Recherche avancée       Liste groupes



      
HEAVY AOR  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1970 Very 'eavy Very 'umbl...
1971 Salisbury
  Look At Yourself
1972 Demons And Wizards
  The Magician's Birthd...
1973 Live
  Sweet Freedom
1974 Wonderworld
  Live At Shepperton '74
1975 Return To Fantasy
1976 High And Mighty
1977 Firefly
  Innocent Victim
1978 Fallen Angel
1980 Conquest
1982 Abominog
1983 Head First
1985 Equator
1988 Moscow And Beyond
1989 Raging Silence
1991 Different World
1995 Sea Of Light
1996 Spellbinder
1998 Sonic Origami
2001 Electrically Driven
  Acoustically Driven
  Remasters
2002 Between Two Worlds
2003 Live In The Usa
2008 Wake The Sleeper
2014 Outsider
2018 Living The Dream
2023 Chaos & Colour
 

- Style : Magnum, Deep Purple, Ghost
- Membre : Ac/dc, Manfred Mann's Earth Band, The Firm , Uk, David Bowie , Black Sabbath, Blackfoot, Ozzy Osbourne , King Crimson, Asia
- Style + Membre : Toe Fat
 

 Site Officiel (1048)

URIAH HEEP - Abominog (1982)
Par LONG JOHN SILVER le 27 Juillet 2021          Consultée 1376 fois

Début 1981, le HEEP accumule les déconvenues : le Line-up qui a achevé la tournée suivant l’album Conquest part en capilotade. Le groupe a bien publié un single, "Think It Over", passé complètement inaperçu. John Sloman estime que la ligne artistique qu’il souhaite poursuivre n’est pas celle que le groupe envisage pour la suite. Gregg Dechert, l’éphémère successeur de Ken Hensley aux claviers, joue à cache-cache avant de retrouver l’anonymat pour de bon. Chris Slade va voir ailleurs s'il y est ; ne restent que Trevor Bolder et l’éternel Mick Box. Ceux-ci vont sonner à la porte de David Byron, persuadés que le chanteur ne saura refuser une offre qui lui permettrait de retrouver une lumière dont il a jadis perdu la source. Le bonhomme qui vient de monter The BYRON BAND se ramasse avec la publication de l’album On The Rocks mais envoie promener les deux musiciens, à leur grande stupéfaction. S’ensuit une offre suffisamment lucrative faite par le management de WHISHBONE ASH à Trevor Bolder pour le débaucher, alors que John Wetton (aussi un ex du HEEP) quitte son navire et s’en va fonder ASIA. Mick Box, le dernier survivant d’un groupe qui a déjà vu passer une vingtaine de musiciens dans ses rangs, se met à déprimer grave. Mais le gaillard qui a de la ressource reprend vite le dessus. Il envisage un moment de créer The Mick Box Band, afin de jouer les guitar hero (ce qu’il n’est pas) mais abandonne illico l’idée alors qu’il recontacte Lee Kerslake pour mieux ranimer URIAH HEEP, lequel arrive accompagné de Bob Daisley. Les deux ont enregistré avec Ozzy, deux disques au succès ahurissant, mais se sont vus écartés par madame Osbourne, laquelle dame possède quelques points communs avec l’alors 'Prime Minister' aux manettes en son pays, notamment la greffe d’une main de titane dans un gant de clous. Ce nouveau noyau répète quelques temps puis fait venir le claviériste John Sinclair depuis Los Angeles où il a intégré le groupe LION. Ce dernier qui a eu l’occasion de jouer en première partie d’URIAH HEEP durant les 70’s accepte aussitôt de rejoindre ses nouveaux camarades. Reste l’épineuse question du vocaliste et, ironiquement, le dévolu se porte sur Peter Goalby, celui-là même qui fut retoqué au profit de Sloman avant d’enregistrer Conquest alors que Ken Hensley le voulait contre l’avis de ses camarades. Goalby, pas rancunier, ne se fait pas prier pour saisir l’opportunité.

