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1970 Very 'eavy Very 'umbl...
1971 Salisbury
  Look At Yourself
1972 Demons And Wizards
  The Magician's Birthd...
1973 Live
  Sweet Freedom
1974 Wonderworld
  Live At Shepperton '74
1975 Return To Fantasy
1976 High And Mighty
1977 Firefly
  Innocent Victim
1978 Fallen Angel
1980 Conquest
1982 Abominog
1983 Head First
1985 Equator
1988 Moscow And Beyond
1989 Raging Silence
1991 Different World
1995 Sea Of Light
1996 Spellbinder
1998 Sonic Origami
2001 Electrically Driven
  Acoustically Driven
  Remasters
2002 Between Two Worlds
2003 Live In The Usa
2008 Wake The Sleeper
2014 Outsider
2018 Living The Dream
2023 Chaos & Colour
 

- Style : Magnum, Deep Purple, Ghost
- Membre : Ac/dc, Manfred Mann's Earth Band, The Firm , Uk, David Bowie , Black Sabbath, Blackfoot, Ozzy Osbourne , King Crimson, Asia
- Style + Membre : Toe Fat
 

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URIAH HEEP - Sweet Freedom (1973)
Par LONG JOHN SILVER le 27 Janvier 2016          Consultée 3235 fois

L’enregistrement de Sweet Freedom se déroule à une époque charnière de la carrière de URIAH HEEP en passe d’asseoir sa notoriété. Pas de repos pour les braves, me direz-vous, après que l’exode fiscal des artistes anglais a été popularisé –entre autres- par les STONES qui se sont installés en France, le temps d’un disque, chose que le HEEP choisit de faire puisqu’il pose ses flight cases au château hanté d’Hérouville, endroit où un nombre incalculable de bandes (mythiques ou pas) ont été enregistrées. De fait, le groupe rompt avec ses habitudes puisque pour la première fois il produit un album en dehors de Londres.

Pourtant, Sweet Freedom cristallise quelque part les opinions sur U.HEEP selon qu’on adhère à sa grandiloquence assumée ou qu’on la trouve pompière. Le principal reproche portant sur le son de l’album, qui aurait 'mal vieilli'. Mais de quel son parle-t-on ? Celui des catastrophiques premières réimpressions CD ? Celui de You Tube ? De Deezer ? Sweet Freedom a bénéficié d’une production optimale, les guitares – qui reviennent en première ligne – sonnent comme des guitares, la batterie comme une batterie, pareil pour la basse, reste le son caractéristique des claviers 70’s, celui que partagent aussi GENESIS et YES mais aussi DEEP PURPLE, et les chœurs monumentaux qui sont le sceau des gaillards.

Concernant Sweet Freedom, une formule à la noix, genre 'album de la maturité' conviendrait parfaitement. Stylistiquement parlant, il regroupe tous les ingrédients et évolutions déjà connues tout en les ayant digérés et compactés, rognant ainsi sur l’aspect progressif de la musique. Sur la pochette, c’est un groupe uni qui s’affiche, baigné par un halo de lueur orangée, posant devant un crépuscule nimbé de brume apaisante. Aussi parce qu’une image baba cool colle à l’identité du groupe, la pochette de Sweet Freedom fait songer à celle de Crown of Creation* de JEFFERSON AIRPLANE où le soleil remplacerait la bombe en arrière-plan. Le physicien pourrait expliquer qu’il y a un lien mais au moins, le soleil c’est bio.

Les compositions de Sweet Freedom sont très solides, plus agressives que celles de ses deux incontournables prédécesseurs. Qualitativement, il soutient largement la comparaison avec Look At Yourself. Signe du destin, il contient le dernier parmi les classiques inoxydables du HEEP, "Stealin’ ", un rock mid-tempo qui monte en puissance à la mesure de son déroulement. C’est terriblement addictif, totalement réjouissant même. La basse de Gary Thain se promène pratiquement sur tout le long du disque, comme une deuxième voix. C’est d’ailleurs par "Dreamer", un titre – plutôt up-tempo - coécrit avec Mick Box, que commence la galette. Cela donne l’occasion à ce dernier de se déchaîner comme rarement. L’interprétation qu’en donne Byron (appuyée par les chœurs maison) mise sur le swing propre au rock’n’roll, posant une entrée en matière pleine d’autorité.

L’album dans son ensemble ne manque pas d’ambition, d’où le son 'peplum' de "Sweet Freedom", sorte de profession de foi où l’introspection ressemble à un champ de bataille dont l’enjeu devient universel. Ce titre est totalement caractéristique du HEEP, à la fois épique, puissant, tout en ménageant des espaces d’accalmie pour mieux préparer le crescendo final.

Le constat est pratiquement identique pour "If I’ Had The Time", encore plus planant, soutenu par un motif répétitif joué au moog**. Ce morceau assez réussi reste tout de même en-deçà du titre éponyme. "Pilgrim" remporte le clou de la démesure, dès son thème d’intro qui aurait pu figurer sur le premier album de QUEEN paru à la même époque. Ce morceau à tiroir (d’aucun pourrait dire prog), au propos pacifiste, relate le destin maudit d’un puissant sur la bande son d’un blockbuster. Byron finit sa prestation en falsetto, c’est costaud dans l’édifice tout en offrant une sortie de haute volée, même si – encore une fois – la chanson titre possède un calibre supérieur.

Parmi les autres plages, signalons le merveilleux "Circus", seul titre authentiquement folk de l’album, coécrit par Box, Kerslake et Thain. Cette petite merveille perlée de délicieuses harmoniques est un îlot de légèreté bucolique isolé dans une œuvre plutôt dense. "One Day", autre contribution de Thain (avec Hensley) complète parfaitement la première partie du disque, alors que "Seven Stars", sur la deuxième moitié, se révèle un filler fort bien fichu avec son final psychédélique, sans constituer toutefois une grande chanson, en dépit de son entrain caractéristique.

En 1973, URIAH HEEP tire une nouvelle fois remarquablement son épingle du jeu. Le groupe divise toujours les anti et les pro. L’album obtient rapidement la certification or aux states. Il s’en écoulera quatre millions dans le monde, score assez remarquable. Ken Hensley tient la baraque, mais en a tellement sous le pied qu’il publie son premier album solo la même année***. Pris dans son époque, Sweet Freedom est un album éminemment équilibré, celui où la conjonction des planètes semble la plus favorable. Cependant, chacun sait que les planètes sont en mouvement perpétuel, désormais les astres se meuvent vers des horizons plus tourmentés.

* 1968 tout de même !
** Synthétiseur ultime d’époque
*** Proud Words On A Dusty Shelf

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   LONG JOHN SILVER

 
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- David Byron (chant)
- Ken Hensley (guitare, claviers, choeurs)
- Mick Box (guitare)
- Gary Thain (basse)
- Lee Kerslake (batterie, choeurs)


1. Dreamer
2. Stealin'
3. One Day
4. Sweet Freedom
5. If I Had The Time
6. Seven Stars
7. Circus
8. Pilgrim



             



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