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- Style : The Monkees , The Beatles , Paul Mccartney , George Harrison , Al Kooper, The Lemon Twigs
- Membre : John Lennon , Ringo Starr , Randy Newman

Harry NILSSON - Pussy Cats (1974)
Par LONG JOHN SILVER le 8 Mars 2016          Consultée 2001 fois

Qui a tué Harry ? Ç’aurait pu être Lost week end aussi, mais j’ai choisi la première formule comme accroche au vu de la pochette kitsch à l’humour potache qui vient donner la clé de ce whodunit dont la solution est : John LENNON avec le peigne dans la salle à manger. Un expert ne s’arrêtera pas en si bon chemin, car la photo apporte une autre révélation que celle de la présence de LENNON au rang de producteur de l’album écrit en gros dessus, ceci étant précisé pour mettre en évidence le degré d’implication de celui-ci au point qu’on serait tenté de croire qu’il s’agit là d’un album commun aux discos de des deux mecs. Et puis LENNON c’est vendeur en plus d’être légendaire, RCA souhaite que la carrière de Harry reparte comme sur les chapeaux de Nilsson Schmilsson.
Cependant un message crypté s'affiche en une, relatif à une des préoccupations des deux potes, le domaine artistique n’occupant pas vraiment tout leur emploi du temps. « Drugs under the table », voici ce qu’il dit une fois décodé, il s’agit d’une forme de rébus formé à partir de la carpette (rug en américain) sous la table et à côté de laquelle sont disposés à gauche un cube avec « D » inscrit dessus et un autre avec « S » à droite.

Harry et John ont décidé de collaborer sur le futur disque, or ça fait deux ans que le premier n’a pas proposé quelque chose de - vraiment - nouveau alors que le second est en plein lost week end, empêtré dans son album spectorien de reprises de rock’n’roll*, et Yoko qui l’a envoyé paître dans les bras de May**. Les deux hommes s’installent à Los Angeles en compagnie de Ringo Starr, avec leurs suites. Décrire l’ambiance qui règne dans ce pandemonium où tout le monde est ivre pouvant passer pour de l’incitation à la débauche, on évitera de s'y vautrer, sachez tout de même que les deux se sont fait virer d’une salle alors qu’ils perturbaient ouvertement un spectacle, et qu’au cours des « séances » de création musicale, McCARTNEY et WONDER sont venus taper le bœuf, que cet instant a été immortalisé par un des bootlegs les plus célèbres de l’histoire : A Tout And A Snore***.

Il y a des tas d’anecdotes plus ou moins vérifiées qui circulent autour de l’enregistrement de ce disque, la plus insistante est celle relative au tout premier titre choisi comme single, la reprise de « Many Rivers To Cross », une grosse tarte à la crème. Pourquoi pas après tout, Harry est un as dans le domaine si ce n’est qu’il a pour habitude de taper dans plus confidentiel. À choisir entre Jimmy CLIFF et Joe COCKER, on se dit que son interprétation devrait plutôt s’approcher des aigues de la voix du premier, surtout qu'Harry est fan de reggae. Raté, ce pourrait être Joe au micro, la prod de LENNON ravive la lourdeur de « Mind Games », c’en devient caricatural d’autant qu’en toute fin Harry imite John qui hurle sur sa chanson. Il y a de quoi être éberlué : où est passé le timbre cristallin caractéristique au chanteur?
Où l’on apprend qu’il se serait sectionné une corde vocale en faisant un concours de hurlements dans le micro avec John, pendant les sessions de « Many Rivers… », laissant des traces de sang sur le micro. La voix de NILSSON ne s’en remettra jamais vraiment.
Ce qui semble encore plus incroyable, c’est le manque de lucidité manifeste et général qui régnait alors. Harry n’ose pas dire à John qu’il lui est formellement déconseillé de chanter, de fait il aggrave ses blessures et John qui se rend compte qu’il n’a plus de voix, n’a pas plus l’idée de mettre un terme au calvaire.
La moitié de la track-list est composée de reprises, Harry n’avait clairement plus la tête à la musique après cinq années ahurissantes d’inventivité, pourtant il va démontrer qu’il avait encore de beaux restes malgré une production Lennonienne le plus souvent à côté de la plaque. Commençons par les reprises dont plusieurs feront l’objet de singles, « Subterranean Homesick Blues » est le meilleur moment de l’album, celui qui fait le plus regretter qu’Harry n’ait pas plus souvent utilisé la fibre rock, d’autant que sur ce coup là LENNON réussit à dégager un rendu incisif et grisant. Pas mauvaise du tout, pleine d’humour et d’entrain est celle de « Rock Around The Clock », Harry est un sacré entertainer et là on regrette son absence sur les planches. En revanche, la relecture de « Loop De Loop », quoique sympa, est inoffensive, le gaillard, comme souvent pendant ce disque, a l’air épuisé et las. Et puis il y a le titre où tout le monde s’en fout, « Save The Last Dance », neurasthénique au possible, tellement emblématique du degré d’enivrement ambiant qu’il fut aussi choisi comme single.

