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MUSIQUES TRADITIONNELLES  |  STUDIO

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TRI YANN - Le Pélegrin (2001)
Par RAMON PEREZ le 17 Décembre 2022          Consultée 657 fois

Ce n’est sans doute pas sur leurs goûts musicaux que mes parents ont matché, tant ils sont différents sur ce point. Cependant il y avait bien quelques consensus à noter, en particulier ce groupe que mon père avait ramené dans ses valises après avoir nettoyé les plages de l’Amoco, que tout un chacun connait parfaitement en ces colonnes. Tri Yann relève pour moi du patrimoine familial, il a toujours été là comme une évidence. L’un de mes plus vieux souvenirs de concert, c’est eux au début des années 90 ; quelques temps après, l’un de mes plus vieux souvenirs de festival, c’est encore eux. J’ai ainsi eu l’occasion de les voir pas mal de fois dans les dernières années du siècle grâce à mes géniteurs.

Après ils ont moins visité ma région ; encore moins lorsque j’ai fait quelques centaines de kilomètres pour m’installer plus au sud. En bons bretons, ils devaient fuir le soleil et ne venaient à peu près jamais chanter dans mes contrées. Alors il ne me restait plus qu’à écouter leurs albums, ce que j’ai fait en long, large et travers. Notamment ce Pélegrin qui reste l’un de mes préférés. Il a gardé ce caractère neuf qu’il a toujours eu à mes oreilles. Car, à l’époque où je le voyais régulièrement sur scène, le groupe n’avait rien sorti depuis Portraits et il est vrai que les cassettes de mes parents remontaient loin en arrière, à ces albums allant de 1974 à 1983.

En 2001 ils sortaient enfin quelque chose de nouveau qui, écoute après écoute, m’a profondément convaincu. Un album formidablement bien construit autour d’une histoire permettant une liberté musicale que l’on ne retrouve guère ailleurs dans leur discographie. Très bien produit, régulièrement étonnant et franchement recherché, le Pélegrin est un disque dont je ne rejette à peu près rien. Surgissant des brumes avec leur ouverture la plus bluffante, puisque les trois Jean ne sont pas là, l’album m’a toujours paru particulièrement visuel. Je le vois coloré et fantaisiste, à l’image de sa formidable pochette. Je lis une BD en l’écoutant, dont les pages alternent entre le merveilleux et le plus sombre, au fil de ce voyage mouvementé se concluant par un instrumental des plus mémorables, entre effluves mauresques, andalouses et galiciennes.

Il y a quelques temps, Tri Yann annonçait sa dernière tournée. Aussi avons-nous sonné le tocsin familial, reprenant ensemble la route de la salle de concert vingt ans après, pour leur dire au-revoir. Nous avons été certes un peu peinés de voir Jossic à ce point diminué, mais nous avons surtout été emportés par la générosité de ces messieurs, par l’intense échange avec la salle qui savait que c’était la dernière fois. Ce soir, nous apprenons que c’est finalement Corbineau qui est parti le premier. A l’instant où j’écris cette phrase, j’ai dans les oreilles l’un de ses morceaux les plus prenants, "La geste de Sarajevo" avec ce solo de Chevalier qui me serre la gorge à chaque fois. Ca enchaine avec une autre de ses profondes prestations, ce "Korentenig" hors du temps. Tout à l’heure viendra le lugubre et grandiose "Gwerz Porsal" puis "De nivose en frimaire", autre morceau mâtiné de sa classe vocale inimitable. Si le Pélegrin me plait autant, c’est fondamentalement parce que c’est une œuvre où je ressens une vraie force collective, où chacun prend sa part et pousse les autres un peu plus loin. Lui amène ses couleurs particulières sans lesquelles la palette du groupe n’aurait jamais été la même. Remercions-le pour ça.

Je repense à ce dernier concert qui s’achevait sur l’un des morceaux de cet album, le très indiqué "Je m’en vas". Un moment très intense où la salle échangeait quelque chose d’unique et de très fort avec le Tri Yann. Je le voyais, lui, en profiter particulièrement. Modestement, je souhaite lui dédier ces quelques lignes, où qu’il soit allé ce soir, emportant avec lui une part de moi et de nous.

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- Freddy Bourgeois (piano, clavier, choeurs)
- Jean-luc Chevalier (guitares, basse)
- Jean Chocun (mandoline, banjo, choeurs)
- Jean-paul Corbineau (vocal)
- Gerard Goron (batterie, percusions, mandoloncelle, etc.)
- Jean-louis Jossic (vocal, bombarde, cromorme, etc.)
- Konan Mevel (cornemuses, veuze, sourdeline, flûtes, etc.)
- Christophe Peloil (violon, alto, mandoloncelle, etc.)


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6. La Geste De Sarajevo
7. Korantenig
8. Fransozig
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10. Buvons Vin De Clisson
11. Gwerz Porsal
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15. Kas-abahr En Okitania
16. Dansons La Listériole
17. L'arrivée à Compostelle



             



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