CD1 - The Incident :

PORCUPINE TREE façonne désormais son œuvre dans le second degré... En effet, sous des dehors très abordables et agréables, en premières auditions, The Incident ne révèle rien : rien de rien. Mais en réalité, derrière cette écriture à la simplicité relative, il existe un univers aussi dur à pénétrer qu'il est difficile d'en sortir. A l'opposée de chansons charmeuses à la "Blackest Eyes" ou à la "Lazarus". En fait cet album est une sorte de condensé de ce que PORCUPINE a fait dans et après Signify. Avec l'esprit psychédélique des débuts, et un doigt du modernisme de leurs dernières parutions (surtout pour "The Incident"). Un fourre-tout cohérent de l'essence du groupe, qui engendre une atmosphère au goût de déjà vu mais jamais entendue. Une musique d'une finesse extrême, autant dans sa conception rythmique qu'harmonique, capable d'accoupler arpèges angéliques et déflagrations de guitares angoissantes (la partie instrumentale de "Times Files"). Mais un album-spectre... qui se volatilise rapidement de vos oreilles pour se réfugier dans les tréfonds de votre inconscient. Etrange, lancinant, subjuguant. De plus, je suis sidéré par la beauté de la plupart des mélodies ("Kneel and Disconnect", 2 minutes 3 secondes à pleurer, honnêtement), particulièrement mélancoliques, génératrices de sentiments intenses. 55 minutes pour ce long fleuve à la fois tranquille et tumultueux, durant lesquelles M. WILSON s'approprie toutes les voix et chante comme jamais. Puis quand on arrive, avec regret, au dernier chapitre, "I Drive The Hearse" : c'est l'extase totale, j'en chialerais de plaisir, sérieux.

Alors, un incident dans la carrière de PORCUPINE TREE ? Oui, comme son titre l'indique, improbable, et indispensable.

CD2 - Bonus... :

"Flicker" : Une sacrée chouette Pop-song, planante et très agréable.
"Bonnie The Cat" : Très bon morceau, assez torturé, dans la couleur sonore de FOABP.
"Black Dahlia" : Minimaliste, presque du NO-MAN, une atmosphère nostalgique presque palpable...
"Remember Me Lover" : Excellent. Et superbe. Un démarrage tout en douceur... Puis ça gagne en substance, en volume, et en dureté... pour finir par de bons gros riffs à la WILSON.