Côté créations, « Mucho Mungo/Mt. Elga », coécrite par les deux potes, n’est pas d’un abord excitant, aussi la faute à une production mollassonne comme sur « All My Life », titre McCartneyen noyé sous la réverbération, dommage. Restent les instants mélancoliques et introspectifs, ceux orchestraux sous influence Randy NEWMAN, « Don’t Forget Me » et « Black Sails » sont pour le coup brillamment orchestrés et produits. La ballade bluesy « Old Forgotten Soldier » est l’autre meilleur moment du disque, là où l’organe blessé de Harry nous promène quelque part comme dans une toile de Hopper, un créneau qu’occupera Tom WAITS à l’avenir.

Résultat des courses : Pussy Cats est un album sans queue ni tête, pas globalement mauvais, frustrant, il alterne le catastrophique et l’excellent en passant par le "peut mieux faire". Il y a du foutage de gueule dans l'air quelque part. Ce disque sera le dernier NILSSON à pénétrer dans le top 100, aucun de ses singles ne fera long feu et LENNON bafouillera quelques propos peu intelligibles pour se dédouaner de la déception qu’il - le disque, pas John - engendra, faisant porter sur les épaules d’un NILSSON intimidé par son aîné, l’échec de leur collaboration artistique. Paraîtrait même que John souhaitait achever l'ouvrage seul à New York mais qu'Harry aurait choisi de le coller aux basques jusqu'au bout. Forcément ça a fini en queue de boisson sous la table où se trouveraient d'autres substances. Cher payé pour un Whodunit.

* Par obligation morale, John ayant donné sa parole aux représentants de Chuck BERRY dans le cadre du règlement à l’amiable après la polémique autour de « Come Together », titre des BEATLES inspiré par « You Can’t Catch Me »
** Pour en savoir plus je t’invite à lire les chroniques d’Erwin sur l'homme qu'il nomme affectueusement "Johnny"
*** Erwin voudrait que je le chronique, mais j’ai dit non parce que parler d’albums « imports » c’est inciter à la dérégulation sans avoir demandé son avis à la commission européenne

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Harry Nilsson (chant, piano)
- Kenny Asher (piano)
- Gene Cipriano (saxophone)
- Jesse Ed Davis (guitare)
- Chuck Findlay (trombone)
- Jane Gretz (piano)
- Jim Horn (saxophone)
- Jim Keltner (batterie)
- Bobby Keys (saxophone)
- Snaky Pete Kleinow (pedal steel)
- Danny Korchmar (guitare)
- Trevor Lawrence (saxophone)
- Keith Moon (percussions, batterie)
- Willie Smith (orgue)
- Ringo Starr (batterie,maracas)
- Klaus Voorman (basse)
- Cynthia Webb (marimba)
- + Des Tas De Choristes


1. Many Rivers To Cross
2. Subterranean Homesick Blues
3. Don't Forget Me
4. All My Life
5. Old Forgotten Soldier
6. Save The Last Dance For Me
7. Mucho Mungo/mt. Elga
8. Loop De Loop
9. Black Sails
10. Rock Around The Clock



             



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