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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Alain SOUCHON - Bidon (1976)
Par MARCO STIVELL le 13 Juin 2015          Consultée 3757 fois

Deuxième album, un succès croissant après "J'ai Dix Ans", le 45 tours par lequel tout commence. Alain SOUCHON prend de l'assurance comme compositeur, mais la collaboration avec Laurent VOULZY est fructueuse ; "on ne change pas une équipe qui gagne", comme dit le proverbe.

L'esprit romantique et fleur bleue du premier opus est radicalement laissé de côté, on le retrouvera autrement désormais. Seuls subsistent un ou deux essais du genre, ici "Tout Doux", mais notre bonhomme à bouclettes rousses souhaite prendre son envol, comme son acolyte qui les porte noires, avec des lunettes.

SOUCHON est publiquement inscrit dans une sorte de "nouvelle chanson française", étiquette bâtarde et vite envoyée même si, à l'époque, il y a bien une volonté d'expérimenter autre chose avec la langue de Molière en musique (avec VOULZY derrière, c'est fascinant mais il faut s'accrocher !).

Les jeunes interprètes ne sont pas concurrents, il travaillent ensemble : c'est d'ailleurs Michel JONASZ qui compose le titre d'ouverture. Finement jazzy, comme on pourrait s'y attendre, elle nous révèle un Alain SOUCHON décidé à mettre un peu plus de piquant dans sa voix et dans ses mots, des allusions socio-politiques subtiles qu'il maîtrisera mieux encore par la suite.

Bidon est la preuve d'une amélioration textuelle mais aussi musicale. On peut toujours regretter que les choeurs féminins ne dépassent pas le cadre de la légèreté façon variété parisienne, comme le révèle "Le Galant Niais". SOUCHON a peut-être écouté MALICORNE pour se prêter à l'exercice du texte ancien, mis à part que sa musique ne flirte pas un instant avec la folk progressive et psychédélique !

Pourtant on constate dans ce disque une volonté de relâcher la couleur très propre du premier album. La voix diversifie ses intonations, se fait plus canaille, et les instruments sont placés davantage en roue libre, comme sur "Le Gros Pétard" au texte déjà bien foutraque, ou dans un tout autre genre, sur la superbe ballade "Petit Pois" qui ferme le disque. La nostalgie des mots et la mention du père (une véritable fêlure pour SOUCHON) n'est que renforcée par le caractère épique, les guitares et les synthétiseurs en pagaille.

Quelques-unes de ces chansons ont sombré dans l'oubli, ce qui est dommage, mais le disque se savoure en tant que tout et mieux que le précédent. Il suffit de parler du coeur de l'ensemble, avec l'autre grande ballade, "S'asseoir Par Terre", elle aussi nostalgique et crépusculaire, sur l'amour gâché par la routine et contenant ce refrain évocateur du talent de SOUCHON : "Tu verras bien qu'un beau matin, fatigué, j'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté...".

Puis, annoncé par le sautillant "Qui Dit Qui Rit", on trouve la chanson-titre, celle qui à l'instar de "J'ai Dix Ans" a marqué les esprits et s'est distinguée tout le reste. Il y a de quoi : les paroles d'un grand enfant nous rappellent qu'un frimeur et beau parleur auprès des filles peut être une personne aussi mal dans sa peau qu'une autre qui ne sait point le cacher.

Il y a, sur cette chanson, une dualité saisissante comme chez l'adolescent perdu entre le fond et la forme. Les refrains semblent volontairement « bidons » avec leurs trompettes piccolos swing kitschounettes par rapport aux couplets, enchanteurs, fantastiques. Du grand art, sachant qu'au-delà d'un nouvel hommage à McCARTNEY, il s'agit du premier riff de guitare électrique à teneur historique de VOULZY (celui de "J'ai Dix Ans" était acoustique), bien armé de sa Rickenbaker et quelques mois avant "Rockollection"...

Si Bidon, l'album, n'est certainement pas un chef-d'oeuvre, il contient une poignée de titres forts et un ensemble qui se tient. La suite, maestri !

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1. Le Monde Change De Peau
2. Le Gros Pétard
3. Câlin-câline
4. Qui Dit Qui Rit
5. S'asseoir Par Terre
6. Bidon
7. Tout Doux
8. Le Galant Niais
9. J'appelle
10. Petit Pois
11. Petit Pois (reprise)



             



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