An Naoned et Dix Ans, Dix Filles sont réputés pour être des albums frères et ce dernier passe souvent pour le petit, mais pas seulement d'un point de vue chronologique. Son boulet, c'est celui d'être resté "l'album des chansons qui n'allaient pas sur An Naoned". C'est pourtant bien l'un de ces disques pour lesquels il faut se passer de toute comparaison de qualité surtout en sa défaveur pour rentrer dedans voire l'apprécier, d'autant plus que, excusez-moi, mais vous enlevez l'aspect "premier album" (donc la surprise) de An Naoned ainsi que le rang de classique de certaines des chansons de ce dernier, et vous verrez que les deux albums ne sont pas si différents que cela, qualitativement parlant cette fois.
Car nombre de chansons de ce deuxième disque valent vraiment le coup. Les danses endiablées dans le style "Les Filles de Redon" ou "Rond de Saint-Vincent", même si ce ne sont pas les titres les plus réussis (contrairement à l'excellent "Jig") ne dénotent pas tant que ça. Ca fait certes beaucoup de "Iiiiiiii youhouuuu tralala tsoin tsoin" pour parler vulgairement, mais c'est toujours bien sympathique. Il faut de plus profiter du fait que l'on entende chaque membre chanter un couplet ici et là (les quatre sur "Rising O' the Moon"), Jean-Paul CORBINEAU en lead sur certaines d'entre elles ("Chansonnette Pour Paplar") alors qu'à l'avenir il se réservera plus les ballades et complaintes. A ce titre, un "Marv Pontkallek" vaut bien un "Ye Jacobites".
Au final même si la réussite globale est moindre que sur An Naoned, les deux disques se complètent bien.