Qu'étions-nous en droit d’attendre du vétéran allemand après un récent retour aux affaires qui l’a vu aligner deux disques de très bonne facture, Blood Of The Nations en 2010 et Stalingrad en 2012 ?
Pas facile de prendre parti à l’écoute de leur quatorzième album. Si l'on peut constater que Blind Rage parvient sans peine à reproduire le niveau de qualité de ses deux prédécesseurs, on aurait pu espérer que le groupe cherche à se transcender pour nous surprendre et se positionner de nouveau en tant que chef de file d'un heavy metal traditionnel.
Mais le résultat apparaît un peu trop convenu. Ce qui pouvait passer pour une bonne surprise inattendue lors de la sortie de Blood Of The Nations et à la rigueur de Stalingrad commence à apparaître comme très prévisible et un peu fade.
Entendons-nous bien, le savoir-faire d’ACCEPT est toujours bien présent, comme le démontrent des compositions bien structurées et extrêmement bien interprétées à l’image des efficaces "Dying Breed", "Trail Of Tears" et dans une moindre mesure de "Stampede". Et je comprends que l'on puisse prendre un réel plaisir à écouter cet album, mais de là à s’extasier, il y a un pas. ACCEPT ne fait que proposer un Heavy Metal lourd et rugueux, lorgnant vers le Power Metal, mais sans y ajouter une réelle touche personnelle. Les riffs sont carrés, les chœurs guerriers bien en place, les mélodies omniprésentes. Pour autant, la sauce peine à convaincre totalement, notamment du fait d'un sentiment d'absence d'originalité.
Il reste tout de même de belles parties de guitares et surtout un chant qui parvient parfois à nous hérisser le poil de bien belle manière. Ce n’est pas toujours le cas, mais au détour d’un "Fall Of The Empire", la voix rocailleuse de Mark Tornillo, traînante, mélancolique, dote ce morceau d’une ambiance et d’une aura qui rayonnent au sein de l'album. La patte d'un futur classique.
Mais globalement, les influences sont un peu trop prégnantes, de MANOWAR, à AC/DC période Brian Johnson, ou bien JUDAS PRIEST.
Alors, si Blind Rage est un album honnête, il me semble aussi bien trop mécanique et conformiste. Il manque aux compositions ce petit supplément d’âme que l'on ne retrouve que rarement au travers de "Fall Of The Empire" déjà cité. Un morceau qui voit le groupe se montrer plus fragile, plus humain.
Mon 2/5 reflète principalement la déception née de l'absence de prise de risque plutôt que la qualité intrinsèque de cet album.