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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Maxime Le Forestier , Julien Clerc
- Style + Membre : Laurent Voulzy

Alain SOUCHON - Ame Fifties (2019)
Par MARCO STIVELL le 24 Octobre 2019          Consultée 2868 fois

Au magasin où je travaille, par un heureux hasard (si tel est le cas !), la playlist diffuse "J'ai dix ans", chose qui n'arrive jamais, la veille au soir de la publication d'Âme Fifties...

Le retour d'Alain SOUCHON est assez inattendu pour deux raisons : le temps passant, on n'y pensait plus tout simplement, et depuis le début des années 2000, le ton des albums publiés ne nous permettait pas de retrouver un des meilleurs artistes de chanson française avec le même bonheur qu'avant (albums trop noirs, ou peu inspirés). On met bien sûr à part l'excellente parenthèse en étroite collaboration avec Laurent VOULZY (2014-2015), sur album comme sur scène, où Alain SOUCHON, 70 ans, se montrait dans une forme olympique, déconneur comme un gamin, faisant le pitre... De quoi mettre du baume au coeur !

La première chanson éponyme de l'album qui paraît dans les bacs en ce milieu de mois d'octobre, vient tempérer à nouveau tout cela. On retrouve le SOUCHON blues, nostalgique, grisant, les images de Paris, le froid... Certains tics contestables aussi, comme l'énumération de prénoms et voitures, la présence des autres, un "Gabin bougon", "Jeanne (Moreau) la fatale file au festival à 200 à l'heure"... De SOUCHON facile mais bon. "Âme fifties" n'est pas très réjouissant mais il est élégant. Et surtout, c'est un titre d'introduction trompeur car l'album n'est pas destiné à répéter ce que l'on a connu dans les années 2000 !

D'autres chansons évoquent les souvenirs mais avec plus de légèreté. Dans "Un terrain en pente", les images de la grande ville, de l'usine, même tristes et bien "à la française", nous sont contées sur un picking et une pop exotique qui ramène le soleil. "Ici et là" marque les disparités que l'on habite d'un côté ou de l'autre du périphérique, à Paris toujours, porté par un rythme à la "J'ai dix ans". Alain SOUCHON fête tout de même 45 ans de carrière ! Et il fait toujours preuve d'habileté comme on l'entend sur "Debussy Gabriel Fauré", titre-leitmotiv où il s'amuse à inverser les noms pour les besoins de la rime. Ce n'est peut-être pas mémorable, mais il y a de l'inspiration.

Et musicalement, tout paraît meilleur que ce que l'on a entendu il y a dix ou quinze ans. Des piano-voix parcourus de quelques synthétiseurs vintage ("Debussy Gabriel Fauré"), des cordes guère envahissantes et le retour en grande pompe d'un vieux compagnon fidèle, Michel-Yves Kochmann, pour quelques guitares slide reconnaissables entre mille ! C'est ce qui nous saisit, autant que la jolie mélodie et les mots "presque" passionnés de "Presque", avec son traitement Au Ras des Pâquerettes (1999). Une petite merveille qui, elle par contre, porte bien l'album !

En moins de quarante minutes, SOUCHON en dit, des choses ; le disque se scinde au moment de chanter du Ronsard en version folk américaine (extrait des Bacchanales, cinquième livre des Odes, 1552). On quitte le chic et le populaire parisiens pour s'installer aux U.S.A., l'autre esprit majeur des années 50 aux yeux de l'auteur. Sur des rythmes jazz ragtime ou New Orleans, piano-contrebasse, banjo et cuivres/clarinettes à l'appui, "Ouvert la nuit" invite les couples à s'enfuir et festoyer, "On s'aimait" prend un ton enfantin pour décrire l'amour "égoïste", "indépendantiste" qui va se fondre en même temps que les dernières notes jouées.

Et puis il y a "Irène", magnifique "Irène", chanson de séparation, de wagons et de grands espaces, où viennent planer les guitares country rêveuses et les choeurs d'un autre ami lui aussi vite reconnaissable et attendu, Laurent VOULZY. Cette chanson écrite ensemble perpétue une tradition que le temps ne peut faire disparaître ! Bien sûr, tout se fait en famille et les fils SOUCHON ont leur part importante dans la réalisation.

Cet Âme Fifties court marque un beau retour. Peut-être l'aime-je plus que ce qu'il faut et ce qu'il est vraiment (d'autres n'y verront sans doute pas de différence avec les 20 années précédentes), mais quand même, ça fait du bien !

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   MARCO STIVELL

 
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- Alain Souchon (chant, guitares)
- Raphael Chassin, Pierre 'titi' Dufour (batterie, percussions)
- Denis Benarrosh, Régis Ceccarelli (batterie, percussions)
- Laurent Vernerey (basse, contrebasse)
- Michel-yves Kochmann (guitares, bouzouki, dobro, ukulélé)
- Clément Ducol (piano, claviers)
- Dean Parks, Romain Millot (guitares)
- Pierre Souchon, Ours (guitares)
- Laurent Voulzy (guitares, choeurs)
- Keren Ann (choeurs)


1. Âme Fifties
2. Presque
3. Ici Et Là
4. Debussy Gabriel Fauré
5. Un Terrain En Pente
6. Ronsard Alabama
7. Irène
8. On S'ramène Les Cheveux
9. On S'aimait
10. Ouvert La Nuit



             



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