La discographie de Dougie MACLEAN a ceci de particulier qu'elle est très homogène. L'artiste écossais, après avoir tâtonné et cherché sa voie au début des années 80, fait preuve à partir de la seconde moitié de cette décennie d'une régularité exemplaire. Sa discographie, constituée d'albums variés mais suscitant des émotions mélancolico-délicates somme toute similaires, poursuit au début des années 90 la voie empruntée par Butterstone, Singing Land ou Real Estate : un folk intégralement acoustique, le plus souvent paré des seuls atouts que sont la guitare et la voix de l'artiste, régulièrement agrémenté de violons, flûtes et claviers, tributaires d'une richesse supplémentaire.

Whitewash reste entièrement dans cette lignée. Sur ce "petit" album un peu oublié, Dougie MACLEAN poursuit pourtant avec réussite son travail de barde, de porteur d'histoires, et propose une sympathique collections de morceaux. Si ces derniers n'ont pas la magnificence ou l'impact immédiat de Real Estate ou Indigenous, deux albums exceptionnels qui le prennent en tenaille, Whitewash propose pourtant son lot de protest-songs de qualité. On en retient bien sûr principalement "Rescue me", tendre ballade lancinante devenue une pièce inamovible du répertoire live du bonhomme.

L'album voit Dougie MACLEAN parler de ses expériences personnelles, de la mythologie et des croyances de son Ecosse natale. L'ensemble dégage une chaleur paradoxalement décuplée par le faible nombre d'instruments utilisés et la prédominance d'une guitare acoustique, ronde et mélancolique, compagne idéale de la voix habitée du chanteur.

Pris individuellement, chacun des morceaux n'est pas vraiment bluffant, à l'exception de "Rescue me". Si le tribal "Trail of the survivor" qui ouvre l'album, la minimaliste "Gloomy winter", ou encore la parting-song "Until we meet again", dotée d'une ligne de violon dantesque. C'est véritablement dans sa globalité que l'opus fonctionne et emporte l'auditeur dans des sphères à la fois dures et doucereuses, deux facettes d'un artiste qui tente de donner une vision pleine et entière de son pays.

Whitewash, coincé entre deux albums majeurs, peine ainsi à faire son trou dans la discographie de Dougie MACLEAN. Voici néanmoins un album savamment construit et inspiré, dont le barde écossais n'a certainement pas à rougir !