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- Style : The Monkees , The Beatles , Paul Mccartney , George Harrison , Al Kooper, The Lemon Twigs
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Harry NILSSON - Duit On Mon Dei (1975)
Par LONG JOHN SILVER le 11 Mars 2016          Consultée 1537 fois

Que s’est-il passé dans la tête des responsables de RCA en 1975? Peut-être se sont-ils dit qu’abriter deux gros lards dans leur écurie n’était pas raisonnable, alors autant en virer un. Le plus bouffi des deux, totalement parano, était pour éjecter LENNON du pays. Il aime les armes à feu, l’Amérique et les cachets, ceux qu’il touche en se pavanant à Vegas comme ceux qu’il ingurgite.
Du point de vue marchand, la carrière de NILSSON, l’autre qui commence à s’empâter, patine au moins depuis trois années, et même quatre question single. Son Of Dracula, le nanar dans lequel il joue avec Ringo est un four abyssal. Sa collaboration toute fraîche avec le Lennon producteur s’est soldée par un échec artistique et commercial. Cerise sur le cake, Harry a gravement endommagé ses cordes vocales en faisant le con, ce dont il évite de se vanter, mais personne n’est sourd au point de ne pas avoir remarqué que sa voix avait subi une importante altération. Et n'oublions pas non plus que Mama Cass Elliot est décédée il y a peu dans l'appartement Londonien du chanteur. Décision est prise de se séparer de NILSSON (et donc de conserver Elvis dans l’éther) du catalogue RCA à venir. C’est sans compter sur les amis de Harry, John notamment qui vient expliquer à la tête d’œuf qui le reçoit que son contrat chez EMI expire, comme celui de Ringo, et que les deux envisagent de signer dans sa maison car trop heureux d’y retrouver leur pote NILSSON. Qui voudrait faire de la peine à John? Et à Ringo? Les gens de RCA sont des gentlemen, Harry est prolongé, la signature des ex BEATLES ne viendra pourtant jamais.

Cependant, RCA n’alla pas jusqu’à accepter pour autant que le nouveau disque de NILSSON soit intitulé God Greatest Hits. Donc, le sieur opta pour Duit On Mon Dei, devise qui signifie « Dieu Et Mon Droit », ce qui est déjà rigolo mais moins que sa prononciation anglophone qui donne « Do It On Monday », autrement dit c’est dimanche et là je me repose. Les plus assidus auront tout de même noté que cette maxime a aussi été inscrite sur la pochette de l’album Ringo du grand pote STARR, paru la même année.
Cette fois-ci, Harry prend la responsabilité de la prod, le son s’éclaircit par rapport au rendu parfois brouillon de l’album précédent et, fait suffisamment rare, il signe tous les titres. En revanche, il paraît s’être pris d’une appétence soudaine pour les marimbas, alors il en colle un peu partout et pas toujours à bon escient.

Le timbre de voix de l’artiste reste marqué par la récente rupture d’une de ses cordes vocales, pourtant force est constater que l’homme chante toujours remarquablement quand il veut s’en donner la peine. « Salmon Falls », où on aurait tout de même préféré une guitare incandescente aux marimbas sur sa longue exposition instrumentale, est l’occasion pour lui de moduler sur un registre dramatique du plus bel effet. C’est un très beau titre, on aurait même apprécié que la production en soit un poil plus audacieuse, comme au bon vieux temps de Nilsson Schmilsson. D’autres bons moments émergent. « Jungle Out There » en dépit de son mur de marimbas est une bonne compo où l’énergumène se la joue très rock. « What’s Your Sign » en compagnie de Gloria Jones et Zodiac Singers lui donne l’occasion de jouer de son organe blessé pour chanter blues, mais c’est surtout « Kojak Columbo », country urbaine (oui c’est paradoxal) emballante, qui rappelle le génie du bonhomme, outre son recours régulier aux rythmes et sonorités caribéennes.

Après quoi, « Puget Song » est emblématique de la nonchalance espiègle de son auteur. L'orchestrale « Easier For Me » avait été offerte à Ringo pour Goodnight Vienna. Elle nous ramène à l'ambiance de A little Touch Of… « Jesus Christ You’re Tall », démo d’un titre qui sera finalisé sur le disque suivant, et « Good For God » donnent dans la satire burlesque, registre dans lequel Harry excelle. « Good For God » sera d’ailleurs réenregistrée pour les besoins du film In God We Tru$t. Si de nos jours ce genre de coups de griffes donnés au religieux semblent quelque peu inoffensifs d’aspect, pas sûr que votre paroisse les adopte prochainement, tant l’ironie est palpable.

Passons à plus embarrassant : les marimbas – toujours eux – deviennent vite crispants sur des titres comme « Down By The Sea », « Turn Out The Light » et « Home » qui sont l’occasion que saisit Harry pour enfin se mettre au reggae qu’il aime énormément. Dommage car en réalité aucun de ces morceaux n’est vraiment mauvais, et aussi parce que derrière ça joue grave bien.

Comme de bien entendu, cet album sera un flop, sans pour autant faire réagir RCA qui attend le coup de fil de Ringo et John. Pourtant, il est déjà plus homogène que son prédécesseur, et mieux produit ! Harry le trublion a encore des ressources, même s’il ne surprend plus vraiment. Il s’agit désormais de savoir qu’on est entré dans la partie de la carrière de NILSSON restée la plus confidentielle, voilà tout.

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   LONG JOHN SILVER

 
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1. Jesus Christ You're Tall
2. It's A Jungle Out There
3. Down By The Sea
4. Kojak Columbo
5. Easier For Me
6. Turn Off The Light
7. Salmon Falls
8. Puget Song
9. What's Your Sign
10. Home
11. Good For God



             



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