître qu'on ne tient pas néanmoins un chef-d'oeuvre, nombre d'approximations et de maladresses subsistent, alors que les choix artistiques du combo restent parfois douteux.

Le titre éponyme écrit par le moins connu des frères Young est particulièrement balourd, même l'AC/DC des débuts n'en a pas voulu et on comprend pourquoi, même si ce morceau accompagnera souvent le groupe sur scène dans ses premières heures. Mais il y a bien pire : "I Wanna Be No Hero" nous offre un Disco Rock indigeste, "China Lady" est un mauvais ersatz du SCORPIONS des 70's, et "Thunder And Lightning" accumule les clichés sans jamais traverser l'épaisse couche de nuages gris qui le recouvre.

"Save Me" sans être transcendant est un peu plus réussi et personnel, le solo notamment qui montre que Wolf Hoffman progresse vite tout en restant encore très influencé par Ulrich Roth. "Do It" est doté d'une bonne intro dans un style qui deviendra signature pour le groupe, avec des soupirs pour accompagner le riff principal, mais peine à rester efficace sur la durée. Le solo est pas mal et ce titre me semble porter quelques prémisses des succès futurs, notamment dans les parties instrumentales.

Il nous reste les deux ballades "Scorpions Like" chantées par le bassiste Peter Baltes. "No time To Lose" est pas mal grâce à un joli arpège d'intro, au chant assez convainquant, et surtout aux belles parties de guitare qui la traversent. "The King" est absolument splendide et cette fois totalement digne des aînés teutons. C'est un des grands titres du genre avec son superbe arpège, son atmosphère profonde et épique, la voix claire de Baltes et son refrain fédérateur. Et puis un roi, cela n'annonce-t-il pas une princesse, qui viendra nous éblouir 2 ans plus tard ?

Même si cet opus est nettement plus convaincant que son prédécesseur et que le talent supérieur du combo pointe le bout de son nez par moments, on ne peut pas dire qu'il nous a vraiment préparé à ce qui suivra et aux progrès fulgurants constatés dès l'album suivant Breaker qui emportera tout sur son passage. Il mérite néanmoins un 3 pour des raisons de cohérence et pour la beauté de "The King" que je vous conseille vivement de (re)découvrir.