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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  SINGLE

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Alan STIVELL - Flower Power (1968)
Par MARCO STIVELL le 3 Janvier 2012          Consultée 5294 fois

Après avoir délaissé depuis belle lurette la recherche de certains 45 T introuvables de mon cher Alan STIVELL, j'ai l'idée de m'y remettre et je fais d'une pierre trois coups en trouvant directement Flower Power, Crépuscule Sur la Rade et même Delirium. Commençons par le premier quand même, parce qu'il reste le plus célèbre. Amusant de le dire comme ça, sachant qu'aucun n'a connu le succès, justement... Flower Power et Crépuscule Sur la Rade sont deux singles publiés par Alan à ses débuts avec la maison de disques Fontana. Ne bénéficiant pas alors d'assez de crédit auprès de celle-ci ni de l'aura qu'on lui connait, Alan du haut de ses presque (déjà) vingt-cinq ans se voit contraint d'employer un ton musical particulier pour ces deux disques. Point de folk celtique sur Flower Power (ne pensons même pas à l'alliage que l'on connait avec le rock), le ton ici est... variété française. Osons encore plus en disant "variété française" et bien d'époque. Autant dire que Fontana voulait faire d'Alan un artiste dans l'air du temps, et sachant que cela n'a pas fonctionné sur le plan commercial, on s'étonne d'autant plus de la proximité temporelle avec le 45 T Brocéliande de 1970, pour lequel Alan aura eu "carte blanche" !

Quoiqu'il en soit, nous voici en présence de ces toutes premières chansons, car la voix d'Alan résonne pour la première fois sur l'un de ses disques. Cette voix, j'en profite pour prendre le temps d'en parler. Alan possède une voix d'un timbre assez juvénile, ayant tout de même une belle étendue pour quelqu'un qui n'est pas chanteur à l'origine. Elle possède aussi un vibrato assez prononcé et qui amplifie la beauté de son chant, ce dont on bénéficiera jusqu'à peu près au début des années 80, Alan s'étant chargé de gommer ça par la suite (et j'avoue que je le regrette un peu).

Les chansons maintenant. Les textes sont bien d'Alan, mais on sent qu'ils auraient pu avoir été écrits par d'autres jeunes paroliers de l'époque. C'est un peu idiot à dire, mais c'est surtout parce que le ton est très variété française, car Alan a écrit plus tard de magnifiques textes en français, mais collant plus à la magie de l'univers celtique auquel il aura consacré sa vie. Ici Alan parle du mouvement beatnik ("Flower Power" évidemment), de ces puissants qui tiennent les ficelles de la société ("Le Bourreau", "Les Vaniteux")... Intéressant, mais aussi encore assez "direct", et léger aussi ("Là Où Va le Vent", avec sa "larme qui fera pas déborder la mer" entre autres).

La musique, elle, va aussi dans ce sens. Point de cornemuse ici, de bombarde, même pas de harpe, ou du moins pas beaucoup. Disons que rien (à part la pochette) ne laisse supposer qu'elle est celtique, et qu'elle est noyée dans des arrangements pour le moins très surprenants lorsque l'on connait la suite (ou l'avant). Alan officie en tant que chanteur sur ce premier disque, et se fait accompagner d'un... orchestre de variété ! Il y a cette empreinte très reconnaissable de l'évolution du genre en cette fin des années 60, où un groupe pop façon Beatles est augmenté de cordes et de cuivres qui feront tiquer les moins enclins au "populaire". Qu'importe, variété n'a jamais forcément rimé avec mocheté (!), et il faut reconnaître qu'Alan s'en sort... plutôt bien. Sur les quatre morceaux de ce maxi 45 T, il divise la force orchestrale en deux temps : pour chaque face, il y a le titre up-tempo et le titre "ballade".

"Flower Power" est sans doute le meilleur des deux up-tempos. Introduit par un arpège virevoltant de guitare acoustique 12 cordes (Alan la réemploiera pour les autres chansons du disque, plus tard pour "Brocéliande" / "Son ar Chistr" et quarante ans plus tard pour "Aquarelle" !), ce titre est musicalement très dense. Si Alan chante magnifiquement par-dessus, on est surpris par la puissance de la musique, avec d'un côté ces guitares électriques échevelées et de l'autre cet orchestre complètement fou. On verse là dans le psychédélique ! C'est aussi le cas, en plus léger cependant, pour le sautillant "Là Où Va le Vent" dont les refrains ne sont pas sans rappeler le "Everybody Needs Somebody to Love" des Blues Brothers, et ce bien que le titre de STIVELL soit de treize ans son aîné.

Les ballades sont aussi assez convaincantes, avec des cors patauds pour "Le Bourreau" renforçant l'aspect sombre. "Les Vaniteux" est quant à elle vraiment belle, avec cette guitare entêtante et la meilleure forme d'arrangement que l'on pouvait attendre pour un tel "exercice".

Cette expérience a beau être surprenante, carrément déroutante pour un fan de STIVELL, elle ne constitue pas pour autant une incartade, chose dont on l'a trop souvent accusée. En n'étant pas borné à l'encontre de la variété comme certains peuvent l'être, on peut le dire, Flower Power reste une jolie découverte. Différent, mais séduisant.

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1. Flower Power
2. Le Bourreau
3. Là Où Va Le Vent
4. Les Vaniteux



             



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