En 1999, c’était dans l’air, ça bruissait, les rumeurs l’annonçaient : Bruce Dickinson allait revenir. Et le communiqué est tombé, le fol espoir des fans allait se réaliser, au-delà de toute espérance car Adrian Smith suivait le même chemin. Inutile de dire combien l’attente fut grande jusqu’à la sortie du nouvel album, celui de la grande réconciliation mais aussi du passage à trois guitaristes, personne n’ayant eu le cœur de virer Janick Gers qui n’avait finalement pas plus démérité qu’un autre durant les années noires du groupe.
N'y allons pas par quatre chemins : le résultat est plus qu’à la hauteur des espérances ! IRON MAIDEN a réussi un retour incroyable, probablement un des plus spectaculaires de l’histoire du Heavy Metal, et même du rock au sens large.
Brave New World est un superbe album, digne des grandes heures du groupe. Rien n’a été négligé, et chacun a apporté sa pierre à l’édifice : Steve en premier lieu, bien entendu, qui participe à tous les titres, mais l’oeuvre est indiscutablement collective, même Janick se dépasse et contribue à quatre morceaux tous très réussis.

L’album démarre sur les chapeaux de roue avec le duo "The Wicker Man" et "Ghost in the Navigator", écho (en moins génial tout de même) du fameux début de "Powerslave".
D'autres réussites pleuvent, notamment "Brave New World", un super titre qui marchera du feu de dieu sur scène, et "Blood Brother" (seule réalisation solitaire de Steve) totalement réussi et nouvelle incartade de MAIDEN dans la musique celtique.
Quelques brûlots viennent pimenter l’album, "The Mercenary" et "Fallen Angels" bien pêchus et aux refrains réussis, alors que "Out of the Silent Planet" et "The Thin Line Between Love and Hate" qui clôturent l’album sont des morceaux plus longs tenant solidement la route grâce notamment à des passages instrumentaux de grande qualité.
Reste les deux pièces de plus de 9’, tout d’abord "The Dream of Mirrors" qui, malgré des longueurs (et répétitions), est intéressant de bout en bout, y compris au niveau du texte ; il reste la (grosse) cerise sur le gâteau. "The Nomad", un titre fantastique servi par des musiciens au sommet de leur art, vient ponctuer la réussite indiscutable de l’album (même si le prodigieux pont central a été 'emprunté' au groupe BECKETT).

Que dire de plus ? La reprise en main est totale, La pochette superbe, le titre de l'album (tiré de l’oeuvre d’Aldoux Huxley) captivant, la production au top grâce à l’arrivée de Kevin Shirley. Quant au trio de guitares, s’il n’apporte pas un plus incontestable, ne dénature pas non plus le son ni l’esprit MAIDEN. Par-dessus tout, les membres du groupe semblent reprendre du plaisir à composer et à jouer ensemble, ce que les concerts qui suivront confirmeront amplement.
Bien entendu, nous ne sommes pas chez les bisounours, et nous assistons à une grosse remise sur le marché d’une recette parfaitement huilée. Mais à l’époque, personne n’a boudé son bonheur.
Brave New World est le disque d’un groupe descendu en ligue 2 qui gagne le championnat dès son retour dans l’élite.
Chapeau bas messieurs.