Malgré les défauts d'un premier album un peu poussif, les teutons d'ACCEPT ont de la chance et se trouvent rapidement propulsés en studio pour leur deuxième livraison. L'équipe est désormais complétée par l'historique batteur Stefan Kauffman. Les compos sont cosignées par le groupe, Dirk Steffens est à la production, les choses deviennent sérieuses et professionnelles. De toutes manières, il y a plus de dix ans qu'Udo se démène pour percer la couche d'indifférence, il ne va pas s'arrêter à quelques mètres du bol de schnaps ! Et c'est parti pour cette profession de foi qu'est 'Je suis un rebelle'.

L'opus porte le nom d'une chanson issue de la famille Young, ouais celle des kangourous australiens d'Akadaka, pas Malcolm ou Angus, ni même Georges mais bien Alex, 3ème enfant de l'immense fratrie, et le seul à être resté en Grande Bretagne lors de la grande migration de sa famille vers Oz Land. Il fera une petite carrière et sera notamment proche des BEATLES. Bref, son unique titre de gloire pour la postérité a été de composer "I'm A Rebel" dont AC/DC ne voudra finalement pas, même si des versions avec Bon au chant existent bien quelque part. Un titre de hard rock'n'roll de très belle allure. Si vous ne l'avez jamais entendu, je vous engage vivement à tenter le coup. Vraiment agréable, la voix du lutin blond commence à trouver sa ligne, et des choeurs élégants sur le joli refrain. La vérité ? Les producteurs jugeaient qu'il fallait un hit assorti d'une vidéo.

Les autres titres sont donc tous made in ACCEPT, ce qui nous donne du hard-rock en général banal pour ne pas dire indigent. C'est peu de le dire, mais allons-y : "Thunder And Lightning" est très poussive, le refrain pas vilain mais tellement loin d'une quelconque originalité. "Save Us" est à peu près nulle. J'ai beau chercher, je ne trouve rien de positif à dire sur ce titre, le chorus ? Murf... ! Alors, "I Wanna Be No Hero". Comment dire ? Cet espèce d'ersatz de hard pop est inaudible. "Do It" est la seule à vaguement surnager, en étant très positif. Enfin, "China Lady" ressemble à s'y méprendre à une rythmique de Rudy Schenker, même les lyrics rappellent les SCORPIONS, sympa mais pas transcendant.

On retrouve le bassiste Peter Baltes au chant de deux compositions : "No Time To Lose" nous rappelle à nouveau les œuvres complètes des arachnides de Hanovre sans la qualité. Mais les chorus ont cette fois une belle tronche de vainqueur. Les guitaristes Wolf et Jörg commencent à toucher leur instrument, le plus souvent en mode twin. "The King" est en revanche une chanson d'un niveau plus remarquable avec un petit côté épique, de jolis arpèges de guitare, une ligne de chant puissante et un refrain qui porte au loin, le seul titre de la galette avec l'éponyme - à mériter une postérité. Qu'elle aura puisqu'on la retrouve régulièrement dans les sets lives du groupe. On y remarque aussi le joli travail - dont un solo - de la basse de Peter.

Donc z'avez retiendu la leçon ? Passés "Im A Rebel" et "The King", il n'y a rien de bien potable dans cette livraison, un poil mieux que le premier album, certes, mais uniquement grâce à des capacités accrues en matière de production et de son. Les compositions en revanche n'accèdent pas à une catégorie supérieure. Il va encore falloir bosser pour trouver la formule magique ! Un 2 de circonstance, impossible d'aligner plus !