Paru en 2001, soit un an avant In Absentia considéré comme le premier album du virage métal prog de PORCUPINE TREE, Recordings est une collection de titres inaboutis, écartés ou parus sur des fac B de single. La période durant laquelle ils furent composés est celle des albums Stupid Dreams et Lightbulb Sun, celle vénérée par la frange des amateurs du versant pop prog de l’arbre à porcs-épics.
Des restes, me direz-vous, mais de bons restes arrangés et enregistrés comme les albums originaux du groupe, à tel point que l’opus fut parfois considéré comme un album supplémentaire des Britanniques, même si une écoute attentive nous montre qu’il n’en est rien.
Du point de vue stylistique déjà, nous y retrouvons finalement un peu toutes les tendances et styles abordés par PORCUPINE TREE depuis le début de sa carrière : de l‘atmosphérique, du space rock, du rock psychédélique, de la pop prog et j’en passe. Du point de vue qualitatif également, si certains titres sont très bons, d’autres restent dispensables et justement écartés des opus principaux.
Parmi les belles réussites, le titre introductif "Buying New Soul" vient immédiatement à l’esprit, tant il est superbe, bien planant et atmosphérique, très lent et mélodieux. A noter que le groupe le joue sur scène dans sa dernière tournée, preuve de l’importance qu’il a pris au fil des années.
"Ambulance Chasing" est un superbe instrumental qui me fait fortement penser au générique d’une série TV british des 70’S (type Amicalement Votre ou Chapeau Melon et Bottes de Cuir). A noter le bel apport de Théo Travis (ex-SOFT MACHINE) aux instruments à vent.
On peut également citer "Oceans Have No Memory", instrumental très Zepplinien (je pense notamment à "The Rain Song") et joliment troussé, ou encore à la version longue de "Even Less", classique du groupe allongé d’une longue séquence atmosphérique au milieu du titre.
Les autres morceaux sont tous corrects et agréables, mais aucun n’est réellement inoubliable, même si "Disappear" a son petit côté BLACKFIELD sympathique. "Access Denied" nous replonge dans les sonorités des débuts du projet (avec un fort clin d'oeil aux BEATLES), tandis quz "Untiteled" aborde le versant le plus atmosphérique et planant du quartet. Le reste est sympa sans plus.
Nous tenons donc une collection de titres qui méritaient d’être publiés et appréciés à leur juste valeur, mais le résultat final reste confronté aux limites habituelles de l’exercice, raison pour laquelle mon 3,5 objectif reste cantonné à un bon 3.

A noter : c’est la dernière apparition derrière les fûts de l’excellent Chris Maitland qui nous gratifie de superbes séquences (notamment sur "Buying New Souls"). Il n’était néanmoins pas prêt à vivre l’aventure en plus grand avec la signature chez Lava.