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Harry NILSSON - Aerial Pandemonium Ballet (1971)
Par LONG JOHN SILVER le 18 Juin 2015          Consultée 1697 fois

Satisfait du succès emporté au rayon single par la version d’ « Everybody’s talkin’ » enregistrée par Harry ainsi que par les audiences télévisuelles de The Point, le film d’animation conçu par le même, le label RCA souhaite rééditer Pandemonium Shadow Show et Aerial Ballet alors épuisés. Cependant l’ami NILSSON possède voix au chapitre étant donné que suite aux appels du pied lancés par le duo LENNON/McCARTNEY au moment du lancement d’Apple Records, RCA s’était empressé de lui offrir un bureau en son siège, tout en lui accordant certaines prérogatives relativement inédites pour un artiste pas si bankable que ça. Harry trouve alors que ces deux albums possèdent un son quelque peu « daté » et propose de les compiler en un seul, d’en extraire la substantifique moelle, soit une sélection de douze chansons, tout en les remixant – et c’est déjà là un phénomène quasiment inédit – mais surtout en en modifiant parfois les arrangements voire les tempi, en en éditant quelques fois les structures mais encore en réenregistrant sa voix.
On retrouve ainsi transformés quatre extraits de Pandemonium Shadow Show ainsi que huit d' Aerial Ballet.

Pour encadrer le tout, Harry nous gratifie du clown qui ouvrait l’opus de 1967 ainsi que du piano de bastringue qui fermait celui de 1968. Choix cohérent, vu la nature du projet, de même « 1941 » et « Daddy’s Song » - chansons traitant du même sujet - sont ici enchaînées. Ces deux titres tragicomiques se voient ralentis, la guitare et le piano du second étant désynchronisés pour l’occasion, les voix refaites. On gagne en intensité dramatique ce qu’on érode en second degré, la version de « Daddy’s Song » surpassant même au passage sa mouture originelle. Il en va ainsi concernant « Good Old Desk », splendide chanson, qui gagne en amplitude ce qu’elle abandonne au tempo, son ralentissement ayant également un effet sur la tonalité de la chanson Harry se contentant d’agir sur la vitesse de la bande sans incorporer de nouveaux instrumentaux.

Pour « Everybody’s Talkin’ », Nilsson fait le choix d’ôter la doublure voix (à peine audible sur la version initiale, car mixée en retrait) , cela donne plus de punch à l’interprétation, plus de clarté également, en revanche il réenregistre intégralement les vocaux de « River Deep - Mountain High », de « Without Her » et de « Together » et livre là encore des performances sublimes et ensorcelantes, de toute façon ce mec pourrait chanter l’annuaire… et après tout, c’est bien ce qu’il avait fait en chantant intégralement le générique du film Skidoo !
« Mr Richland’s Favorite Song », légèrement raccourcie, perd son arrangement de fanfare mais est affublée des chœurs inédits qui reprennent les paroles de « One ». « Bath » est dépouillée d’une bonne partie de ses cuivres rutilants et est largement écourtée tout comme l’est « Together » ou encore « One », ce qui est quand même un peu dommage, Harry ayant certes l’habitude d’être hyper concis mais il arrive souvent qu’on se dise qu’il serait bon de prolonger la magie de pareils instants, ne serait-ce qu’une poignée de dizaines de secondes…

Les autres chansons, « Sleep Late, My Lady Friend », « Don’t Leave Me » étant – elles - « seulement » remixées, on appréciera (ou pas) le travail de l’artiste en la matière, car ce qui ressort une fois de plus, c’est le soucis de clarté porté lors de la manipulation des bandes master ; l’ensemble ressortant plus brillant une fois passé le pinceau précautionneux de son concepteur, tout en conservant l’esprit furieusement 60’s du rendu initial.
Évidemment ce disque fait polémique, les exégètes se déchirant à son sujet, fallait-il toucher aux deux merveilleux piliers pop que sont Pandemonium Shadow Show et Aerial Ballet ? Les critiques, d’habitude plutôt conciliants envers Harry , ne relèveront pas l’audace voire l’avant-gardisme d’un tel projet mais dénonceront plutôt là une forme d’opportunisme frisant le révisionnisme… Bien des années après, il apparaît subitement que cet album est peut-être bien le tout premier essai « remix » de l’histoire, un des tout premiers en tout cas et plus probablement le premier où le procédé ait été poussé à ce point, et cela avec les moyens rudimentaires de l’époque à partir de masters qui ne multipliaient pas les pistes sonores. Autant dire que Aerial Pandemonium Ballet constitue une authentique prouesse. Avec le recul, on se rend également compte qu’en agissant de la sorte, en retouchant à ses premières créations, Nilsson tourne définitivement la page de son début de carrière, celle de sa collaboration avec Rick Jarrard et George Tipton, le premier ayant déjà été sèchement éconduit, le second ne tardant pas à l’être. Nilsson se tournant quant à lui vers la perfide Albion, histoire d’aller se confronter aux studios et autres musiciens anglais.

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   LONG JOHN SILVER

 
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1. Introduction
2. 1941
3. Daddy's Song
4. Mr.richland's Favorite Song
5. Good Old Desk
6. Everybody's Talkin'
7. Bath
8. River Deep-mountain High
9. Sleep Late, My Lady Friend
10. Don't Leave Me
11. Without Her
12. Together
13. One
14. Closing



             



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