Un étrange sentiment de magnificence se dégage de ce An Heol a zo Glaz, à classer parmi les tous meilleurs albums de TRI YANN. En constant renouvellement, les Nantais n'hésitent pas à pousser plus loin leurs aspirations à une complexification de leurs morceaux, et voguent désormais (timidement et de manière accessible) en eaux prog' rock.

Et il faut dire que, mis à part le dispensable "Au jardin de mon père", dont l'aspect forcé et peu naturel en font un titre dispensable, la qualité ne fait point défaut à cet album. "Guerre, guerre, vente, vent" et "Si mort à mors" s'imposent naturellement comme de véritables pépites, marquées par un mélange savamment dosé entre musique traditionnelle et instruments contemporains (ah, cette guitare électrique sur "Guerre, guerre" !).

La pièce-maîtresse de l'album reste bien entendu le titre éponyme, épique à souhait et composé de plusieurs mouvements parfaitement complémentaires. Entre les harmonies vocales de "Lug", les guitares mordantes illustrant "Kan ar ann", fédérateur et belliqueux, et ce final en canon tout bonnement délicieux, TRI YANN signe là une épopée délectable et accessible. Un album à garder à portée de main !