Il paraît que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Il paraît. J’ai beau réfléchir, la meilleure soupe que j’aie jamais goûtée, c’était celle de ma Maman, il y a quelques jours. Une année qu’on ne s’était pas vus, à cause du Covid et d’autres écueils de la vie. Son pot, il n’est pas vieux du tout. "Easy soup" de Moulinex qu’il s’appelle, le pot, acheté l’année dernière. Encore un truc impossible à nettoyer sans risquer de faire cramer toute l’électronique au passage. Encore un truc qui va finir par nous claquer dans les doigts tôt ou tard grâce à l’obsolescence programmée. Ce n’est vraiment pas le pot qui fait la soupe.

Techniquement, il faut surtout de bons légumes bien frais. Les légumes, pour le coup, ils venaient du potager situé à moins de 30m de sa maison, cueillis le jour même. 2 courges, 1 poireau, une pomme de terre, un bouillon de volaille et un peu de sel. Les épices, c’est pas mal aussi. Pas de sucre, pas de putain de sucre ! Il n’y a pas besoin de sucre dans la soupe, pas plus que dans le céleri rémoulade ou les chipolatas. Que toutes les personnes chez Knorr, Liebig, Bonduelle, Carrefour et tous les suiveurs, coupables de ce génocide aux glucides et de l’omerta qui l’accompagne, aillent se faire empailler.

"Pourquoi il nous parle de soupe et pas du dernier album d’IRON MAIDEN ?", vous dites-vous. Parce que c’est la même chose. Oui, Senjutsu, c’est de la soupe. De la soupe ressassée, diluée maintes fois, étalée sur 80 minutes inutiles. Les légumes d’IRON MAIDEN ne sont même plus frais, ils sont avariés. Cette soupe-là qui nous fait perdre notre temps, j’en ai marre, j’en ai vraiment ras-le-cul. A ce niveau de dilution-là, ce n’est même plus de la soupe, c’est de l’eau croupie.

"Mais il est sympa Senjutsu !" Certains s’écrient. Bah oui, il est "sympa", c’est tout. Quand c’est "sympa", c'est qu'on n'est plus dans l'art, mais dans la simple distraction. La soupe aussi c’est sympa, c’est très digeste, ça file tout seul dans l’estomac. Y'a rien à dire à propos de cet album tellement il est fade. Une bonne vieille recette de grand-mère, avec des bouts de nostalgie pour faire bonne figure, Senjutsu en est rempli. Sauf que ces potes âgés-là ont oublié l’ingrédient essentiel. La soupe de Maman, plus que les légumes et le pot, elle a été faite avec amour. C’est ça, qui fait que c’est la meilleure soupe que j’ai jamais mangée. Dans la soupe d’IRON MAIDEN, de l’amour, il n’y en a plus.

Du coup, on prend 2 secondes pour réfléchir. Pourquoi la bande à Steve Harris n’en n’a-t-elle plus rien à carrer ? Pourquoi, malgré un concept asiatique, n’entend-on pas une seule fois la position correspondante en gamme pentatonique de tout l’album ? Parce que le concept, il a été collé à la dernière minute par John du marketing. "Eh les gars, et si on faisait un Eddie samurai ? Le japon c’est cool ! On en n’a jamais parlé du japon ?". "Oh t’exagère Chipstouille, ils parlent bien de la grande muraille dans les paroles !". Non "The Great Wall" déjà c’est en Chine, pas au Japon, et c’est tout et n’importe quoi. C’est le mur d’Hadrien ou de Game of Thrones, c’est la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis ou le rideau de fer. "The great wall", c’est un concept à la con, un de plus, comme celui de Senjutsu.

Donc pourquoi ? Parce que dès qu’ils ont tenté de faire autre chose, les gars se sont pris des volées de critiques ? Bah oui tiens, quand t’es un des meilleurs groupes de Metal au monde et que tu te prends des canettes de bière dans la gueule parce que ton chanteur a décidé de se faire la malle et que t'as essayé de t'adapter, t’as plus tellement envie de prendre des risques. Du coup, pourquoi tu continues de composer ? Parce qu’il faut remplir les salles de concert. Parce que même si t’es le meilleur groupe au monde sur scène, les gens t’oublient. Parce que même si tu n’aimes plus composer, t’as quand même envie d’être aimé. Alors faut sortir un album, avec une pochette qui a de la gueule, pour l’afficher dans les couloirs des métros du monde entier. Pour que les gens se rappellent que t’existe, et qu’ils aient l’idée d’acheter un billet pour la prochaine tournée.

Mais pourquoi tu continues à tourner, IRON MAIDEN ? Bah parce qu’on est bons sur scène, et qu’on ne sait plus faire que ça. On aurait pu parler du cancer de Bruce, de ce jeunisme à la con, du Covid, du Brexit qui fait chier tout le monde. Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on n’a rien à dire. Mais bon, il y en a d’autres qui font ça, déjà, mieux que nous. IRON MAIDEN, ce n’est pas un groupe engagé, on le sait déjà. Du coup, John du marketing nous a poussé au cul, a rafistolé cette chimère d’Eddie, et nous on a brodé. Brodé pour ne pas être oubliés. Brodé pour être aimés. Alors, on a ressorti nos vieilles recettes : basse tagada, wohoho de Bruce. Ah merde, Bruce depuis son cancer, il peut plus. On fait quoi ? Oh Janick va nous faire de la lead sur les refrains pour doubler Bruce, histoire que ça ne se voit pas trop. Ouai mais Nicko, ses rotules elles tiennent plus le coup ! Bah on va ralentir le tempo comme d’hab’, un peu plus. Bon mais John, moi j’aimerais bien faire de longs morceaux, tu sais… Steve, ça va faire trop long là… Allez… Bon d’accord, mais on les fout à la fin. De toutes façons on s’en fout, j’ai les chiffres Spotify, plus personne n’écoute la fin des albums. Merci John, sans toi on n’y serait jamais arrivés.

Non John, tu fais chier. John tu nous fais perdre notre temps.
Ta gueule en fait, John. Ferme ta putain de grande gueule avec ton concept marketing à la con.