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BANDE ORIGINALE DE FILM - 2001 : A Space Odyssey (1968)
Par WALTERSMOKE le 24 Janvier 2014          Consultée 3545 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Savez-vous ce qu'est un grand connaisseur du cinéma de science-fiction qui ne connait pas 2001 : A Space Odyssey ? Non ? Hé bien moi non plus. En effet, il est tout bonnement impossible et impensable de prétendre maitriser cette branche si grandiose du 7e art sans avoir vu (mais pas forcément aimé... quoique...) ce qui peut bien passer comme le premier chef-d'oeuvre absolu et difficilement contestable de Stanley Kubrick. Avant 2001, il y a certes le flamboyant Spartacus, l'âpre Lolita ou encore le délirant Docteur Folamour, sans compter les premiers films des années 50, mais jamais le génie cinéaste n'avait réalisé une oeuvre aussi ambitieuse et susceptible de remporter tous les suffrages. Le défi de base était de prime abord infaisable : réaliser un film de SF sérieux et réellement adulte, contenant entre autres des effets spéciaux époustouflants et des pistes de réflexion philosophiques. Mais Kubrick, assisté par l'une des meilleures équipes de tournage jamais composées, n'était pas du genre à se laisser aller par la difficulté. C'est ainsi que pendant quatre ans, 2001 fut peaufiné sur tous les fronts, afin de ne vaciller sous aucun prétexte lors de sa sortie en salles.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'effectivement, 2001 : A Space Odyssey ne fut en aucun cas un échec. Sa sortie sur les écrans fut un triomphe total, que ce soit financier ou artistique. Bien logiquement, les récompenses ont suivi dans la foulée. La plus remarquable reste de loin l'Oscar des meilleurs effets spéciaux, non pas en tant que tel (*tousse*), mais bien parce qu'il s'agit de la seule statuette donnée à l'un des plus grands cinéastes du XXe siècle – la vie est injuste. Le succès et le choc de 2001 engendra un vent nouveau sur la SF, qui enfin devenait clairement un genre à prendre autant au sérieux que bien d'autres, dépassant son navrant statut de « machin pour jeunes décérébrés ». Il faudra attendre 1977 et la sortie du premier Star Wars pour assister de nouveau à un gros chamboulement du genre.

Ce qui est encore plus remarquable avec 2001, c'est ce qu'on en pense au XXIe siècle. Son succès peut être facilement explicable : en 1968, le monde entier était témoin entre autres de la frénétique course spatiale, opposant férocement les USA et l'URSS, et qui aurait pu nous amener sur la Lune sans ces foutues crises dans les années 70. Autrement dit, parler d'espace était particulièrement in à l'époque, et le succès de 2001, mais aussi de La Planète des Singes peut en témoigner. Mais de nos jours, évoquer 2001 dans les discussions provoque encore des discussions intenses, menées par des amoureux du cinéma avec des étoiles dans les yeux. Cela tient tout simplement du fait que le film n'a pas pris une ride. L'intelligence du scénario de Kubrick et Clarke, et surtout les effets spéciaux, invalident automatiquement tout argument du style « ça date, et c'est pas trop crédible ». En parlant d'effets spéciaux, il est extraordinaire de voir que 2001 n'est ni plus ni moins que LE film aux effets spéciaux les plus aboutis jamais réalisé. En effet, et malgré quelques imperfections dues à certaines limites, ils sont incroyables et transpirent à la fois le perfectionnisme et l'ingéniosité à son plus haut niveau. Kubrick et les autres directeurs des effets spéciaux sont allés au-delà même de ce qui était possible à l'époque, notamment en ce qui concerne le réalisme, et il suffit de regarder le deuxième acte du film pour s'en convaincre. En fin de compte, 2001, en 1968, va mille fois plus loin que Pacific Rim en 2013 ou Le Seigneur des Anneaux, par exemple.

Sur le plan musical, 2001 est également un film capital, ne serait-ce que dans la carrière de Kubrick. Jusqu'à présent, il faisait appel à un compositeur qui fournissait une musique originale. Il était d'ailleurs prévu qu'Alex North, qui avait déjà travaillé sur Spartacus, s'y attèle pour 2001. Sauf qu'en cours de route, Kubrick changea d'opinion de manière radicale, et décida alors de piocher dans la musique contemporaine plutôt que d'accepter le travail de North. Certes, cela est offensant, ce d'autant plus que le cinéaste n'avait pas prévenu le compositeur, mais il est assez ardu de lui en vouloir pour un tel choix. En effet, non seulement la musique de North était tout bonnement inadaptée (cf.chronique correspondante), mais de plus, le choix effectué ne peut être décrit que par un seul et unique adjectif : parfait. Il fallait être assez doué pour choisir les bons morceaux, les agencer comme il le fallait, les ajuster aux scènes à illustrer... Beaucoup de cinéastes en ont rêvé et ont essayé, mais seul Stanley Kubrick a compris comment y arriver. D'ailleurs, pour les films suivants, il ne fera plus que ça, à quelques exceptions près, et encore.

Dans la bande originale de 2001, il n'y a guère de noms de compositeurs au générique. Pour être précis, il n'y en a que quatre : Richard Strauss, Johann Strauss (aucun lien de parenté), Aram Khachaturian et György Ligeti. D'ailleurs, ce dernier était prêt à poursuivre Kubrick pour l'utilisation sans préavis de sa musique, mais au vu du film, il se rétractera, et acceptera même dans le futur que d'autres compositions soient utilisées (dans Shining et Eyes Wide Shut). Cela fait peu, au vu de la longueur du film, et malgré le pedigree en or massif de chacun d'entre eux. Il ne faut pas oublier alors un élément essentiel, voire quintessentiel, de 2001 : il s'agit d'une expérience totale. La vue est certes sollicitée, mais l'ouïe également, notamment lors des phases de silence. La solennité de Also Sprach Zarathustra et l'effervescence du requiem de Ligeti vont de pair, sans opposition, avec le silence total lorsque les australopithèques passent leurs angoissantes nuits, ou bien lors de la terrifiante confrontation entre HAL et Dave Bowman. L'entourage sonore peut également être assimilé à de la musique, au sens tel que l'entendait Miles Davis, comme les bruits de respiration à travers les casques d'astronautes. De plus, la redondance des morceaux répétés est plus que pertinente. Pour revenir à Also Sprach Zarathustra, s'il fallait chercher meilleur morceau pour accompagner les phases d'évolution dévoilées à travers le film, il n'est pas dit que cela aurait possible, ou du moins facile. L'ennui, la routine et le vide sont également rendus encore plus forts avec l'extrait de Gayaneh, composé par Aram Khachaturian. Par la musique, ce qui apparaît à l’œil comme quelque chose d'extraordinaire (l'espace de vie de Bowman et Poole, l'anniversaire de Poole) devient tout d'un coup ennuyeux et triste, comme si l'ordinaire humain prenait le pas sur l'extraordinaire technologique.

Ce qui est fantastique avec la musique de 2001, c'est de voir à quel point Stanley Kubrick fut avisé pour sélectionner les meilleurs morceaux, ou du moins les plus adaptés, parmi ceux qu'il avait sous la main. Ainsi, aucun aspect ne peut être clairement dénigré ou montré du doigt comme la pièce défectueuse : de la musique aux effets spéciaux, les caractéristiques de 2001 sont plus excellentes les unes que les autres. Il n'y a guère qu'un seul type d'homme capable d'un tel exploit : on appelle ça un génie.

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