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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Alain SOUCHON - Jamais Content (1977)
Par MARCO STIVELL le 10 Septembre 2015          Consultée 4467 fois

En 1977-78, la collaboration SOUCHON-VOULZY atteint un sommet pour cette première période. Jamais Content, troisième album du rouquin, est alors son plus grand succès, dépassant tous ceux de l'époque (y compris le suivant), grâce à la chanson-titre en particulier, numéro 5 au classement début 78.

Ce disque n'est pas un chef-d'oeuvre, mais il figure comme un bel équilibre entre la diversité des paroles de SOUCHON et un ensemble de chansons qui se tient, à défaut d'être d'une qualité équitable. En outre, on apprécie toujours ce son fin 70's dans lequel VOULZY se fait plaisir, et l'album se démarque par des arrangements bien dosés.

Contrairement aux deux précédemment édités, la chanson-phare est placée en première position. Une intro piano-guitare folk, puis le riff électrique vient nous surprendre et lance une pop-song orientée country, toujours "à la Macca". Deux accords qui tournent en boucle, l'efficacité selon VOULZY à son zénith.

Le texte, aux paroles saccadées et haletantes (couplets déclamés presque sans pause), dévoile mieux encore qu'avant l'ironie mordante de SOUCHON, une légèreté de gamin paumé dans un système qu'il réfute d'une manière ou d'une autre : par rapport à l'autorité parentale, à l'école, à l'armée, à l'industrie de la musique... En voilà une qu'ils ont dû s'amuser à enregistrer !

Autre pépite tout aussi parlante et réussie dans un même ton corrosif, c'est "Poulaillers' Song", hommage musical évident à l'"Alabama Song" des DOORS, d'où le choix du titre. On y découvre un SOUCHON théâtral (aidé par VOULZY pour les imitations de poules), parodiant la bourgeoisie française qui se sent envahie, avec des pointes de Valéry Giscard d'Estaing sur le final.

La mention des "djellabas" fonctionne encore de nos jours, et même mieux : l'argumentation des bourgeois d'antan est devenue celle de monsieur tout le monde. Critiques hilarantes de la xénophobie, le refrain ("Mais compreneeeeez-moi !...") et la fin sont géniaux, les voix humaines se fondent en un caquètement bouilli.

Il y a au moins trois classiques sur ce disque, si l'on ajoute aux susmentionnées "Allô Maman Bobo", qui n'a rien à voir car on y retrouve SOUCHON le tendre, le gars fragile et mal à l'aise, quoi qu'il fasse dans sa vie trop bien tracée. La différence avec "Jamais Content", c'est qu'on a ici une ballade et un propos doucereux, dépressif, pour le meilleur : le public ne s'y trompera pas.

Dans la même ambiance, il y a d'autres chansons très jolies, à commencer par "La P'tite Bill, Elle Est Malade", malade d'amour s'entend, qu'Alain SOUCHON compose lui-même et interprète avec un piano seulement. Le type de ritournelle intime et "vieille époque" qui fait partie de son identité. "J'ai Perdu Tout Ce Que J'Aimais" reprend le thème des filles avec beaucoup de finesse et de nostalgie. Deux éléments que l'on retrouve au coeur de la sublime "18 Ans Que Je T'ai à l'Oeil", où Alain évoque son père -en s'adressant à lui- et l'accident qui les a séparés trop prématurément."

Il y a un ou deux morceaux mineurs, "L'autorail" en particulier, pas plus que ceux des albums précédents cela dit, et franchement pas autant désagréables qu'un "Papa Mambo" (cf. album suivant). "Loulou Doux" s'inscrit dans la vague rock française de l'époque, le texte n'est pas particulièrement brillant mais c'est un plaisir d'entendre SOUCHON sur fond de grosses guitares.

Citons encore un extrait, très décalé par rapport aux succès punk et disco de l'époque, et qui assoit la réputation de son interprète dans le coeur du public. "Y a d'la Rumba Dans l'Air" sonne en fait plutôt bossa-nova et conserve un goût de film romantique et rétro, bien plaisant. Avec un ensemble aux trois-quarts réussis, Jamais Content est un disque qui suscite toujours un plaisir certain.

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1. Jamais Content
2. J'ai Perdu Tout Ce Que J'aimais
3. Poulaillers' Song
4. La P'tite Bill Elle Est Malade
5. Y'a D'la Rumba Dans L'air
6. Allô Maman Bobo
7. L'autorail
8. 18 Ans Que Je T'ai à L’œil
9. Loulou Doux
10. Le P'tit Chanteur



             



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