L’album Abominog est alors enregistré fin 1981 pour être publié début 1982, assorti d’une pochette ô combien craquante, figurant un diablotin tout mignon sur fond rouge pétaradant. Par ailleurs, cette pochette est tellement canon que les thrasheurs d’ANNIHILATOR n’hésitent pas à la pomper à l’occasion de la sortie de leur opus Refresh The Demon. C’est dit ! Mais passé le narratif, qu’en est-il du contenu ? Eh bien ledit contenu s’avère réjouissant d’emblée. L’album s’ouvre avec "Too Scared To Run", un titre heavy orné d’un passage solo épique, sur lequel on voit le HEEP renaître de ses cendres et faire passer l’arrière-goût d’amertume qui s’était progressivement installé depuis quelques années. On pense au renouveau d’un BLACK SABBATH, deux ans auparavant avec Heaven And Hell qui ouvrait sur "Neon Knights", aussi un morceau up tempo qui opérait un rafraîchissement salutaire du son. L’influence de la New Wave Of British Heavy Metal est passée par là. Cependant, s’il y a toujours eu des points communs entre le HEEP et le SAB, la bande à Mick Box ne renie pas pour autant le tournant Hard FM entrevu depuis quelques temps. Car voici venir le premier single tiré d’Abominog, "On The Rebound", emprunté à Russ BALLARD, un gus qui a su faire le bonheur radiophonique de RAINBOW notamment. Excellent titre au passage, bien groovy et léché mais tout de même doté d’un traitement suffisamment couillu pour l’extraire de la caricature dans laquelle sombre souvent l’AOR. Le second single, "That’s The Way That It Is" du Paul BLISS BAND*, est également une reprise qui a aussi été enregistrée par Graham BONNET (ex-chanteur de RAINBOW) en 1981. La version qu’en donne URIAH HEEP est incontestablement la plus aboutie des trois. Il s’agit d’une ballade portée par une mélodie forte et un refrain fédérateur dont le groupe a su saisir la substantifique moelle en écartant le long passage psyché présent dans sa version originale ou en évitant la prod’ monolithique de la version de Bonnet, qui faisait de ce titre un filler sans saveur dans l’album du chanteur. Ici, chaque passage du morceau est suffisamment travaillé pour que rebondisse l’attention sans la faire décrocher, big up !

Cependant, Abominog ne se résume pas à trois chansons, fort heureusement. Parmi les franches réussites, citons une autre cover, "Hot Night In A Cold Town", un titre de 1980 enregistré par John 'Cougar' MELLENCAMP dans une version très Springsteenienne, ici parfaitement reconnaissable car usant d'une structure identique, évidemment plus Heavy, dont l’ambiance colle parfaitement à celle de l’album entier. STEPPENWOLF reprendra également ce titre en 1983. Là encore, la palme des versions revient aux Anglais. Citons à présent "Think It Over", à la fois lourde et mélodique, pleinement emphatique, signée par deux ex du groupe, enregistrée dans une version insipide précédemment cette chanson située en fin de face 2 gagne ici largement en intensité et en émotion, remplissant à merveille son rôle de bouquet final. Quelle maestria ! Sise en avant-dernière position, "Sell Your Soul" renoue avec le heavy in your face avec force et efficacité. Tout comme le faisait en fin de première face "Running All Night With The Lions", un morceau de LIONS que John Sinclair a importé et réaménagé avec le reste du groupe. Notons toutefois que ces deux derniers morceaux sont en deçà des précédents cités, malgré toutes leurs bonnes intentions. Idem de "Hot Persuasions", autre titre heavy, ou encore du mid-tempo AOR "Chasing Shadows" qui vient enclencher la seconde, cela reste digne et plein d’allant, solide sans être génial mais ça fait largement le taf. Finalement, seule la ballade "Prisoner" patauge carrément au sein du disque, se mue laborieusement, alors qu’elle emboîte le pas à "That’s The Way That It Is" qui est une franche réussite. Un léger accroc si on considère le bloc que forme Abominog.

Au final, c’est l’enthousiasme qui prévaut. Jamais, on a senti Mick Box aussi libre de ses contributions, sa guitare est mise en avant comme jamais, appuyée par les claviers d’un Sinclair qui en modernise l’emploi et par la section rythmique Kerslake/Daisley qui a appris à bien se forger derrière Ozzy. Peter Goalby s’impose derrière le micro, c’est un frontman au charisme affirmé, bref tout fonctionne comme au bon vieux temps, alors qu’on pensait que l’affaire était pliée après les départs d’Hensley et de Bolder. Abominog, s’il n’atteint pas le niveau du triptyque Salisbury/Demons And Wizars/Magician’s Birthday vient largement concurrencer les autres excellents disques du groupe pour frapper à la porte, voire pour entrer dans son top 5. Réjouissant, autant que sa (trop belle) pochette !

Note réelle (4.5)

*Paul Bliss a fait partie de DOG SOLDIERS, avant de fonder son groupe en compagnie du batteur Keef Hartley qui lui-même fut l’employeur du bassiste Gary Thain au sein du Keef Hartley’s Band

A lire aussi en HARD ROCK par LONG JOHN SILVER :


AEROSMITH
Rocks Donington 2014 (2015)
Orgiaque




STATUS QUO
Dog Of Two Head (1971)
Hommage à Rick Parfitt


Marquez et partagez





 
   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Mick Box (guitare, chœurs)
- Lee Kerslake (batterie, chœurs)
- Peter Goalby (chant)
- Bob Daisley (basse, chœurs)
- John Sinclair (claviers, chœurs)


1. Too Scared To Run
2. Chasing Shadows
3. On The Rebound
4. Hot Night In A Cold Town
5. Running All Night With The Lions
6. That's The Way That It Is
7. Prisoner
8. Hot Persuasion
9. Sell Your Soul
10. Think It Over



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod