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LORN - Silhouette (2021)
Par CHIPSTOUILLE le 27 Décembre 2021          Consultée 916 fois

J’ai failli être un brin plus critique, plus cynique envers l’artiste, pour le dernier clip en date de LORN. Parce que la vidéo qui accompagne "Silhouette", à quelques détails près, a des allures de travail amateur. Parce que l’obscurité qui engouffre les images nous empêche de les comprendre. Parce que le message, celui qui paraît évident, LORN nous l’a déjà énoncé précédemment. Comme si les clips de LORN ne contenaient qu’un seul message… Je me suis bien fait avoir, encore une fois. Qu’il est fort, ce Marcos Ortega ! Pourtant, je ne cesse de clamer mon humilité. Ce n’est pas facile d’être humble, surtout quand on ne comprend pas. J’ai failli me rendre coupable d’incompréhension.

La silhouette ainsi filmée, c’est la mort, le spectre omniprésent. Celle qui apparaissait déjà clairement dans le clip de "Diamond" et qui depuis est montrée, évoquée, confrontée dans pratiquement tous les autres. Dans la salle de bain, dans les câbles électriques, dans la cuisine, dans le jardin, sur la route, dans la voiture, la silhouette rode, partout. Un simple drap noir, comme un costume de fantôme improvisé par un enfant, couvre un acteur, à peine. L’artiste lui-même, sans doute, comme il apparaît avec son père en tant que Silhouette dans le clip de "PAWO". Il se garde bien de dévoiler son visage, une fois de plus. Alors oui, la mort est partout, seule, froide. Mais ça, on le sait déjà. La première impression livrée par ce clip, à froid, à côté de tous les autres, c’est que LORN serait coupable de s’être répété.

Musicalement, "Silhouette" s’est définitivement affranchi de l’abstract hip-hop des débuts. Pour mieux comprendre le titre et son impact, je vous invite à le redécouvrir au creux de son album, Remnant. Nous y reviendrons en temps voulu. "Silhouette" et "PAWO" sont donc deux pièces d’un ensemble homogène et, à l’évidence, mûrement réfléchi. On se rapproche ici des rives de l’ambiant. Enfin non, on a carrément débarqué. On pourrait vous sortir les adjectifs habituels : éthéré, fantomatique, énigmatique, impalpable, de grands classiques du genre. Il n’y a pas de mélodie, pas vraiment, pas plus que de paroles. Alors, on ne comprend pas ce que "Silhouette" cherche à nous dire, à nous faire remarquer.

Au cours du morceau, le son se raffermit, sa granularité se fait plus présente. "Silhouette" est moins docile, plus hostile, plus découpé, plus inquiétant, plus menaçant. L’évolution est lente, à peine perceptible. A La fin, comme à son habitude, LORN conclut dans un soupir. La silhouette s’effondre sur le volant. La mort, assurément.

Alors, on regarde cette vidéo, on l’ausculte sous tous les angles, on enquête. La mort rode ? Ça ne peut pas être si simple que ça. Ce qui nous intrigue le plus, c’est ce plan où deux images se confondent, où l’une est appliquée sur l’autre, comme s’il y avait deux personnes en une, la première coupable de faire disparaître la seconde. Dans la cuisine, il y a ces casseroles au plafond, menaçantes comme des épées de Damoclès. Lorsque la mort est sur la route, elle se penche et elle souffre. La mort souffre ? Est-ce vraiment la mort, cette obscure silhouette ? Il y a cet acteur aussi, que l’on devine partout, on le voit se couvrir, on voit ses pieds, ses mains. Ce n’est pas la mort qui rode, c’est quelque chose, ou quelqu’un, de plus humain.

Puis, il y a cette vieille voiture encastrée dans le clip de "Acid Rain" et dont on croyait s’être débarrassé à la fin de "PAWO". La voiture, LORN nous l'a assez expliqué, c’est un accident, quelqu’un est mort. La silhouette est à droite, à la place du mort, elle nous regarde alors que nous sommes assis sur la banquette arrière. Là où il semble que, dans l’obscurité, une deuxième silhouette écoute la première. Sur le drap noir, des images sont projetées. Ce sont des visages, non, des regards… accusateurs ?

Attendez… Il y a un détail qui change tout. Le volant est à droite. Marcos Ortega a bien voyagé en Angleterre, aussi, mais à la base, il vient des Etats-Unis. Pourquoi le volant se trouve-t-il à droite ? Après une telle série de clips si minutieux, aussi consciencieux du moindre détail, ça ne peut pas être qu’un… accident. Le conducteur serait-il responsable ? Dans "Acid Rain", il n’était pas question d’un autre véhicule, juste d’un poteau. Dans "PAWO", c’était un double d’elle même que la voiture percutait. Le responsable était dans la voiture, il n’y avait pas d’autre véhicule impliqué. Alors, si la silhouette, à droite, se trouve devant le volant, est-ce parce qu’elle est responsable ? Cette silhouette, cet homme aussi mal camouflé, qui souffre, avec ses mains qui s’agrippent au tissu, qui se contorsionnent, qui couvrent ce visage implorant le ciel derrière son drap… Serait-ce le responsable de l’accident ? S’il est à la fois sur la banquette arrière et au volant, est-ce parce qu’il se sent coupable ? "Silhouette", ce n’est pas la mort qui rode, c’est la culpabilité. Quant au drap noir, c’est la honte qui le recouvre. Tout ça n’est bien sûr qu’interprétation. Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas coupable d’amateurisme, ce clip, finalement.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Marcos Ortega (musique)
- Sam Shields (video)
- Nic Shields (la silhouette)


1. Silhouette



             



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